Quand t’es dans le désert
Jean-Michel Baroudeur à l’école de la persévérance
Je suis assis sur le bord de la route qui surplombe Monaco à sucer un 3ème Pom’Potes d’affilé. J’ai la tête qui tourne et le moral en vrac. Une heure seulement depuis le départ de Menton et je suis déjà en train de perdre la foi pour une fringale.
Pour me relancer, je laisse tomber Strava et les côtes à 12% auxquelles l’appli m’a invité à me frotter. Je me dis que ça doit être le prix d’entrée à un “royaume des concours de quéquettes” auquel je n’ai (tout compte fait) pas du tout envie d’appartenir.
Je décide de demander plutôt à Google Maps - beaucoup plus indulgent - quel itinéraire adopter pour espérer atteindre un jour la Bretagne.
En longeant finalement la côte vers Cannes, je renonce au joli défi des Préalpes pour assurer l’objectif que je me suis fixé de rouler 130km/ jour.
Ça me rappelle vaguement cette théorie du 20 Miles March : quelles que soient les conditions extérieures, remplir chaque jour un objectif ambitieux mais accessible (20 miles) a permis en 1911 à Amundsen le Norvégien d’atteindre le Pôle Sud aux dépens de Scott le Rozbif (mort d’une fatale fringale en chemin avec toute son équipe).
C’est marrant, dans pas mal de mes projets qui n’ont pas fonctionné, c’est souvent la régularité dans l’effort qui m’a manquée.
En me cramant rapidement pour en mettre plein la vue aux copains, plutôt qu’en avançant implacablement dans mon coin en décomposant mon objectif en petites étapes intermédiaires, prioritaires et réalisables.
Ce défi à vélo est peut-être l’occasion de changer mes habitudes et la manière dont je bosse ?
Pas moins de 130, pas plus de 130, mais 130 tous les jours (même quand t’es dans le désert).
Cet été j’ai traversé la France à vélo, de Menton à la pointe Saint Matthieu. Je raconte cette micro-aventure dans une micro-série de micro-articles.
J’ai partagé quelques images sur https://www.instagram.com/thibautlabey/
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