Focus sur 4 partenariats banques/fintechs qui fonctionnent

Banques et fintechs ne font pas toujours bon ménage. Ces deux acteurs ont pourtant tout intérêt à travailler ensemble. Retour sur les meilleurs exemples de stratégies de partenariats banques/fintechs

Sébastien Louradour
Yellow Vision
4 min readAug 14, 2017

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Alliances entre banques et fintechs : les raisons d’un échec

Monter un partenariat entre une banque et une startup Fintech peut s’avérer risqué cat il peut déstabiliser les forces existantes et involontairement créer de nouveaux défis pour les deux parties.

Les risques d’un partenariat de type commercial, financier ou de mise en relation avec une des BUs d’une banque dans le cadre d’un programme d’accélération, peuvent être les suivants :

  • Les forces de la startup s’estompent suite au partenariat. Par exemple, la startup peut perdre en rapidité car elle met du temps à accéder aux informations de la banque
  • De nouveaux défis organisationnels sont à relever : faire vivre deux cultures différentes, arriver aligner les objectifs de la startup et de la banque, etc.
  • Les faiblesses perdurent malgré tout : la banque ne gagne pas en agilité, etc.
  • Le partenariat est déséquilibré et fragile : Les startups peuvent parfois considérer leur partenariat comme relevant d’une aide plutôt que d’une relation d’affaires

Malgré les échecs nombreux et incompréhensions fréquentes, qui ne concernent d’ailleurs par seulement le secteur bancaire, certaines banques ont réussi à monter des partenariats réussis. La clé des quatres exemples qui suivent est la capacité pour les deux parties d’avoir réussi à construire une dynamique qui favorise la réussite des objectifs de chacun.

Barclays Accelerator : Identifier les startups et technologies d’avenir et leur ouvrir l’accès à ses données

Barclays s’est associé à Techstars pour monter un programme d’accélération de 3 mois ouvert aux startups. Chaque cohorte accueille 10 startups préalablement sélectionnées. Chacune d’entre elle reçoit un chèque de 12 500 livres en échange d’une prise de participation de 6% dans le capital de la startup. Cela signifie que le programme a un intérêt pour les startups encore jeunes et peu valorisées. Au cours des 3 mois du programme d’accélération, Barclays ouvre aux startups l’accès aux API de Pingit, sa plateforme de paiement mobile, leur permettant ainsi d’utiliser des jeux de données de la plateforme. Ce programme disponible à Londres, New York, Cap Town et Tel Aviv permet à Barclays d’envisager des partenariats pérennes avec des startups en leur proposant un mode de fonctionnement respectant la vitesse de fonctionnement de ces dernières.

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Capital One : expérimenter grâce à des labs internes pour accélérer les projets numériques

Capital One Labs, sont les Lab de la banque de détail Capital One basée aux Etats-Unis. Présents à New York et San Francisco, ils permettent de prototyper, tester puis éventuellement lancer de nouveaux services. A San Francisco, le café 360, abrité dans les mêmes locaux que le lab, permet de tester in situ les prototypes avec les utilisateurs et permet d’engager de nouveaux beta testeurs. Capital One Labs a par exemple lancé les 3 applications suivantes :

  • Inform (disponible sur l’app store) : App pour utiliser correctement sa carte de crédit : fixer des plafonds de dépenses, visualiser ses dépenses, éviter de payer des frais de crédit
  • Capital One Wallet (disponible sur l’app store) : App conçue conjointement avec Capital One Labs et les équipes internes de Capital One. App permettant de connecter sa CB à Apple Pay et d’avoir des updates sur ses dépenses et associer des cartes cadeau
  • Jungo (disponible sur l’app store) : App permettant de réaliser des opérations de compte commun sans avoir besoin d’un compte commun dans une même banque
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Orange Digital Ventures : Investir pour préparer son arrivée sur le secteur bancaire

Doté d’un fonds d’investissement en capital risque, Orange a réalisé ces dernières années des investissements stratégiques dans des fintechs. Une façon d’anticiper son arrivée comme nouvel acteur de la banque mobile avec Orange Bank ?

  • Monzo, la banque mobile britannique fait partie du portfolio d’Orange DV depuis février 2017. Sa levée de 19,5M de livres réalisée auprès de plusieurs bailleurs positionne ce nouvel entrant comme un concurrent sérieux des banques traditionnelles britanniques.
  • Chain est un acteur spécialisé dans la blockchain basé à San Francisco. Il permet de créer, gérer et transférer des actifs numériques grâce à la technologie blockchain. Un investissement particulièrement très stratégique pour toute banque souhaitant anticiper les futures ruptures technologiques
  • Afrimarket est positionné sur le secteur de la rémittence en se spécialisant dans le paiement de biens de consommation depuis la France pour des tiers vivant dans des pays étrangers. Pays d’Afrique couverts : le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo

Le rachat de Simple par BBVA : une banque traditionnelle qui veut aller aussi vite que les GAFA

En 2014, BBVA a racheté Simple, la banque mobile basée à Portland (Or), pour 117M$. Ce rachat a alors pour objectif d’accélérer la présence de la banque mobile dans le mobile. Plutôt que de s’en tenir à ce rachat, BBVA décide d’aller un pas plus loin et réengage en février 2016 le co-fondateur de Simple pour construire une plateforme API sous forme de marketplace pour monétiser ses données et multiplier les partenariats.

Elle annonce alors s’inscrire dans la démarche initiée par Amazon lorsqu’elle a créé Amazon Web Services (AWS) (article pour comprendre AWS). BBVA permet ainsi aux fintech de se brancher aux données de la banque pour générer des services basés sur l’accès aux données des comptes clients, ou encore aux données liées aux achats par CB.

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Sébastien Louradour
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