Les sentiers du bord du Monde

Définition floue d’une géolocalisation sensible

Pascal Tabary
2 min readMar 15, 2018

Étrangement, quand on vit sur une planète ronde, on est toujours au bord du Monde, à la périphérie. Du coup, ça offre des perspectives de découverte vertigineuses.

Comme il fallait choisir un chemin, j’ai pris le sentier, celui des vagabonds et des colporteurs. Celui qui ne ressemble à rien, qui grimpe souvent, celui qu’on se confie entre marcheurs, juste histoire que l’autre porte un bonjour. C’est le chemin où l’on se sent souvent seul et, dans le même temps, où l’on sait qu’on ne l’est jamais.

Le bord du monde, c’est aussi la marge, là, au bord du cahier où les petites notes griffonnées éclaircissent le propos. C’est cet espace flou où convergent les courants, les champs des possibles, la zone trouble.
Le bord du Monde où tout peut basculer d’un coup vers le meilleur ou vers le pire avec, cependant, une réelle prédominance de la deuxième option.

Le meilleur, il faudra le chercher dans le cœur des sœurs et des frères retranchés dans les sanctuaires d’une humanité malmenée, dans les zones interdites, les poches de résistance. Apporter un peu de soi, recevoir un peu de l’autre, tisser des liens et colporter le tout.

Dérouler, ensemble, le pansement du monde, se lover dedans et se sentir bien.

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