Démocratiser la gestion de droits : le choix d’OpenTimeStamps.

Polkatulk
5 min readSep 9, 2020

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La blockchain comme outil de confiance

Les protocoles de la blockchain sont peut-être au moment critique de leur existence, pour cesser d’être un élément d’engouement mystérieux et historiquement un système de paiement décentralisé, et devenir une solution de sécurisation et de rationalisation du suivi et du partage d’informations, dans le cadre d’un réseau inviolable car distribué.

Dans le cadre de nos différents travaux, nous avons exploré plusieurs solutions innovantes permettant de rénover le modèle de distribution de contenus sur internet, par exemple en créant notre premier produit permettant de lier le chiffre d’affaires d’une plateforme sVOD (https://www.scenso.tv/) à la distribution de revenus aux différents ayant-droits.

Cette évolution permet de gérer en temps réel la complexité des droits en termes de temporalité, de territorialité mais aussi de droits concurrents, simultanés ou successifs. Ceci ouvre donc la possibilité de créer un véritable “revenue sharing” garanti, pour partager équitablement et en transparence les revenus générés par exemple par l’exploitation commerciale d’un contenu.

Les protocoles pour toutes et tous

Nous créons ainsi les prémices d’un outil commun à l’ensemble des acteurs et actrices d’une chaîne de valeur. Cet outil repose aujourd’hui sur une blockchain de consortium, qui permet le dialogue et l’échange, en créant de la confiance entre les différentes parties prenantes. Toutefois, la blockchain de consortium pose une question de taille, car elle nécessite le déploiement d’une infrastructure propre.

Ces sujets d’infrastructure peuvent se traduire par des coûts conséquents et il est à craindre que des opérat.rice.eur.s ne rechignent à y venir et privilégient des démarches fastidieuses, source d’erreurs en termes de temporalité et d’exactitude des données concernée, voire ignorent les faibles volumes financiers de diffusions plus confidentielles, dont les auteur.trice.s ne verraient donc pas de compensation leur parvenir.

Ceci est d’autant plus vérifiable dans le contexte actuel d’ouvertures des catalogues souvent opérées par le biais de plateformes dispersées, peu ou pas armées pour gérer correctement le droit d’auteur et sans garantie de la pérennité de la diffusion dans le temps. Liées à la période de confinement que nous avons vécue et qui pourrait se répéter, cette dynamisation de la diffusion de catalogues dormants s’est donc fréquemment faite de manière relativement chaotique et sans avoir le souci du respect de la distribution des droits liés.

C’est ici que survient l’intérêt des blockchains dites publiques telles Ethereum ou Bitcoin : elles proposent d’emblée une architecture répliquée, avec l’enregistrement des données et la distribution de cette infrastructure sur une multitude de machines, qui se surveillent mutuellement et ce sans avoir à supporter le coût de l’infrastructure au-delà du coût transactionnel.

L’intérêt serait donc de savoir certifier à date récurrente des jeux de données à travers des empreintes numériques de ceux-ci sur des blockchains publiques, en les liant aux sources d’exploitation des opérat.eur.rice.s. L’empreinte serait ancrée dans une transaction blockchain pour démontrer l’authenticité des données et leur traçabilité, tout en étant en capacité de prouver l’existence de cet ensemble de données à un instant précis, ainsi que son ou sa détent.eur.rice. Le propos serait aussi de rationaliser la détermination et la distribution de droits, tout en réduisant les coûts inhérents à ce calcul, par un outil venant s’intégrer dans les systèmes de gestion existants et les interfaces de l’ensemble des membres de la chaîne de valeur : producteurs, ayant droits, sociétés collectives et ainsi de suite.

La solution avec OpenTimeStamps

Pour ce faire, nous avons choisi de créer une nouvelle approche en recourant à OpenTimeStamps (OTS). OTS est un projet open source qui propose un format standard pour l’ancrage de données dans une blockchain ; il définit un ensemble de règles pour créer des horodatages vérifiables de manière indépendante. Nous implémentons donc le protocole OTS pour la mise en œuvre d’un outil fonctionnel et déployable sur des cas d’usage liés à la distribution de contenus audiovisuels. Cet outil pourrait par la suite trouver d’autres usages, pour répondre à des problématiques sectorielles similaires.

Il est possible pour tout un chacun de créer une transaction sur une blockchain publique, moyennant des frais des transactions qui rémunèrent celleux qui maintiennent l’infrastructure. Ces coûts transactionnels, lorsqu’ils sont répétés et isolés, peuvent devenir suffisamment importants pour venir impacter la marge des entités concernées, sans parler des coûts annexes induits - électriques / temps serveur, écologiques …

OTS propose d’agréger les demandes d’horodatage des utilisat.eur.rice.s dans un seul arbre de Merkle. Inhérent par exemple au système de monnaie virtuelle Bitcoin, ceci consiste en un hachage d’un grand volume de données, pour en faire un résumé d’information structuré : de plus amples informations, en anglais, peuvent être trouvées ici. Pour mémoire, un hachage calcule une empreinte numérique servant à identifier rapidement une donnée initiale, de même que votre signature permet de vous identifier. L’arbre de Merkel permet ainsi notamment de vérifier l’intégrité d’un fichier, sans nécessairement devoir en déposer l’intégralité dans une base de données tracée dans le temps. Si le processus de vérification passera par un nouveau hachage du fichier initial, afin de comparer l’empreinte obtenue à l’empreinte d’origine, la preuve horodatée restera construite et opposable.

Le projet OTS comprend des serveurs, maintenus par des soutiens du projet, qui reçoivent les demandes de timestamps des utilisateurs du protocole. Ces serveurs sont nommés “calendriers” et chacun de ces calendriers va individuellement procéder au processus d’agrégation des différentes demandes d’horodatage ainsi qu’au timestamping proprement dit dans une transaction Bitcoin. Pour notre cas, un ensemble de calendriers publics va former des paquets de données contenant la racine de l’arbre dans une transaction, ce qui va minorer grandement le coût d’un horodatage, tout en maintenant la traçabilité de la donnée.

Quels usages ?

Cette solution aujourd’hui opérationnelle s’adresse plus particulièrement aux professionnels qui souhaitent intégrer un protocole de certification sur blockchain dans leur infrastructure métier tout en maîtrisant les coûts, tant transactionnels qu’en termes de déploiement de solutions informatiques. Par ailleurs, elle traduit une acquisition technologique supplémentaire pour les équipes de Polkatulk, qui sera partie prenante des nouveaux outils de gestion décentralisée de droits, sur lesquels nous travaillons actuellement avec plusieurs acteurs du secteur.

Nous sommes à votre écoute pour toute prise de contact et étude de vos projets visant à apporter des solutions immédiatement intégrables, respectueuses des principes de transparence et proportionnalité émises notamment par la Directive européenne du droit d’auteur.

Si vous souhaitez assainir votre gestion de droits en bénéficiant des dernières évolutions technologiques pour préserver la pertinence de vos infrastructures-métier : contactez-nous !

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