L’affront

Pénélope Delaur
2 min readJul 22, 2023

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Vincent van Gogh. Detail of ‘The Starry Night’. 1889. © MoMA. New York City, United States.

French poem
L’affront

Depuis l’ombre d’un hiver blanc cassé, je vole
Vers la fraicheur d’un bleu indien, été frivole ;
Les coteaux florissants teintent le verre des bouteilles
D’un pinot qu’on déverse dans les cours d’eau vermeils.

Merveilles de la nature, pour l’asphalte j’abandonne,
Happée par la bise des doux airs que tu fredonnes ;
Tu gazouilles, promérops, de ta voix pamplemousse
Qui mon cœur, ses rancœurs et ses peurs éclabousse.

Niché sur un toit, au crépuscule, ton sourire
Dérobe à la lune la faveur de m’éblouir ;
Et dévoile, sur mes lèvres, la saveur de traduire
Les mots en rimes qui dissimuleront mes désirs.

La nuit s’allonge comme tu t’endors,
Drapé de ton silence en or ;
Devenue ombre de ton sommeil,
Je fais nuit blanche par mon éveil.

Le deuil si dense de l’aube commence ;
Le vent en transe, les feuilles qui dansent
Forment un concert, dont prisonnière,
De ton étreinte, je ne sais que faire.

Embarrassée par mes pensées
Sur lesquelles tu avais posé
Ton front,

T’embrasser, j’y ai pensé,
Mais modèle, je n’ai pas osé
L’affront.

English translation
The cheek

Darkness of an off-white winter, I flee
To a cool, flighty summer, Indian sea.
Flourishing slopes tint the glass bottles green.
They pour pinot in a vermilion stream.

Mysteries of nature I leave for a street.
I am snatched for you warble these airs so sweet.
You tweet, dear sugarbird, with a grapefruit call
That my heart, its bitter, and terror speckles.

Nested on a roof, your smile, now that’s late,
Steals to the moon the favour to captivate,
And reads on my lips the flavour to translate
Words to rhymes that keep desires secret.

The night stretches out as you fall asleep,
Wrapped in a soft, golden silence.
Awake, I am the shadow of your sleep,
Bleached by insomnia’s defiance.

Starts the mourning of dawn, so dense.
The winds are in trance, the leaves that dance
Form a concert that, prisoner,
Your embrace I fail to manoeuvre.

Distressed by heavy thoughts
On which you gently have
Your cheek,

To kiss you I have thought
Of, yet did not have
The cheek.

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