VIDÉO / Montréal vue de haut

TABLOÏD
3 min readMay 7, 2018

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JEAN BALTHAZARD, MANU CHATAIGNER ET ALEXANDRE LEGAULT-DÉRY

Jour de semaine, vers 17h : alors que les tours de bureaux se vident, trois jeunes adolescents prennent plutôt le chemin contraire afin de se rendre au sommet de l’un des édifices les plus élevés de Montréal. Ce n’est pas la première fois que ce manège se répète pour ce groupe d’adeptes du rooftopping. Depuis quelques mois, ces trois Montréalais s’aventurent illégalement sur les toits pour capter des images à couper le souffle.

Le rooftopping consiste à escalader les structures les plus hautes d’une ville, qu’il s’agisse de toits, de grues ou même encore d’antennes. Si une personne se fait prendre à pratiquer une telle activité, elle peut alors être accusée de méfait, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). «À cela pourrait s’ajouter une accusation d’introduction par effraction dans un cas où un individu aurait forcé son entrée sur un site», ajoute le SPVM dans un échange de courriels.

Peu importe les conséquences, la communauté des « rooftoppeurs » ne cesse de grandir. Leurs objectifs varient : certains le font pour la photographie, d’autres pour vivre le plus grand rush d’adrénaline possible. Quelques passionnés vont même jusqu’à s’agripper aux rebords des infrastructures, laissant pendre leurs pieds dans le vide.

Par contre, à force de jouer avec la mort, la situation peut vite tourner au cauchemar. Il y a quelques mois à peine, le 8 novembre 2017, un « rooftopper » âgé de 26 ans, Wu Yongning, a chuté d’un édifice de 62 étages situé dans la ville de Changsha, en Chine. On peut le voir dans une vidéo, suspendu dans le vide, tenter deux pull ups avant d’être incapable de se relever sur le toit. Les images sont à glacer le sang.

En voulant constamment produire les scènes les plus frappantes, certains adeptes de cette pratique repoussent trop loin les limites de leur corps et en subissent les conséquences fatales. Au Canada, aucun décès n’a été formellement associé au rooftopping, du moins par les médias et les autorités.

Les trois ados montréalais que nous avons accompagnés, eux, préfèrent s’en tenir à des escapades un peu moins téméraires. Parfois, ils vont s’asseoir sur le bord des structures, mais pour eux, le rooftopping permet avant tout de prendre des photographies impressionnantes. Ils garnissent ainsi leur compte Instagram avec ce qu’ils récoltent au fil de leurs aventures. Celles-ci peuvent se passer à tout moment de la journée, mais généralement le trio décide de l’heure appropriée selon les conditions météorologiques. Le groupe privilégie les levers et couchers de soleil, ainsi que les climats particuliers (brume, neige abondante).

On a justement suivi les trois adolescents lors d’une fin d’après-midi sur l’un des toits les plus élevés de la métropole et on en a profité pour les questionner sur leur passion inusitée.

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