Ce que Twitter dit de la FrenchTech : l’exemple de Rennes / Nantes
La FrenchTech est en ordre de marche. Neuf métropoles sont désormais labellisées et probablement un peu plus à l’automne. Il s’agit de permettre à des territoires et des éco-systèmes de s’organiser collectivement afin d’identifier, accélérer et révéler des projets à forts contenus numériques. Cette agitation locale doit avoir un résonnement global et faire de la France une start-up nation.
Le programme est peu soutenu financièrement, l’on parle de 215 millions d’euros et le fléchage n’est pas très précis mais il marque une rupture avec une tradition colbertiste bien française. Le gouvernement et son secrétariat à l’économie numérique souhaitent laisser une marge de manœuvre importante aux territoires. Il s’agit évidemment de respecter les éléments du cahier des charges mais ensuite chacun fera en fonction de ses forces, ses faiblesses, ses objectifs et ses ambitions. Il faut un bâtiment totem, presque un quartier comme à Nantes (Quartier de la Création et 10 000m2) ou à Bordeaux (Cité du Numérique et un investissement annoncé de 40 millions d’euros). Il faut de nouveaux mètres carrés comme à Lyon et une Halle Girard à 10 millions d’euros, ou encore 12 000m2 à Montpellier. Rennes fait le choix de donner une seconde jeunesse à l’ancien siège régional de France Telecom avec des travaux d’aménagement et des coûts de fonctionnement sans doute élevés. Le contribuable local est assurément mis à contribution à travers cette surenchère d’annonces. Attendons de voir, au delà des intentions, des bâtiments et des mètres carrés ce qu’en feront les métropoles et surtout si les promesses d’emplois se concrétisent. Mais force est de constater qu’au pays des concours et des classements, il y a un peu d’égo dans le label FrenchTech, mais s’agissant des équipements territoriaux et des labels, il y a toujours eu de l’égo. Rien de nouveau de ce coté.
Le gouvernement impose le jeu collectif. Pour celà, la mission FrenchTech organise une réunion périodique afin de partager des pratiques et d’une certaine manière cherche à stimuler la coordination entre les métropoles. C’est souhaitable mais c’est ambitieux et presque en contradiction avec les stratégies locales qui seront inévitablement différenciées. Ainsi, périodiquement les uns pourront se rassurer en se comparant et pour les autres, ils prendront conscience du retard pris. Mais cette évaluation relative pourrait masquer l’essentiel car ce n’est pas seulement à travers des indicateurs quantitatifs (des mètres carrés, des recrutements, des évènements, de la communication) que va se mesurer la performance à l’innovation, à la création et à l’entrepreneuriat numérique. La force d’un éco-système FrenchTech réside dans l’invisible et l’informel. Il s’agit d’expérimenter, il s’agit d’échouer, il s’agit de mise en réseau de connaissances, il s’agit de pivoter, il s’agit de fun et d’audace également…et finalement la création d’emploi n’est pas toujours au rendez-vous. Mais, lorsque celà sera fait, un esprit entrepreneurial et des méthodes propres aux dynamiques numériques (comportement et marché) auront été assimilés sans que celà se mesure facilement. Et les parties prenantes qui vont financer ? Elles vont, selon toute vraisemblance, souhaiter du visible et du formel. Une contradiction de court terme qu’il va falloir négocier.
Mesurer l’informel ? Presque un oxymore. Pourtant, en dehors des financeurs, moins visibles par nature, les parties prenantes à un éco-système FrenchTech sont des utilisateurs intensifs des médias sociaux et ils laissent, ici ou là, des traces numériques. Ces traces sont autant de signaux faibles qui, lorsque l’on sait les analyser, en disent long sur la nature des interactions mais aussi des connaissances et des informations échangées. Evidemment, pour récolter ces signaux, les filtrer, puis les analyser il faut une grande expertise mais aujourd’hui il existe des méthodes scientifiques qui permettent d’avancer significativement en ce sens. L’exemple du projet Tech City Map à Londres permet de visualiser une dynamique singulière de l’éco-système. Les relations twitter, qui sont ici représentées, permettent non seulement de révéler de l’informel (le bruit est très présent sut twitter) mais peut aussi permettre d’analyser les dynamiques collectives, réelles, sous-jacentes à ces signaux. Ces proximités numériques rendent bien compte de proximités réelles, cognitives, géographiques et à tout le moins relationnelles. Ce sont des indicateurs quantitatifs, nouveaux, qui capturent de l’informel.
Sans une analyse sémantique très fine, nous ne savons pas ce qui se diffuse à travers ces liens. Toutefois, ils rendent bien compte d’une intensité d’interaction entre les acteurs de la Tech City Londonienne. D’une certaine manière, le graphe photographie et révèle une facette de l’éco-système Londonien. Des nouveaux acteurs qui rentrent et se maillent, des acteurs qui sortent ou disparaissent, des relations qui s’intensifient, d’autres qui s’affaiblissent, des acteurs qui deviennent centraux, d’autres qui restent isolés, ce sont là quelques métriques que l’on peut mettre en place et que l’on peut suivre afin d’analyser une dynamique de structuration de l’éco-système. Comprendre la performance du tout est une autre histoire, un peu plus complexe, et la recherche académique s’y emploie (références en fin de l’article).
Le cas FrenchTech Rennes et FrenchTech Nantes
Rennes et Nantes sont deux éco-systèmes numériques, distants d’une centaine de kilomètres et labellisés FrenchTech. Les métropoles ont deux histoires différentes avec le numérique. A Rennes, ville de savoir, l’histoire et le poids du passé pèsent fortement et la culture de la technologie, de l’ingénieur et des télécoms et très présente. C’est en effet une place historique des grands acteurs nationaux des réseaux et des images (Orange, Tdf, Technicolor, Thomson, Alcatel Lucent, …) qui est forte d’une Université de 60000 étudiants. La ville est très ancrée dans une culture de l’innovation technologique avant tout. Nantes, ville de marchands et plus volontiers communicante, a une histoire plus récente avec le numérique et est historiquement beaucoup plus tournée vers les services et la communication. C’est assez naturellement, qu’elle se positionne favorablement sur une déclinaison numérique des services qu’elle fabrique. Après Paris, l’éco-système web nantais est sans aucun doute l’un des plus dynamiques et prometteurs de l’hexagone. A Rennes, de façon dominante, l’on trouve la technologie et des infrastructures adossées à la science formelle, à Nantes, de façon dominante l’on fabrique des services adossés à une science du marketing et de la vente. La complémentarité semble, a priori, évidente afin de fabriquer collectivement les champions numériques que le gouvernement appelle de ses vœux. D’ailleurs, les autorités métropolitaines concernées clament une coopération en ce sens.
Nous avons cherché à comprendre, en première approximation, ce que twitter disait et révélait des deux éco-systèmes et de leur coopération souhaitée et souhaitable. Dans le cadre d’un travail avec des étudiants du master2 ECOTIC de l’Université de Rennes 1, nous avons récupéré les tweets qui mentionnaient les hashtags #NantesTech et (#Nantes ET #FrenchTech) pour l’éco-système nantais et #laFTrennes et (#Rennes ET #FrenchTech) pour l’éco-système rennais. Sont par conséquent concernés les comptes qui twittent directement ainsi que ceux qui ReTweetent des tweets mentionnant le ou les hashtags. La période d’extraction, par requêtes de l’API twitter, s’étend du 12 novembre 2014 au 20 février 2015. Au final 347 comptes twitter sont concernés par l’éco-système nantais, au sens où ils mentionnent dans un tweet le ou les hashtags. Sur la même période, ils sont 161 à être concernés par l’éco-système rennais.
A ce stade, il est bien évident que l’extraction ne rend pas compte de l’ensemble des parties prenantes aux FrenchTech respectives. De nombreux acteurs, concernés et impliqués, ne sont pas sur twitter, ou ne communiquent pas sur twitter. L’analyse que nous proposons ne donne qu’une photographie avec un angle particulier. Mais, en récupérant les comptes qui s’expriment, les followers et les followings, nous pouvons représenter une dynamique relationnelle virtuelle qui est une facette de ce qu’est l’eco-système réel.
Le cas Nantais
Le graphe est particulièrement concentré, ce que confirme son diamètre relativement faible (d=7). Le degré de séparation moyen est inférieur à 3 signifiant qu’il y a en moyenne deux nœuds entre chaque nœud pris au hasard. Par ailleurs, lorsque l’on différencie les nœuds selon leur influence relationnelle dans le graphe, quatre nœuds ressortent en particulier : @franckytrichet @Johanna_Rolland @atlantic2 @NantesTech. On trouve ici la maire de Nantes et la présidente de Nantes Métropole, l’adjoint au maire en charge du numérique, l’association qui fédère les acteurs du web nantais et le compte institutionnel du projet FrenchTech. A l’évidence, les élus (ou leur avatar) se sont emparés du sujet et en parlent sur le réseau social. Nantes, par la voix de ses acteurs, revendique très souvent un jeu à la nantaise, collectif et très cohésif. Et bien, cette photographie twitter ne remet pas en cause cette déclaration, avec un acteur public et métropolitain, sans aucun doute fort, très engagé qui doit fixer une feuille de route. Une lecture plus fine du graphe laisse entrevoir les différentes communautés qui constituent l’éco-système. On trouve les médias, les acteurs qui accélèrent les start-up comme company campus et la cantine numérique nantaise, des entrepreneurs très actifs, qui pour beaucoup gravitent dans l’aire d’influence @atlantic2 (comme l’entrepreneur @simonrobic ou @ludosim ou encore l’agence web @intuiti). Egalement les acteurs plus classiques du développement économique et du soutien à l’innovation (Nantes développement économique, la CCI, le pôle de compétitivité Images et réseaux et la technopole Atlanpole ou encore l’animateur de filière OuestNumérique). Un acteur important de l’éco-système, l’enseignement supérieur, est plus dilué et ne constitue pas formellement une sous-composante. L’un se détache, @franckytrichet mais il tweete vraisemblablement avec une double casquette de VP Numérique de l’Université de Nantes et d’adjoint au numérique à la ville de Nantes. Pour le reste, cette communauté traverse le réseau, traduisant des relations diverses et variées mais révèle sans doute une absence de cohésion voire de cohérence interne sur les formations et sur les aspects recherche académiques autour des questions qui concernent la FrenchTech (Entrepreneuriat, digital, innovation, technologie, recherche, etc). On relève toutefois des acteurs, qui sont des parties prenantes de la première heure, comme l’école de design de Nantes Atlantique ou leur représentant comme @fdegouzon et également l’école de commerce Audencia.
D’une certaine manière, toutes les composantes d’un eco-système frenchtech sont représentées ici. Des entrepreneurs, des acteurs institutionnels soutien à l’innovation, des structures de co-working et d’accélération (Cantine et autres), un monde de l’enseignement supérieur et de la recherche (même si dominé avant tout par des grandes écoles). Rien ne dit toutefois que tous les acteurs du graphe sont Nantais et qu’ils vont participer localement à la construction du projet collectif. Mais tout ce graphe représente des sympathisants, à leur niveau qui peuvent être essentiels pour le faire-savoir autant que pour le faire. En résumé, lorsque Nantes, par les voix de ses acteurs publics et privés, se déclare une place numérique forte sur le web et les services, associée à une volonté affichée de faire de la métropole un champion international, et bien l’éco-système virtuel Twitter révèle quelque chose de semblable.
Le cas Rennais
Le graphe est, ici aussi, très concentré avec un diamètre (d=5) peu élevé et un faible degré de séparation entre les comptes (2.11). En moyenne deux comptes séparent chaque nœud pris au hasard dans le graphe. La cohésion est nette mais le graphe se différencie du réseau nantais. Quatre comptes apparaissent centraux par leur capacité relationnelle et leur engagement dans la conversation : @RennesAtalante, @LaCNR, @LaNovosphere, @laFTRennes. Soit l’acteur technopolitain, la cantine numérique rennaise, un réseau social institutionnel faisant la promotion des acteurs innovants et le compte officiel du projet.
En premier lieu, et là où les élus nantais apparaissent très clairement impliqués dans la conversation FrenchTech, ce n’est pas le cas à Rennes. Ils sont très absents ou très périphériques dans le graphe. Toutefois, des acteurs publics et centraux sont présents mais ce sont plus des relais d’opinion que des faiseurs (@laNovosphere). D’autres comptes twitter sont ceux d’acteurs travaillant pour les services métropolitains mais ils sont avant tout des acteurs engagés sur le terrain (@hugobiwan, @nfr21). On observe également une forte présence d’un acteur pré-figurant la FrenchTech comme la cantine numérique rennaise (@lacnr). Plus globalement, la clique des acteurs de l’innovation numérique est essentiellement représentée par des animateurs de filière plutôt que par des entrepreneurs eux-mêmes. Ces derniers sont présents mais s’expriment très peu. Ceux qui discutent du projet FrenchTech Rennes sont avant tout des acteurs para-publics. Les médias sont également très présents, à travers des journalistes (@AntoRfk , @stephanevernay @gbertrande, @stefsg) ou encore des médias comme @ouestfrance35 ; @lemagnumerique ; et le @mensuelderennes. Les entrepreneurs sont là mais très peu centraux (@danielito ; @ThoGui ; @mediaveille ; @mobizel). Ceux qui accompagnent l’innovation comme la technolopole Rennes Atalante sont très engagés à travers leur compte institutionnel ou à titre individuel (@vedubois, @frpauly, @yylegofic). Notons, la très faible présence des acteurs historiques de la technologie et du monde académique rennais en dehors de la Fondation de l’Université de Rennes 1 par l’intermédiaire de @s_langouet. Ils sont pourtant la force différenciante du territoire.
Ensuite, des comptes individuels sont très structurants mais ils ne représentent pas de sous-composante en particulier. Ils s’expriment sur la FrenchTech, par manifestation d’intérêt mais sans traduire l’engagement d’une communauté structurée autour du projet (@pareto35, un universitaire ; des consultants @15marches ; @gmaubon). Pour le reste, l’analyse, y compris à travers des indicateurs quantitatifs, est plus complexe.
Au final, l’éco-système virtuel laisse apparaître une organisation collective à la fois très cohésive mais paradoxalement plus brouillonne s’agissant de l’identification d’une stratégie globale. L’élu est très peu présent, voire absent, les sous-composantes essentielles à une FrenchTech ne sont pas toutes représentées, peu cohésives ou s’expriment peu à propos du projet. Le monde de la recherche et académique et les acteurs historiques des télécoms, principalement orientés vers l’ingénierie et la technologique, sont peu bavards sur le sujet. Comme si, virtuellement, peu concernés. L’analyse d’une orientation, sur la base d’échanges croisés entre des communautés et des parties prenantes, apparait pour le moins complexe alors qu’elle est plus lisible pour l’éco-système nantais. Bien évidemment, ce n’est qu’une face de la FrenchTech Rennes et bien des dynamiques peuvent exister qui n’apparaissent aucunement ici.
La start-up Nation en mouvement : une coopération, de façade ?
Lorsque l’on fait une analyse jointe alors les deux réseaux conversationnels apparaissent très peu intégrés. Dans le fond, les Nantais parlent de la FrenchTech Nantes avec des nantais et les Rennais parlent de la FrenchTech Rennes avec des rennais. Si le réseau nantais apparaît toujours très clairement organisé autour de sous-composantes identifiables, le réseau rennais apparaît désormais très clairement comme un tout homogène. A Rennes, tout est dans tout et ce sont des acteurs institutionnels intermédiaires, publics ou para-publics qui dominent la conversation rennaise. Ces acteurs ne parlent pas ou très peu du projet voisin. Faut-il y voir une coopération, pourtant affichée par les maires des deux villes, en trompe l’œil ? Il est très difficile de conclure et gardons-nous de toute sur- interprétation. Mais chacun semble rester un peu chez soi et le Grand Ouest Numérique n’être qu’une construction intellectuelle et politique qui ne se révèle pas vraiment à la lecture des conversations des personnes concernées. Quelques acteurs apparaissent toutefois sur la frontière des deux éco-systèmes et ces agents frontières sont essentiels à la diffusion des signaux croisés au sein des deux collectifs. Un acteur @breizhwecan porte plus que jamais bien son nom. C’est clairement un acteur de l’intermédiation qui œuvre et milite pour un grand ouest intégré. A la frontière rennaise, l’on trouve également un média qui parle indifféremment des deux éco-systèmes (@LeMagNumérique et son journaliste @AntoRFK). A la frontière nantaise l’on trouve également un média @ouestmedias. Ensuite, deux comptes sont très maillants et jouent le rôle de gatekeepers essentiels. @pareto35 du coté Rennais et @JBzevin du coté Nantais. Ce sont deux universitaires, engagés dans, ou fréquentant les deux éco-systèmes. Leur position structurelle virtuelle traduit ce comportement réel.
A la lecture de ce graphe, la coopération n’apparait pas immédiatement. Cela ne signifie aucunement qu’il n’existe pas de liens privilégiés entre les acteurs des deux eco-systèmes et que des relations économiques ou stratégiques n’existent pas. Mais la Frenchtech du voisin n’est pas une préoccupation immédiate. Les Nantais parlent de FrenchTech Nantes aux Nantais et les rennais parlent de FrenchTech Rennes aux Rennais. De quoi parle-t-il ? C’est un travail ultérieur que d’analyser le contenu des messages et révéler plus finement les dynamiques sous-jacentes.
FrenchTech, et alors ?
L’exercice a ses limites. Il est statique, les comptes ne sont pas géo-localisés et il concerne la période qui suit l’attribution du label à l’automne 2014. Toutefois, il révèle des dynamiques différentes pour les deux eco-systèmes. Un projet Nantais clairement fédérateur au delà des communautés publiques et para-publiques où l’élu est très engagé et, sans aucun doute, fixe un cap pour l’ensemble des acteurs concernés. FrenchTech Nantes résonne très fortement dans différentes communautés nantaises et les acteurs qui en parlent sont bien ceux qui dessinent la spécialisation observée du territoire : le web et les services digitaux. L’acteur académique dominant est principalement celui des écoles, le monde de la recherche est très peu présent voire absent.
Le projet rennais est plus complexe et il se lit moins facilement. Un élu absent mais des acteurs publics ou para-publics très présents alors que des communautés qui marquent la spécialisation du territoire (technologie, télécom et ingénierie, recherche académique) sont absentes ou très peu bruyantes. Clairement, le projet semble à cette étape moins fédérateur ou rencontre moins d’adhésion de la part des communautés concernées. Bien évidemment, ce ne sont que des observations à un moment donné et il conviendrait de suivre dans le temps des métriques et des indicateurs appropriés tout en augmentant cette source de données de jeux de données secondaires. Notons enfin, et cela vaut pour les deux éco-systèmes, que des acteurs, pourtant essentiels pour faire grandir et révéler les start-up sont absents ou peu présents : les investisseurs. C’est aussi vrai qu’ils sont par nature plus discrets.
L’analyse des réseaux non marchands des éco-systèmes présente bien des opportunités pour mesurer des signaux collaboratifs faibles et informels. En explorant la dynamique des eco-sytèmes numériques réels à travers les traces numériques, ce type d’analyse permet de suivre les contrecoups d’une politique FrenchTech, de ses entrelacements locaux à sa structuration globale. Une dernière chose, c’est à l’évidence un champ de recherche des plus prometteurs pour conduire une politique de l’innovation numérique alors si un(e) doctorant(e) et des financeurs veulent m’accompagner sur ce projet ;)
Raphaël Suire
Université de Rennes 1
CREM-CNRS
Références
Suire R., 2014, “Life cycle of cluster or cluster for life : critical factors for resilience”, Entrepreneurship and Regional Development, 26, p142–164, avec J. Vicente.
Suire R., 2014, « Lock-in or lock-out : How structural properties of knowledge networks affect regional resilience », Journal of Economic Geography, 14, p199–219, avec J. Crespo et J. Vicente.
Suire R., 2013, « Structural and geographical patterns of knowledge networks in emerging technological standards: evidence from the European GNSS industry », Economics of Innovation and New Technology, 22, p47–72 avec PA Balland et J. Vicente.
Suire R., 2013, « Peut-on fabriquer des clusters ? », INA Global, juillet
Un grand merci à Elodie Douaglin, Damien Triguel (étudiants au Master2 ECOTIC) et Ewen Gallic (Doctorant au CREM-CNRS) pour la préparation des données.