Le septième continent

Thomas Iglésis
3 min readJul 15, 2018

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Vous avez certainement entendu parler du 7ème continent. Cette décharge flottante située dans l’océan Pacifique ferait trois fois la superficie de la France. La prise de conscience du problème semble actée, et pourtant…

En 2017, la production européenne de matières plastiques a atteint 64,4 millions de tonnes (+3,4 % de plus qu’en 2016). 40% de la demande concerne des emballages et des suremballages [rapport d’activités de Plastic Europe].

Pour en atténuer l’impact sur son territoire, la Métropole du Grand Lyon ouvrira à Chassieu en 2020 un centre de tri adapté pour trier l’ensemble des plastiques ayant des filières de recyclage agrées par l’éco-organisme Citeo, comme le PP5 (pots de yaourt, barquettes de margarine…).

Et si les territoires périurbains et rurbains s’y mettaient aussi ?

Dans l’Ain, une filière est déjà au travail pour ouvrir de nouveaux débouchés à l’industrie de la plasturgie. Trivéo Recyclage à Brion valorise plus de 40 tonnes par mois de matière brute en provenance de la Région Auvergne Rhône-Alpes et de la France entière.

Nous devons dans le même temps impérativement réduire notre consommation de plastiques, en privilégiant par exemple l’achat de produits en vrac ou raisonnablement emballés.

L’interdiction en caisse des sacs plastiques à usage unique depuis le 1er juillet 2016 est un symbole fort et encourageant. Nous avons, collectivement et plutôt simplement en définitive, réussi à nous passer d’un objet connu pour se disséminer pernicieusement dans notre environnement.

La fin annoncée de la vaisselle jetable à partir du 1er janvier 2020 est du même acabit. Les alternatives de bons sens existent, comme les fameux gobelets GreenCup (de la start-up stéphanoise du même nom) ou les pailles en amidon de maïs biodégradables Popstraw développées par un groupe de lycéens strasbourgeois.

En matière de dépollution maritime, The Seabin project, une poubelle flottante qui aspire les détritus dans le port de plaisance à La Grande Motte, est une expérimentation à soutenir. Mais l’urgence de la situation et l’ampleur des dommages nous imposent d’aller plus loin, de faire mieux et de faire plus.

Dans ce contexte, l’objectif de l’État de diviser par deux les déchets mis en décharge et de recycler « 100 % des plastiques » d’ici à 2025 démontre le volontarisme et l’ambition du gouvernement en la matière. Nous ne pouvons que nous en réjouir pour la planète et pour nous-mêmes. L’action politique et l’engagement citoyen sont deux leviers absolument nécessaires et complémentaires pour agir efficacement.

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