#RoadToVegas Ep.3 #CES2017 Las Vegas Convention Center

Olivier Dassonville
7 min readFeb 5, 2017

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Fini de rigoler, on passe maintenant au menu XXL 🍔 avec la visite du Las Vegas Convention Center qui regroupe les grands constructeurs.

C’est le ring où s’affrontent les géants mondiaux de l’électronique grand public avec une débauche de moyens et des stands qui ont des superficies délirantes avec de quoi en mettre plein la vue aux visiteurs.

Quelles sont les grandes tendances high tech pour les 18 mois Ă  venir?

C’est à cette question d’importance que le CES peut apporter une réponse en observant ce que les marques mettent en avant à grand renfort de démos et de présentations en avant-première mondiale.

Pour avoir suivi assidûment les éditions précédentes (à distance) et notamment en me remémorant l’édition 2016, j’ai eu le sentiment que l’on était plus dans la consolidation que dans la rupture: les casques #VR deviennent des produits aboutis, la réalité augmentée devient mature, les robots trouvent leur place niveau usage, les drones dépassent le statut de jouets à l’utilisation éphémère, l’#IA est partout et tout est connecté.

Le CES de l’auto?

Un des aspects particulièrement frappants réside dans la prise d’assaut du CES, avec une présence imposante et clinquante, des constructeurs automobiles motivés par l’envie d’exister et de montrer qu’eux aussi prennent le train de l’évolution technologique : assistance à la conduite, connectivité embarquée, voitures autonomes, intégration d’Apple CarPlay et/ou d’Android Auto, voitures électriques, la liste est longue. Les équipementiers comme Valéo ne sont pas en reste.

On rajoute les velléités de conquête de challengers comme Faraday Future qui a choisi le CES pour dévoiler son premier modèle de série ou encore NVidia, roi des cartes graphiques de gamer, qui présente son kit pour voiture autonome et l’on a pu avoir parfois l’impression d’être au Mondial de l’Auto.

N’oublions pas Intel qui lance sa marque Go réunissant les technologies maîtrisées par le roi déchu du processeur (5G, cloud, puissance de calcul, etc…) pour rendre les véhicules autonomes, comme Nvidia en fait...

Faraday Future a ruiné le peu de crédibilité qu’il lui restait après l’article assassin de The Verge quelques jours avant le CES en ratant la tentative de parking autonome devant la presse internationale…

Je me rends rapidement compte que les stands des constructeurs automobiles sont finalement remplis de vide et que l’on est dans la surpromesse portée par des vidéos promotionnelles futuristes ou le recours à des animatrices survoltées pour occuper le terrain. BMW m’a particulièrement déçu car nulle trace du tableau de bord holographique à retour haptique annoncé dans les médias.

Nvidia, au milieu de l’esbroufe ambiante, tire son épingle du jeu en mettant tout le monde d’accord avec des présentations articulées autour de vrais produits comme la Shield, ses Geforce mais aussi son kit pour voiture autonome. Pour appuyer ses démonstrations, un circuit de test a été installé en extérieur pour prouver par A+B l’efficacité des technologies sorties des laboratoires de la marque: pendant 4 jours, de voitures, dont une Audi, tournent non stop en mode autonome et je suis bluffé!

Ninebot est également là pour dévoiler ses nouveaux gadgets de mobilité personnelle issus du rachat de Segway mais force est de constater que la folie hoverboard est passée.

Combats de titans

On retrouve les incontournables du CES: des TV, des réfrigérateurs, des systèmes audio qui eux aussi se parent des atours high tech avec des écrans intégrés voire transparents, des écrans toujours plus grands, plus définis, plus fins, la connectivité comme les voitures. C’est la course à l’armement sans fin surtout entre Samsung et son grand rival LG dont les stands sont si étendus que l’on si perd.

Mais au final, de mon point de vue, n’étant pas fortement passionné par les réfrigérateurs à porte-écran transparent ou les TV 8K au contenu inexistant, ce que je retiens des 2 géants est assez différent.

Samsung présente sa Gear S3, la smartwatch qui allie design et fonctionnalités et qui s’offre le luxe de s’appairer avec l’Iphone, en lui dédiant un espace conséquent sur son stand. Les smartwatches se font moins nombreuses cette année mais Casio ne laisse pas le champ libre à Samsung avec une Casio ProTrek, la 1ère sous Android Wear 2.0.

En face, LG se démarque par son corner Robots qui met en scène un famille complète qui va du robot d’accueil pour les aéroports au petit robot compagnon.

L’engouement pour les robots personnels de LG tient surtout à leur design adorable et le public se pressait pour les découvrir. La plupart embarque Alexa, l’intelligence artificielle d’Amazon. Un véritable hold-up qui va permettre à ce dernier de creuser l’écart avec la concurrence.

Offensive de charme des robots de LG

Autre duel qui se dévoile au grand jour, c’est celui qui oppose Qualcomm sortant les crocs face à Intel en plaçant son stand juste devant pour vanter la surpuissance brute mais aussi fonctionnelle de son processeur SnapDragon 835. 5G, #VR et stabilisation optique aux performances incroyables sont de la partie avec une petite démo qui m’a calmé: un prototype embarquant le dernier-né des SnapDragon est monté sur un vibreur tout en filmant. Le démonstrateur retire ensuite le prototype pour me montrer la vidéo qui, elle, n’a aucune vibration et est parfaitement fluide!

Au croisement des réalités

Même si Oculus et HTC brillaient par leur absence en tant qu’exposants, la réalité virtuelle était omniprésente chez de nombreuses marques comme Intel ou Dassault Systems avec les casques Oculus Rift et HTC Vive.

Intel se distinguait par la présentation privée de Project Alloy. Contrairement à tous les autres modèles du marché, ce casque fonctionne sans PC ni smartphone de façon totalement autonome. Il embarque deux caméras Intel RealSense, des accélérateurs de vision, et une batterie. Le Project Alloy est capable de scanner l’environnement, pour la transformer en environnement virtuel. C’est pourquoi Intel parle de « merged reality » (réalité fusionnée).

Project Alloy n’était pas le seul à miser sur le casque VR autonome comme le prouvaient des compagnies comme Homido ou AntVR.

Le démonstrateur a tenu le choc tout le CES ;)

J’ai profité du CES pour essayer quasiment toutes les lunettes de réalité augmentée, en premier lieu l’Hololens mais aussi celles d’ODG, qui me passaient dans les mains mais aussi des casques d’immersion avec un coup de coeur pour le iWear de Vuzix que je me verrais bien posséder pour piloter mon drone racer en FPV. Le constat est que la qualité d’image et l’immersion sont d’un très bon niveau. Maintenant reste la question des usages et bien sûr des contenus comme pour la VR.

Sans contenu adéquat, ces technos immersives seront cantonnées au rôle de jouets coûteux de dépassant pas le stade de l’amusement sur une durée très limitée. Les fabricants doivent aussi progresser sur la gestion du motion thickness pour éviter de rendre malade certains utilisateurs un peu sensibles. Des contenus au storytelling ciselé pour l’immersion feront la différence et non la surenchère matérielle même si les casques en 4K signeront la disparition de la trame des pixels encore souvent présente.

Rayon Gaming, des nouveautés?

Rien de transcendant pour ceux qui comme moi suivent de près l’actualité du hardware pour le gaming. On trouve pas mal de matos destiné à renforcer l’expérience de jeu en VR comme les gilets pour sentir les impacts ou les flingues au look spatial.

J’ai été attiré par contre par la technologie de eye tracking de Tobii qui est précise et efficace en jeu et possède un grand potentiel pour les applications professionnelles.

Dernier sujet d’intérêt majeur pour moi: les drones!

Après les avoir vu en liberté au Drone Rodéo la veille du CES, c’est le moment de mener le groupe de nos clients vers le pavillon où se regroupent les constructeurs des plus connus au obscures firmes de Schenzen.

A part quelques drones-jouets, la majeure partie des modèles présentés sont plutôt destinés à des usages avancés voire pro ou semi-pro. Si DJI domine sans conteste le marché, Ehang assure toujours le show avec son drone de transport personnel Ehang 184 que l’on a toujours pas vu en vol mais a aussi des drones destinés au B to B comme le Falcon B Series ou le Ghost Drone pour les prises de vue. Difficile de trouver un créneau pour ne pas se retrouver en concurrence frontale face au roi DJI. Mais Yuneec ne lâche pas le morceau tout en se diversifiant.

Powervision sort du lot avec le PowerEgg mais aussi le PowerRay: l’un est un drone volant en forme d’oeuf et l’autre un drone sous-marin pour la pêche! Trouveront-ils acquéreurs? Je ne suis pas client vu mon attrait pour les drone racers mais je dois leur reconnaître certains atouts comme un design léché, des caractéristiques techniques intéressantes et ce ne sont pas des prototypes mais des drones fin prêts pour la commercialisation.

World of drones!

Voilà ce que j’ai pu retenir de ma première visite au CES avec ce 3ème épisode. Je n’ai pas eu la volonté d’être exhaustif mais de partager ce qui m’avait intéressé pendant ces quelques jours.

Je vais achever ce compte-rendu par un résumé en vidéo de cette édition 2017 mais aussi par une petite compilation de la journée off du lundi 09/01 passée en compagnie de mes acolytes d’Emotic, Ronan Merouze et Baptiste Rongier avec qui j’ai écumé les centres commerciaux et les hôtels de Las Vegas.

Petite dédicace et énorme remerciement à Michael Thoby, CEO d’Emotic, pour m’avoir embarqué dans l’aventure mais surtout pour sa confiance dans mon travail ;)

Le dernier épisode à suivre sera non pas sur le CES mais sur ma manière d’appréhender la couverture social media de ce salon pour vous délivrer un retour d’expérience.

Stay tuned!

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Olivier Dassonville

Jedi digital, intervenant pédagogique, passionné par l'univers mobile, les jeux vidéos, l'actu internationale et les drones. In Web, we trust :-)