20 avril 1914, Paris — appareil photo Lacour-Berthiot

Paul & Louisa Hamilton
2 min readMay 1, 2024

Mon cher Paul,

C’est une affaire faite, j’ai mis les pieds dans la trentaine et ne m’en porte pas plus mal. Mon malaise est complètement fini. Maintenant c’est avec maman que le ménage ne va plus. J’ai eu le malheur de lui demander 15 jours à l’avance si elle préférait nous recevoir le dimanche de Pâques au déjeuner ou le lundi au diner. Naturellement comme j’avais l’intention de passer une journée et demie à Champigny chez mes beaux-parents afin de profiter un peu de la campagne, elle n’a pas voulu nous donner une réponse et ne voulait nous en donner une qu’à la fin de la semaine. Comme résultat, j’ai pris la décision qu’elle ne voulait prendre et lui ai dit que je ne pouvais attendre la fin de la semaine. Du coup, furieuse, elle n’a pas voulu nous recevoir pendant ces 2 jours de fête, et depuis nous ne l’avons plus vue.

Je lui ai écrit pour lui demander de revenir sur sa décision. Réponse en 2 lignes, qu’après la tête de ma femme (elle n’a rien dit) c’était inutile. Je suis allé la voir hier Dimanche mais elle était sortie. Je l’ai invitée à déjeuner mercredi, nous allons voir ce qu’elle va répondre.

Je t’expédie ce jour un catalogue, si tu veux un Lacour Bertiot tu connais les prix.

Sur ce catalogue, choisis un double tirage et il n’y a que trois châssis avec chaque appareil, les autres en supplément. Les appareils page 14 et 15 me paraissent très bien; comme j’ai 25% je ferai pour l’armée une remise de 20% sur les appareils, pour les prix des cuvettes il y a 15% de hausse et une remise irrégulière. Enfin si tu veux des accessoires je t’expédierai cela dans de bonnes conditions et compte de 15 à 20% sur le tarif, sauf les plaques et papier.

Indique ce que tu veux, je puis te fournir d’excellentes cartes postales photo à 2.50 le cent mates ou brillantes au bromure et des papiers 9x12 à peu près au même prix par boîte de 100.

Tu me renverras le catalogue de suite, car je n’en ai pas d’autres et en ai toujours besoin.

Marie Adèle se porte bien. Le docteur a fait l’analyse et n’a trouvé qu’une trace insignifiante d’albumine, le pharmacien en avait trouvé 5 centigrammes. Elle engraisse régulièrement. Espérons que tout finira bien.

Doux baisers de tous deux à tous quatre.

L. Hamilton

HAMILTON Lucien Robert (1884–1962), frère cadet de Paul Hamilton, commerçant. Il a repris la fabrique de couleurs et vernis L. Delafosse qui se trouvait au 48, boulevard Beaumarchais à Paris et vendait également du matériel photographique.

HAMILTON Louise Antoinette (1862–1928), née Thirouin, veuve de Gustave Henri Hamilton, officier d’intendance et mère de Paul et Lucien.

HAMILTON Marie-Adèle (1890–1953), née Mathérion, épouse de Lucien Hamilton.

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