Changer les mentalités au sujet de la santé mentale — André Latreille

Beyond2020 — Au-delà 2020
3 min readOct 9, 2018

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À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, nous avons parlé à des fonctionnaires travaillant pour changer les mentalités en matière de santé mentale en milieu de travail. Voici leurs histoires. (English version)

André Latreille est l’ombudsman pour la santé mentale à Affaires Publiques et Approvisionnement Canada.

Pourquoi la question de la santé mentale vous touche-t-elle personnellement?

Car je l’ai vécue avec des membres de ma famille. Il s’agit d’une période très très difficile à traverser, et on ignore exactement vers qui se tourner pour obtenir des ressources. J’estimais que, en tant qu’organisation, même si nous offrions beaucoup de programmes pour les employés, nous aurions peut-être pu en faire un peu plus dans ce domaine. Particulièrement lorsque c’est le milieu de travail qui rend malade. Ce qui ne devrait pas arriver, mais c’est le cas pour de nombreuses personnes.

Quelle est la chose que vous recommanderiez aux employés pour favoriser la création d’un environnement de travail sain sur le plan psychologique?

Agir de manière respectueuse. Faire preuve de civisme. Même si on ne respecte pas une personne, on doit la traiter avec respect. Si on commence par ça préceptes, tout peut arriver. Tout problème peut être discuité.

Vous êtes au pied d’une montagne et vous vous apprêtez à la gravir. Qu’espérez‑vous trouver au sommet?

Des gens qui parlent plus facilement de leur situation; nous soutiendrons toujours les employés qui souhaitent faire part de problèmes. Leur donner un lieu où ils pourront le faire. Plus nous offrirons des endroits sûrs aux employés pour aborder les problèmes, plus nous serons en mesure de réellement nous rendre aux bases de l’organisation et de favoriser des changements permanents à la culture.

Que diriez-vous à une personne qui craint de parler de sa santé mentale par peur que cela soit inscrit dans son dossier d’emploi ou que cela lui fasse perdre son emploi?

Passez par le bureau de l’ombudsman : l’information n’est pas inscrite dans le dossier d’emploi, car tout le processus est informel. Voilà pourquoi nous ne tenons aucun relevé des discussions avec les employés. Il s’agit d’un lieu d’où sont exempts la peur et le jugement et qui permet d’examiner ses options. De proposer des idées. Nous pouvons offrir les ressources, outils et lignes directrices appropriés pour permettre à un employé de prendre la décision qui répond le mieux à sa situation.

Quel conseil donneriez-vous à des directeurs émérites?

J’aime dire que l’appel des lettres d’offre n’est pas « Mme l’ingénieure » ou « M. le traducteur » — elles sont adressées, à Nick, à Valentina. Nous embauchons un être humain. Prenons soin de cette personne. L’entente est la suivante : vous êtes embauché; voici nos attentes, voici les outils à votre disposition. Nous allons communiquer ensemble, je vais vous donner de la rétroaction, je vais vous aider. Voilà l’entente.

Quels conseils donneriez-vous aux gestionnaires?

Un grande erreur est de ne pas mettre suffisamment l’accent sur la planification et la dotation. Voici où nous en serons dans quatre, huit ou douze mois. Déterminez ce qui doit arriver par la suite. Mettez cela dans un plan et faites un suivi. Soyez vigilants. Soyez clairs et impliquez les employés.

Pouvez-vous partager avec nous une pensée que vous vous rappelez en cas de période difficile?

Mon père m’a déjà dit ceci : « On ne peut réparer le passé. En voiture, le rétroviseur mesure environ 15 cm. C’est ce qui permet de regarder le passé. Le pare-brise, lui, est beaucoup plus gros. Il permet de regarder l’avenir. Ce qui s’en vient. Si tu veux prendre du temps, ne le prends pas pour des choses que tu ne peux réparer. »

Savoir plus sur l’ombudsman de la santé mentale à Affaires Publiques et Approvisionnement Canada ou appelez au 1–844–278–1126.

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