Projet de l’USG au BEMPT, la Commune de Forest doit dire NON!

Après une réunion avec la direction de l’USG qui s’est tenue à huis clos le 31 janvier, la commune de Forest prendra une décision formelle le 14 février 2023 concernant le projet de nouveau stade de l’Union Saint-Gilloise sur le site du Bempt.

S’ils veulent tenir leurs engagements auprès des citoyens, les élus forestois-ses ont au moins 10 raisons de dire NON !

Pour résumer: le projet de l’Union Saint-Gilloise au Bempt est un mauvais projet, au mauvais endroit. Si elle veut se développer, l’Union Saint-Gilloise doit avoir une réponse claire de la part de la commune de Forest.

Cette réponse ne peut être que NON !

L’USG annonce que l’étude de perspective.brussels est périmée. Il faut donc une nouvelle étude.

C’est la grande surprise de la présentation de l’USG en janvier 2023. L’étude initiale qui prévoyait la construction d’un stade de 20 000 places, avec un hôtel de luxe et des commerces, n’est plus d’actualité. Le projet aurait secrètement changé et l’étude ne refléterait donc plus le projet initial.

Si le projet n’est plus le même, l’étude est donc caduque. Face à un nouveau projet, il est urgent de relancer une étude qui, comme perspective.brussels le recommandait dès le départ, doit également élargir le périmètre de recherche des sites alternatifs au-delà des sites de Forest.

L’USG refuse de faire une véritable étude de mobilité

Dans le courrier d’offre qu’elle transmet à la commune, l’Union refuse de s’engager à faire une étude agréée et sérieuse de mobilité, tant qu’il n’y a pas d’accord sur le terrain.

En attendant, ses estimations de déplacement sont réalisées, au mieux, au doigt mouillé.

L’USG a sous-dimensionné les besoins de stationnement

Dans son étude de mobilité, l’Union dit qu’avec 1200 places de stationnement, le stade sera suffisamment desservi. Mais en reprenant les chiffres de sa propre étude de mobilité, c’est jusqu’à 4500 places qui seront nécessaires. Un nombre qui n’est absolument pas tenable pour le quartier du Bempt, sauf à tenir compte de promesses hypothétiques qui n’ont rien d’une certitude.

Les plans de parkings sont illusoires

Dans son courrier, l’Union Saint-Gilloise assure que les disponibilités en termes de places de parking sont largement comblées par l’offre. Or, dans ses calculs, l’Union considère d’une part qu’aucun supporter n’aura l’idée de se garer à proximité du stade et, d’autre part, qu’elle peut accaparer à elle seule entre 60 et 80% des parkings existants.

D’une, l’Union considère à tort qu’aucun supporter ne se se garera chaussée de Neerstalle, autour de la place Saint Denis, de façon à laisser aux habitants leur place usuelle Faut-il croire au conte de fée qui racontent que de manière magique, chaque supporter préfèrera se rendre sur le parking Ikea ou de Brico Plan-It bien plus distant à Anderlecht pour prendre une navette qui l’amènera au stade ?

De deux, l’Union agit comme s’il était la seule à avoir besoin de places de stationnement. Les zones commerciales type Brico, Ikea ou Drogenbos sont déjà très occupées en soirée de semaine ainsi que le weekend. Et c’est sans compter le stade national de hockey qui s’installera sur une zone voisine. La capacité d’absorption de ces stationnements supplémentaires sera donc limitée, voire nulle. Et d’ailleurs, où est passé le parking du pont qui enjambe le ring?

Et de trois, l’accès “facile” des cars annoncé par le Commissaire Boukar lors de la réunion de janvier 23 repose sur l’utilisation d’une bretelle desservant et traversant le Recypark, sans aucun accord à ce sujet.

TEC: l’Union cadre son projet sur un arrêt de bus temporaire

Dans sa présentation de janvier 2023, l’Union Saint-Gilloise a présenté l’arrêt le plus proche à 150 mètres du stade (arrêt Bempt). Or, cet arrêt est temporaire, installé uniquement en raison des travaux de chaussée de Neerstalle.

Une fois les travaux terminés, l’arrêt Bempt retournera chaussée de Neerstalle, encourageant les supporters à traverser le parc du Bempt pour se rendre au stade.

L’Union voulait un stade écologique, elle s’installe sur des zones de biodiversité

L’USG avait promis, à grands coups de communiqués de presse, le stade le plus écologique d’Europe. A priori, il pourrait devenir le stade “avec le plus grand écocide” d’Europe, en s’installant sur des zones de biodiversités reconnues par la Région. Sans compter la pollution générée par les milliers de supporters qui se rendront en voiture aux matchs, dans une zone déjà largement soumise aux émissions de CO2 et de black carbon.

Le quartier est une zone à fort aléa d’inondation; l’imperméabiliser davantage (33.000m2!) augmentera ce risque

Parc régulièrement inondé, caves sous eau, jardins détrempés, la zone du Bempt est un marécage dans lequel ruissellent toutes les eaux de pluie du bassin versant de Forest. La commune met d’ailleurs en place un maillage bleu pour favoriser l’absorption déjà difficile des eaux de pluies sur le Bempt. Et le bassin d’orage nouvellement construit s’est déjà trouvé débordé au sens propre le 15 juillet 2021.

Construire sur le Bempt, c’est imperméabiliser davantage les sols et augmenter gravement les risques d’inondations pour les habitations riveraines et la chaussée de Neerstalle, voire sur un espace plus large actuellement fragilisé.

Les clubs locaux asphyxiés par les matchs

L’USG affirme qu’il n’y aura aucun impact pour les clubs locaux. Mais avec un chemin itinérant pour les supporters qui se faufilent entre les terrains existants, un flux constant de visiteurs perturbera certainement la circulation et l’accès aux stades des sportifs locaux.

Et c’est sans compter sur la sécurité nécessaire, car les accès au stade, contrôlés par la police et la sécurité de l’Union, créeront des goulots d’étranglement. Quant aux parkings, aucun accord n’est prévu et selon les chiffres de l’Union, au moins 4000 voitures se rendraient sur le site lors de chaque match. Matchs de soirée en semaine, en journée ou en soirée le samedi et le dimanche, c’est un plan d’immobilisation du quartier plusieurs heures avant et après les matchs qui se mettra en place.

La sécurité du quartier n’est pas assurée

Matchs sous tension, parking anarchique et zone verte qui peut être transformée en zone d’affrontement. Le Bempt n’est absolument pas préparé pour accueillir des matchs à risque, par son profil résidentiel et industriel.

15.000 places demain et 25.000 après-demain?

L’ambition initiale de l’USG était de construire un stade à plusieurs phases de 15 à 21.000 places. Aujourd’hui, alors que l’USG communique sur un projet “revu à la baisse”, il n’y a aucune garantie que le stade ne sera pas agrandi dans le futur.

Une fois propriétaire du terrain, l’USG pourra agrandir à sa guise le stade. Jusqu’où ? 20.000 places, 25.000 places pour des concerts l’été?

Le bruit, notre cher souci!

La chaussée de Neerstalle est en permanence soumise au bruit de marée du Ring. Mais c’est un bruit constant qu’on finit par oublier. Par contre, les “blocs jaunes”, inoccupés aujourd’hui pour rénovation, subiront de plein fouet les hurlements du stade à 200 mètres. S’il est vrai que le problème se pose aussi autour du stade Marïen, la densité de population dans les immeubles sociaux est autrement importante. C’est donc un plus grand nombre de personnes qui seront impactées par le bruit du stade et les basses des concerts.

Les black carbons, la particule qui tue

Le “Plan Climat” de la Commune de Forest atteste dans sa partie “Constats” de ce que l’axe Saint-Denis/Neerstalle souffre actuellement d’une teneur en black carbon trop importante.

Ces particules ultra-fines ont un impact significatif sur les cancers et maladies cardio-vasculaires (voir environnement.brussels) et agissent comme porteurs d’autres polluants comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques. La mortalité dans cette partie de Bruxelles est d’ailleurs nettement plus précoce que dans l’ensemble de la Région bruxelloise (Statbel).

Accentuer le trafic au bénéfice d’un stade, c’est faire le choix d’aggraver la situation au lieu de la résoudre.

Les constats du “Plan Climat” de Forest”

Parus en janvier 2022, ils pointent l’axe Saint-Denis/Neerstalle comme étant l’un des plus défavorisés de Forest: manque d’espaces verts de proximité, pollution par les black carbons, aléas d’inondation, zone de chaleur excessive, proximité d’entreprises classées Seveso: ce quartier nécessiterait un traitement environnemental de faveur, voire un plan d’urgence.

Aucune compatibilité ne peut être envisagée avec les nuisances connues apportées par l’implantation d’un stade en milieu urbain.

“Ce projet ne coûtera rien à la collectivité!”

L’argument financier est beau sur le papier. mais il se heurte à la réalité des faits

Qui a payé

• les investissements récents consentis pour rénover le stade actuel de l’USG?
• les investissements récents consentis pour les infrastructures actuelles du Bempt?

Pas l’Union Saint-Gilloise, les habitants!

Qui paiera

• le nécessaire déplacement de la zone de stockage communal ?
• les coûts en matière de déménagement du terrain de rugby, du terrain de fitness, du terrain de basket ?
• les coûts d’aménagement des voies d’accès au stade éventuel ?
• le surcoût en matière de transports en commun (augmentation des fréquences et du nombre de véhicules) ?
• les très prévisibles dégâts par l’eau dans les habitations riveraines ?

Toujours pas l’Union Saint-Gilloise: les habitants!

L’Union et ses supporters ont besoin de clarté.

Pour résumer: le projet de l’Union Saint-Gilloise au Bempt est un mauvais projet, au mauvais endroit. Si elle veut se développer, l’Union Saint-Gilloise doit avoir une réponse claire de la part de la commune de Forest.

Cette réponse ne peut être que NON !