Micro-trottoir : que pensent les étudiants toulousains de l’IDEX ?

Quelques jours après l’échec du projet polémique de l’initiative d’excellence, le débat est toujours d’actualité. Premiers concernés, les étudiants de l’université Paul Sabatier nous ont fait part de leurs opinions.

Rey-Bethbeder Maïlis
4 min readMar 26, 2018
(Crédit photo : université Paul Sabatier — La Tribune)

Rappel : Qu’est-ce que l’IDEX ?

Les initiatives d’excellence appelés IDEX, permettent d’octroyer des subventions pour créer des pôles universitaires à rayonnement mondial. Un Jury International sélectionne les projets pertinents des Universités selon 5 critères : être positionné pour une excellence mondiale, être passé à la nouvelle gouvernance, être autonome, mettre en place des partenariats avec les entreprises et obtenir des résultats. (source : doctoratp4.hypothèses.org)

Timothée — 20 ans — Étudiant en communication

“Je pense que ça aurait pu être intéressant, c’est un label qui aurait pu mettre en valeur les universités toulousaines et son savoir-faire. Ca nécessite une fusion des universités qui n’est pas bénéfique à tout le monde, avec des avantages et des inconvénients.”

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Lola — 20 ans — Étudiante en communication

“Je pense que ce n’est pas une bonne chose. Venant d’une filière minoritaire en art du spectacle et qu’on ne va pas “sauver le monde” ils vont surtout donner des financements aux sciences dures et non aux sciences molles. Je ne suis donc pas favorable à l’IDEX car je pense qu’il va y avoir une inégalité dans les financements.”

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Marion — 22 ans — Étudiante en communication

“Dans l’idée, c’est pas mal de se mettre à l’international, mais on oublie souvent le côté social dans ces moments là.”

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Raphaël — 20 ans — Étudiant en communication

“Je n’ai pas trop creusé la question mais je pense que l’IDEX est un outil pour le système éducatif actuel, que ce soit à travers l’état ou l’Europe. L’idex trouve sa pertinence au sein de son système. La vraie question est peut-être de se demander quelle est la pertinence de l’IDEX au niveau éducatif, mais c’est une autre question. Au début, je n’étais pas totalement pour. Après il faut voir ce qui peut être proposé à la place et tout ce que l’on peut construire autour au niveau éducatif. C’est important, surtout au niveau des études supérieurs.”

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Violette — 20 ans — Étudiante en communication

“Je trouve ça légèrement dommage de passer à côté de l’opportunité de faire de l’Université un endroit d’éducation d’excellence. J’ai quand même été étudiante deux ans au Mirail [Université Jean Jaurès, ndlr] et je trouve qu’il y a un manque de rigueur et d’optimisation sur certaines choses. Je comprends qu’il y aie des fonctionnaires qui ne veulent pas perdre leur boulot, c’est tout à fait compréhensible. Concernant la sélection, je suis d’accord pour une sélection mais par rapport au mérite et à la motivation. On va pas se mentir, à l’Université il y en a beaucoup qui ne sont pas là pour bosser. C’est regrettable qu’ils prennent la place de personne motivées.

Ce que je trouve dommage, c’est qu’aux AG [Assemblée Générale, ndlr] des gens extérieurs à l’université, concernée par le blocage, ont la possibilité de voter. A l’inverse, des gens du Mirail qui ne sont pas présents aux AG ne peuvent pas donner leur voix. Il y a des gens qui dépensent des sommes astronomiques en transport, en logement juste pour pouvoir aller en AG et voter.”

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Alice — 21 ans — Étudiante en communication, ancienne du Mirail

“J’essaie de suivre un petit peu ce qu’il se passe au Mirail grâce à des diffusions en direct des AG. Je gère un projet de danse et on doit répéter dans des salles qui sont bloquées. ça m’embête mais en même temps je trouve bien que les jeunes s’expriment. De ce que j’ai pu comprendre, le label d’excellence n’est pas la raison de la mobilisation des étudiants. Ils luttent contre le projet de fusion qui va désavantager les étudiants futurs au niveau du prix de l’université, de la sélection… Moi-même je ne me rends pas aux AG organisées au Mirail. J’attends le vote pour savoir si il y a blocage ou pas. Il y a tout un questionnement sur le vote. Le vote en ligne, en projet, pose problème car les personnes peuvent voter deux fois et on ne sait pas qui vote. Je suis totalement ignorante à propos de la fusion. J’ai entendu dire qu’elle concernait le Mirail, Paul Sabatier, l’INSA, l’INP… Que le Mirail avait plus de sous et souhaitait les garder alors que Paul Sabatier, qui a moins de moyens, est plutôt favorable à la fusion.”

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Micro-trottoir réalisé par Camille Grossman, Mélina Lecorre, Hortense Mourad, Pierre Romieu et Maïlis Rey-Bethbeder.

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