Pourquoi le Royaume-Uni doit maintenant sortir de l’UE ?

par stux

Depuis le résultat du référendum tant attendu qui a validé le #BREXIT, de nombreux media se sont fait l’écho d’une réflexion possible autour de la non prise en compte du résultat référendaire et du maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne.

Personnellement — pour ce que mon modeste avis puisse compter —, j’aurais préféré que les citoyens du Royaume-Uni votent directement pour rester dans l’UE, que ce soit pour eux comme pour les autres pays européens.

Mais la Démocratie en a décidé autrement.

Il est donc maintenant important, malgré toutes les conséquences néfastes que cela apportera, que la décision du peuple soit respectée et que soit enclenchée la sortie progressive du Royaume-Uni.

Respect de la démocratie

En premier lieu pour que soit respectée la voix du peuple. Bien que le OUI l’emporte avec une faible avance (51,9%) dominée par les couches les plus âgées de la population, le peuple a exprimé son opinion. Aller à son encontre serait une grave remise en question de la démocratie dans ce pays. Refuser d’appliquer cette décision créerait donc une distance supplémentaire entre la population et la classe politique, au moins dans le Royaume-Uni. Je ne sais pas s’il y existe aujourd’hui une défiance politique similaire à celle présente en France ; elle pourrait en tout cas facilement apparaître si tel n’était pas le cas, ou se renforcer le cas échéant. Devant les dures périodes à venir pour l’île britannique, il est important que sa classe politique garde sa légitimité.

Ensuite pour que l’Europe ne soit pas perçue comme l’administration dictatoriale pour laquelle certains voudraient la faire paraître. Si les autres pays européens s’arrangeaient, en concertation avec les représentants élus du peuple anglais, pour faire annuler — ou ne pas appliquer — la décision du référendum, l’Union Européenne serait perçue comme piétinant magistralement l’autonomie de décision de chaque pays et donnerait du grain à moudre aux euro-sceptiques — dans lesquels je pourrais d’ailleurs basculer dans ce cas manifeste d’anti-démocratie — .

Laboratoire anglais

Il est ensuite préférable que la décision référendaire soit respectée tout simplement pour que la démarche initiée par certains dirigeants anglais, qui quittent maintenant leurs fonctions — ?? — , aille à son terme et pour que soit expérimenté le véritable effet que l’Union Européenne a sur un pays.

Notre propre Hexagone est partagé entre le fait de rester ou de sortir de l’Europe, avec des arguments plus ou moins valables et plus ou moins construits de la part des différents partis français. Le fait de pouvoir “expérimenter” — je choisis malheureusement volontairement ce terme — les effets qu’aura la sortie du Royaume-Uni sur lui-même permettra :

• soit de faire taire définitivement les euro-sceptiques en leur montrant clairement les bénéfices de l’Europe, sur un Royaume-Uni qui aura souffert de cette sortie (et j’en serais absolument désolé ; je pense notamment aux Écossais qui ont voté massivement pour rester)
• soit la sortie du Royaume-Uni de l’UE aura eu sur ce pays des effets bénéfiques inespérés qui remettront sérieusement en cause la finalité de l’Europe. Et alors, objectivement, cette remise en cause devra avoir pour bénéfice de secouer sérieusement l’administration européenne. Car même si j’étais pour le maintien de nos meilleurs ennemis dans notre Union et que je suis globalement pro-Européen, je regarderais curieux et intéressé la façon dont ils s’en sortiront et tourneront la situation à leur avantage — déjà, faire du Royaume-Uni un paradis fiscal est envisagé, ce qui semble être une initiative surprenante — . Et s’ils s’en sortaient mieux ? Pourrions-nous rester objectivement arc-boutés sur nos positions ?

Redonner du sens à l’Europe

Car dans tous les cas, ce coup de massue inattendu doit être l’occasion de secouer le cocotier en repensant, réformant voire refondant l’Union Européenne, en se souvenant de ce qu’elle fût initialement et en la réécrivant pour un avenir plus solide et plus solidaire.

Je vous conseille cet excellent article d’Axelle Tessandier qui livre sa vision de l’Europe des origines et de ce qui l’a changé depuis :

L’avenir appartient à ceux qui le veulent le plus.

Pour le meilleur ou le pire, les actions menant le Royaume-Uni aux frontières de l’Union Européenne doivent maintenant être enclenchées sans que l’on ne cherche à les en empêcher.

Alea Jacta Est.

En espérant quand même Fluctuat Nec Mergitur pour nos chers amis anglais.