À chaque public sa distribution

Pierre-Henri DEBALLON
3 min readOct 19, 2018

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Pierre-Henri DEBALLON, Co-fondateur et CEO de Weezevent

Sauf à mal faire les choses, on ne s’adresse pas à un public captif comme à un public non-captif et surtout pas via les mêmes canaux de distribution : les captifs doivent être traités en direct et sans intermédiaires avec un logiciel de billetterie, à l’inverse, il faut tâcher de conquérir les non-captifs avec l’appui des réseaux de distribution dont c’est le métier et la force.

Un captif suit votre actualité, est abonné à vos réseaux sociaux, lit la presse locale ou professionnelle, reçoit vos newsletters/sms, et au final se rend régulièrement sur l’un de vos media, notamment votre Site Internet. Votre objectif étant de vendre des billets, vous devez considérer ce site Web comme un magasin physique et les billets comme des produits. Partant de là il serait complètement illogique et contre-productif de diriger vos acheteurs vers “Les points de vente habituels”. Imaginez qu’au moment d’acheter une baguette, votre boulanger vous demande de sortir de sa boulangerie, de traverser la rue, d’entrer dans un supermarché, d’y créer une carte membre, de renseigner un mot de passe de l’espace, de préciser le nom de votre premier hamster, le tout pour y acheter la même baguette, et au prix fort…

Au-delà de l’expérience client, on marche sur la tête avec ce type de pratiques.

De fait, sur votre propre site événementiel, il faut intégrer une solution de billetterie qui vous permette de convertir vos prospects (les visiteurs) en clients finaux (spectateurs). C’est dans ce sens que nous avons créé Weezevent en 2008, pour donner le plus d’outils aux organisateurs, notamment pour s’auto-distribuer. Notre rôle est donc purement technique, nous ne sommes pas des distributeurs.

À l’inverse, les distributeurs ont la capacité de faire venir des personnes qui ne seraient pas venues naturellement, sans leur action tout du moins. Aussi, à moins d’être sold-out sans effort, vous avez besoin des distributeurs pour toucher un nouveau public et faire découvrir votre offre. Ils sont dans ce cas très utiles et ont une vraie valeur ajoutée. Bien que plus élevées, leurs commissions sont pleinement justifiées puisqu’elles viennent rémunérer une plateforme technique mais surtout une puissance media, une audience que n’ont pas les logiciels pure-player (aucun billet n’est vendu sur le site web de Weezevent par exemple, nous sommes un logiciel et non une plateforme d’achat).

Parfois parmi votre public captif, certains peuvent privilégier l’achat auprès d’un revendeur car c’est un gage de ré-assurance ou cela permet d’obtenir un billet physique, ne serait-ce que pour cette raison, il est donc important de continuer de s’associer à un distributeur.

En France, il existe des réseaux généralistes (FranceBillet, TicketMaster, Digitck), spécialisés par secteurs (les théâtres parisiens sur-présentés sur TicketTac ou BilletReduc), spécialisés par publics (Comité d’entreprises, touristes, …) ou encore événementiels (Vente-Privee, …), etc.

Quels qu’ils soient, leur promesse est de faire de la vente incrémentale, à savoir toucher une cible pour lui faire découvrir et acheter votre événement. Et un distributeur est d’autant plus fort qu’il a su créer un réseau puissant, que ce soit en ligne ou en magasin.

Crédits — Peter de Seve

Mais encore faut-il utiliser l’audience des distributeurs pour les bonnes raisons et au bon moment, sans quoi le risque de se faire cannibaliser est fort. Tant que tout le monde tient son rôle, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, malheureusement la réalité est quelque peu différente comme nous le rappelons dans cet autre article : Mon distributeur m’a Ticket-jacké.

Crédits — FrenchWeb

Pierre-Henri DEBALLON

Co-fondateur de Weezevent

J’ai fondé Weezevent un service de billetterie et de cashless utilisé par plus de 150 000 organisateurs d’événements, parmi lesquels Red-Bull, Comexposium, les Vieilles Charrues ou encore l’Elysée.

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