Présidentielle américaine : la dernière question sans réponse
Une histoire de conspiration.
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La campagne électorale américaine s’annonçait historique et inédite, elle semble finalement se normaliser peu à peu malgré un ancien président candidat toujours plus radical. Si Donald Trump s’est vu sévèrement sanctionné au civil par la justice, sans réelles conséquences électorales si l’on en croit les sondages, ses ennuis au pénal tendent à s’éloigner peu à peu ce qui a pour conséquence indirecte d’accroitre le danger démocratique qu’il représente. Rares sont ceux qui estiment aujourd’hui qu’il va devoir répondre de ses actes post élection 2020 devant les tribunaux avant le scrutin de novembre.
Nous savons déjà depuis lundi 4 mars 2024 que le républicain ne peut être disqualifié de l’élection. La Cour Suprême ayant en effet estimé que les Etats n’ont pas la possibilité d’empêcher un candidat à une fonction fédérale de se présenter en utilisant la Section 3 du 14ème amendement de la Constitution relatif à l’inéligibilité pour participation à une insurrection d’un officiel. Une décision peu surprenante voire logique qui a au moins le mérite de mettre fin aux nombreuses interrogations et contestations qui ont fleuri suite au travail de deux professeurs de droits constitutionnels affirmant que l’ancien président devait être disqualifié à cause de ses tentatives de renversement du résultat de l’élection présidentielle 2020 et de son influence sur l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021.
Pour autant, une autre question cruciale pourrait rester sans réponse avant l’élection: “Donald Trump est-il coupable de complot contre les États-Unis?”
Inculpé à Washington pour sa contestation électorale sans précédent, l’ancien président est accusé notamment d’avoir conspirer contre son pays. De quoi faire de cette affaire la plus dangereuse pour lui à court terme d’un point de vue électoral et judiciaire. Mais en jouant admirablement bien la montre, lui et ses équipes semblent sur le point de réussir à repousser suffisamment loin le procès et éviter ainsi un verdict avant la grande messe électorale. En mettant en avant une supposée immunité absolue pour les crimes présumés commis durant sa présidence, la défense du milliardaire est parvenue à gagner un temps précieux, bien aidée par une Cour Suprême qui a récemment accepté de se saisir de l’affaire malgré le refus de la justice en première instance et en appel de souscrire à cette théorie. Avec une audience programmée fin avril et une décision qui pourrait intervenir entre mai et début juillet, il apparaît désormais moins probable que le procès puisse se tenir et arriver à son terme avant novembre si jamais les neuf juges de la plus haute juridiction du pays venaient à lui donner tort.
Les électeurs américains vont donc peut-être devoir se rendre aux urnes sans savoir si l’un des deux candidats principaux à cette élection est innocent ou coupable de conspiration contre son pays.
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