Le plus gros frein, c’est toi
Tu connais ces expressions : “pédaler dans la semoule”, “se battre contre des moulins à vents” ?
En fait, ces dernières semaines, j’étais vraiment dans cette situation. Rien n’avançait comme je voulais, je prenais moins de plaisir à faire ce que je faisais. Depuis quelques temps, tout refonctionne à nouveau. Magie, chance ? En fait non, et j’explique tout ici.
Comme je l’écrivais dans un article précédent, la meilleure chose à faire quand on entreprend et que l’on est seul, c’est de (bien) s’entourer. Avoir des avis, avoir des conseils, avoir du soutien. Mais c’est aussi ce qui peut devenir difficile à gérer. C’est mathématique : plus on a de personnes autour, plus on a d’avis différents. À force d’être guidé, on est aussi de plus en plus perdu. Il est donc important de s’entourer de personnes qui permettent de se remettre en question plutôt que de personnes qui disent comment faire.
Ces derniers mois, je me suis heurté à la question des financements. Qui dit financement dit Business Plan, Prévisionnel, projections sur 3 voire 5 ans, etc.
Pourquoi ? Car j’ai un produit. Un produit à construire nécessite des fonds au démarrage. Du moins voilà ce que je me disais :
Pour avoir des fonds, il me faut des clients. Pour avoir des clients, il me faut un produit. Pour avoir un produit, il me faut de l’argent. J’ai beau tourner dans tous les sens, sans argent je suis bloqué.
En fait non, mais ça, je l’ai compris plus tard. Je m’attaque donc à chercher des financements.
Je me retrouve donc à faire des concours, faire des dossiers pour des financements, alors que je n’ai encore aucune idée des coûts que je vais avoir, de ma cible principale, voire même de mon véritable produit. C’est un peu exagéré, mais on n’est pas loin de la vérité. Alors, oui, je réfléchis. Tout ça n’est pas inutile. Il faut, de temps en temps, coucher ses idées sur le papier, surtout lorsqu’on est seul. J’ai ma vision des choses, j’ai ma stratégie en tête, mais il est parfois important de l’écrire. Déjà, pour avoir une trace. Ensuite, pour la voir évoluer. La plupart des dossiers que j’ai écrits sont déjà obsolètes. Mais ils me montrent à quel point j’ai avancé en 3 mois. C’est pour moi leur principale valeur.
Au delà de ça, je me suis perdu dans ma démarche. J’avais l’impression de tout faire à l’envers. Pourquoi je fais des hypothèses sur mes clients alors que je ne les démarche pas ? En entrant dans cette phase de financement, je me suis éloigné de la démarche que j’avais jusqu’à maintenant : je fais, je teste, je corrige. L’effectuation vs la projection. J’avais l’impression que je devais passer par là; que c’était le chemin à suivre, que je le veuille ou non.
Or, un entrepreneur, c’est un projet, mais c’est surtout une personne. Ma vision et ma démarche font partie de l’entrepreneur que je suis. On doit me juger sur le projet, les chiffres, mais surtout sur ma personne. Suis-je capable d’aller au bout ? Si je vais à contre-courant de ma pensée, peut-être que les dossiers plairont, mais je m’y retrouverai pas. À terme, ce n’est pas viable. 3 mois ont suffit pour que je m’en rende compte. Je n’irai donc pas contre nature.
Depuis quelques temps, voilà ce que j’ai changé dans ma manière d’appréhender le problème :
- ce n’est pas d’argent dont j’ai besoin, c’est de clients. Si des personnes sont prêtes à payer pour ce service, alors je n’aurai aucun mal à convaincre quelqu’un de me prêter de l’argent. Pourquoi faire des hypothèses sur un nombre de client potentiel plutôt que d’aller vraiment les voir ? Je retourne donc au contact du plus important : le client.
- Je n’attends plus que les choses viennent à moi, mais je provoque les situations. Et, bizarrement, je provoque la chance. J’ai de supers retours, et surtout, les situations se débloquent.
- Je me suis recentré sur ma vision, j’ai arrêté de réfléchir à une stratégie qui, en théorie, est la bonne, mais plutôt sur la stratégie qui me parle, lebut qui me lève le matin.
- J’ai réduit les personnes à qui je me confie. Et c’est une vraie bouffée d’oxygène; je me concentre sur les personnes qui se positionnent en “miroir”, qui m’aident à me poser les bonnes questions. Personne n’est mieux placé que vous pour savoir ce que vous voulez faire.
Et depuis, je reprends surtout beaucoup de plaisir. La conclusion ? Non, je n’ai pas perdu de temps, j’ai beaucoup appris. Sur mon projet, mais surtout sur moi. Je sais que je ne veux pas vivre cette situation à nouveau, cette sensation que tout m’échappe, que j’attends et que ça ne dépend pas de moi.
Ah, vous vous demandez encore quel est mon projet ?
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