Améliorer la conscience de soi par la reformulation introspective
L’autre jour je suis tombé sur une vidéo Youtube très intéressante de Tasha Eurich qui a été enregistrée dans le cadre des conférences Ted.
Cette chercheuse est spécialisée dans la psychologie des organisations. Elle s’est intéressé à la conscience de soi. Elle s’est rendu compte que seul 10 à 15 % des gens ont une vraie conscience d’eux même alors qu’ils sont 95% à le croire. On se retrouve donc avec 80% de gens qui se mentent à eux-même.
Je ne vais pas faire une traduction complète de la vidéo mais plutôt vous proposer les points à retenir de sa présentation.
Qu’est ce que la conscience de soi ?
C’est la capacité que l’on a à se se voir tel que l’on est réellement, de comprendre qui on est, comment les autres nous voient et comment on s’intègre au monde.
Qu’apporte la conscience de soi ?
La conscience de soi apporte le pouvoir. On n’aime pas toujours ce que l’on voit mais il y a un certain réconfort à se connaitre.
De nombreuses études démontrent d’ailleurs que cette meta capacité permet d’être plus épanoui, plus créatif, plus confiant et meilleur dans sa communication. Les personnes qui en sont dotés sont également moins enclin à tricher, mentir ou voler. Elles sont plus productives, plus à même d’avoir des promotions et de diriger des entreprises florissantes.
L’introspection n’est pas la même chose que la conscience de soi
Au fil de ses recherches Tasha Eurich s’est rendu compte que l’introspection n’amène pas forcement à la conscience de soi.
Penser à soi, ce n’est pas se connaitre
Les personnes faisant beaucoup d’introspection sont souvent plus stressées et déprimées que les autres. Ils sont moins satisfaits de leur travail, de leurs relations et de leur vie. Ces données surprenantes sont en contradiction avec les bienfaits démontrés de la conscience de soi. La chercheuse à donc chercher à comprendre.
Pourquoi l’introspection rend souvent malheureux ?
La réponse se trouve dans la question. La plupart du temps, lorsque l’on fait une introspection, on commence par “Pourquoi” :
- Pourquoi est ce que je suis énervé ?
- Pourquoi est ce que je n’y arrive pas ?
- Pourquoi est ce que j’ai dis ça ?
Malheureusement, lorsque l’on pose la question “Pourquoi”, cela ne nous amène pas à la vérité sur nous même. Cela nous en éloigne en fait et ce pour plusieurs raisons. Tasha en donne deux.
Pourquoi on ne devrait pas utiliser “pourquoi” dans le cadre de l’introspection ?
Même si on essaye de toute nos forces, il nous est impossible de ne pas prendre en compte notre historique, notre inconscient, nos sentiments et nos motivations profondes. Tout cela est caché à la conscience et on se retrouve donc à donner des réponses qui semblent vraies mais qui sont souvent fausses ou partielles.
La deuxième raison est que ce type de formulation nous éloigne de notre vraie nature. On en arrive à mélanger des choses qui n’ont pas grand chose à voir. La chercheuse donne un exemple assez éclairant. Si on vous demande comment se passe votre relation, vous direz sans doute quelque chose du type “Merveilleusement bien”. Par contre, s’il y a eu une dispute sur un détail comme la façon de remplir le lave vaisselle, il est fort à parier que cela génère des ruminations disproportionnées sous forme de questions pouvant déboucher sur “des faits alternatifs”. A force de penser ainsi, on met en place des nuages venant parasiter la vraie connaissance de soi.
Que faire alors pour réussir son introspection ?
La chercheuse à trouvé la réponse en étudiant la façon de parler des personnes conscientes d’elle même et en comparant avec ceux qui en sont dépourvus.
Il s’avère que les personnes conscientes d’elle même s’y prennent différemment lors de leur introspection. Elles préfèrent ainsi commencer par “Que…” plutôt que “Pourquoi…” et ça, ça change tout.
- “Pourquoi suis-je en colère ?” vs “Que puis je faire pour ne pas être en colère ?”
- “Pourquoi est ce que je me sens mal ?” vs “Que puis je faire pour ne plus me sentir mal ?”
- “Pourquoi est ce que je suis malheureux ?” vs “Qu’est ce qui me rendrait heureux ?”
Plutôt que de trouver une réponse incertaine et sur laquelle elles n’ont aucun pouvoir, elles préfèrent se mettre en position d’action.
Hier, j’étais intelligent, alors je voulais changer le monde. Aujourd’hui, je suis sage, alors je me change.― Rumi