Aberdeen 1983, le premier titre européen de Sir Alex Ferguson

Tom Abadie
14 min readMar 5, 2024

--

On se remémore parfois des différents vainqueurs de la C1, et de l’unique vainqueur français. On pense forcément au Real Madrid, à l’AC Milan, ou encore à Liverpool. Des noms assez connus, même ceux qui l’ont remporté moins souvent comme Feyenoord, Hambourg ou Nottingham Forest. Avez-vous essayé de vous souvenir des vainqueurs de la défunte C2, la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes ?

Créée en 1960, elle disparaît quelques mois avant le début du nouveau millénaire. Alors que la Ligue des Champions a vu souvent les mêmes remporter le trophée, la liste des vainqueurs en C2 est plus éclectique. Quadruple vainqueur de la compétition, Barcelone devance Anderlecht, Chelsea, l’AC Milan et le Dynamo Kiev, doublement récompensé. Les uniques vainqueurs sont plus durs à placer : FC Malines (Belgique), FC Magdebourg (RDA) ou encore le Dinamo Tbilissi (URSS). Aujourd’hui, nous revenons sur l’épopée des victorieux de 1983 : l’Aberdeen FC d’un certain Sir Alex Ferguson.

(Source : BBC)

Une nouvelle ère

Fondé en 1903 par l’union de trois clubs de la ville d’Aberdeen, le club écossais est un club historique de l’élite nationale sans pour autant être à la cheville des grands clubs de Glasgow. Lorsque le club remporte son premier titre en 1955, six différents clubs ont déjà été champions. Plusieurs coupes nationales leur permettent d’exister quelque peu, une mince affaire pour la troisième plus grosse ville du pays. Une nouvelle page s’ouvre cependant en 1978, lorsque Alex Ferguson, pas encore adoubé, arrive dans l’est écossais.

Né à Glasgow, Ferguson effectue une carrière de joueur assez correcte, devenant le joueur le plus cher à transférer entre deux clubs de son pays en 1967 quand il signe aux Rangers. Une carrière passée exclusivement en Ecosse qui se termine en 1974 à l’âge de 32 ans, avant de prendre son premier poste d’entraîneur la même année. Son premier fait d’armes arrive à St Mirren, un club qui végétait en deuxième division en 1974 avant de reporter la Premiership trois ans plus tard. Une équipe jeune, avec un style offensif : il convainc les dirigeants d’Aberdeen de le signer en 1978.

Ville ouvrière connue pour ses navires et récemment devenue une puissance pétrolière, Aberdeen devient une ville riche qui bouge avec un club en plein essor. L’objectif était donc de battre le Old Firm, le duo de clubs de Glasgow qui domine outrageusement le football national depuis des décennies. Régulièrement second, le club veut remporter enfin un titre, plus de vingt ans après leur seul championnat glané. Les joueurs sont d’un très bon niveau déjà, il manque finalement que la colle pour souder tout cela.

Ferguson en mission pour convaincre

Intimident, avec un fort accent de Glasgow et un égo assez important, Ferguson impressionne ses collègues et joueurs qui sentent que quelque chose de grand peut se réaliser sous sa direction. « On ne savait pas à quoi s’attendre (…) mais on a senti la passion dès le début, » explique le capitaine de l’époque, Willie Miller, dans un documentaire de la BBC pour les 40 ans du sacre en Coupe d’Europe, nommé « Aberdeen 83’ : Once in A Lifetime ».

Cependant, la presse n’est pas convaincue. C’est son premier poste à plein temps : St Mirren étant très pauvre, il avait ouvert son pub, lieu où il passait plus de temps à séparer les bagarres de dockers. Il admettra plus tard que s’il avait pu se concentrer seulement sur le foot, ses journées étant entrecoupées par le pub, il aurait pu aller encore plus loin avec St Mirren. Son expérience, bien que vaillante, n’est pas forcément digne du grand club que devient Aberdeen. « Il faut prouver que vous êtes des gagnants, pas des perdants, » interrogent alors les journalistes auprès de Ferguson, qui rétorque que ce sont bien des gagnants.

Le président actuel, Dave Cormack, explique à la BBC que, dans n’importe quelle entreprise, le succès ne vient pas tout de suite, même s’il y a une vraie volonté de mettre « un bon coup de poing dans le nez de Celtic et Rangers ». Malgré le manque de trophées au club, il y a certainement de forts égos dans le vestiaire. Le nouvel arrivant va rapidement transformer cela en détermination et en esprit de la gagne. Il doit gagner la confiance des joueurs d’expériences, et ayant eu surtout des jeunes à St Mirren, cela n’est pas une mince affaire.

A l’aube de sa deuxième saison, après une finale de Coupe de la Ligue perdue contre les Rangers, le coach écossais explique à son attaquant Mark McGhee que malgré le passé du club et des difficultés de remporter des trophées, il allait remporter un trophée européen dans les 5 ans. McGhee est tout de suite convaincu. En professionnalisant les entraînements et tout autour de la préparation pour les matchs, avec une vraie intensité, Ferguson embarque tout le monde dans son rêve européen. Il donne à chaque joueur la conviction qu’ils peuvent le faire, tout en utilisant ses tactiques de management devenue bien connue de David Beckham plus tard. Cela consistait à crier sur ses joueurs d’une telle véhémence que c’était comme avoir un sèche-cheveux en pleine face. « Ses méthodes ne passerait pas avec la convention de Genève », raconte le milieu de terrain Gordon Strachan. Toujours autant d’amour pour ses joueurs ce cher Ferguson. Mais eux savaient qu’ils devaient tout donner sur le terrain, pour ne pas le décevoir.

Sur la route du succès

Nombreux joueurs, comme le manager, sont originaires de Glasgow. Cependant, contrairement à Ferguson, eux n’ont pas eu la chance de jouer pour l’un des gros clubs de la ville. Ce dernier pousse alors les joueurs à se dépasser lors des affrontements avec le Old Firm. Ce manque de reconnaissance des clubs de leur ville les galvanise, idéal pour battre les gros et avoir une chance d’enfin remporter le championnat.

En avril 1980, alors que les Dons se lancent dans une série de victoires pour remonter au classement, ils doivent jouer deux fois le Celtic chez eux, alors leaders. N’ayant pris qu’un point sur les deux premiers affrontements de la saison, Aberdeen se doit de montrer un meilleur visage pour espérer accrocher les Hoops. Grâce à McGhee, buteur dans les deux matchs, les visiteurs remportent les deux matchs et restent invaincus jusqu’à la fin de saison, remportant avec un point d’avance sur Celtic leur premier titre de champion depuis 1955. Pour une équipe de Nearly Men, des presque hommes, ayant longtemps échoué à la dernière marche, c’est une vraie récompense. « C’est un moment qui a changé le cours de l’histoire du club (…) on savait que quelque chose de spécial pouvait se réaliser, » explique Miller.

(Source : Aberdeen FC)

Cependant, la suite fut plus difficile. Ayant de l’expérience avec les jeunes joueurs à St Mirren, Ferguson commence à introduire d’autres jeunes dans l’équipe des Dons et forcément, les performances sont moins régulières. Archie Knox arrive en tant qu’assistant et travaille essentiellement avec les jeunes pour mieux les préparer à l’équipe première et perpétuer cette rage de vaincre. Déjà terrorisé des méthodes de Ferguson, Knox arrive avec une batte de baseball pour menacer les joueurs qui ne donnent pas tout sur le terrain pour compléter une ambiance de travail studieuse.

Aberdeen redécouvre la Coupe d’Europe, après une première participation en 1967, mais se fait rapidement sortir de la C2 en prenant une rouste à Liverpool au second tour. La marche est encore trop haute, même si en face, c’est la très grande équipe des Reds avec Dalglish. Peu importe l’adversaire cependant pour Ferguson, qui dit à ses joueurs qu’ils ont humilié l’Ecosse entière. Pas un sourire doit être visible devant le coach, qui attendait beaucoup mieux de ses joueurs qu’un 4–0 à Anfield.

Une exigence de toute épreuve qui conduira ses joueurs vers les sommets bientôt. Les mois qui suivent instaurent des méthodes nouvelles pour les joueurs, notamment au niveau de la récupération. Situé juste à côté de la mer du nord, le centre d’entraînement est remplacé par la plage et la mer glaciale en plein hiver. Alors que les bains glacés sont normalisés aujourd’hui, le concept même de récupération était totalement inexistant à l’époque. Des expériences difficiles mentalement qui finalement vont unir le vestiaire entre eux et créer une future équipe championne d’Europe.

Les prémisses d’une grande histoire

Pour gagner la C2 en 1983, il faut d’abord se qualifier. Finaliste de la coupe d’Ecosse à Hampden Park au printemps 1982 face aux Rangers, les Dons ont l’occasion de remporter leur première coupe depuis 12 ans. 7 fois finaliste d’affilée et seulement battu en finale par le Celtic depuis 53 ans, les Rangers font figure de favoris, même si Aberdeen finit seulement à deux points des Hoops en championnat. Mené rapidement au score, Alex McLeish égalise et mène la révolte, finissant en une belle victoire 4–1 en prolongation. « On bat le Celtic pour le titre en 1980, on bat les Rangers en coupe en 1982. Il y avait du changement, ils avaient peur de nous, » dit Ferguson.

“Il y avait du changement, ils avaient peur de nous” Sir Alex Ferguson

Après avoir quelque peu déçu dans les mois qui suivent le titre de 1980, les supporters et les consultants veulent voir s’ils ont de la bouteille, si les Dons peuvent devenir des serial-winners. La saison précédente, Aberdeen avait battu Ipswich en C2 et Bobby Robson, entraîneur adverse et futur grand coach, avait dit aux joueurs écossais qu’ils allaient remporter le trophée. Finalement battu de pas grand-chose par une grande équipe de Hambourg, Ferguson voit cela comme une réelle progression et cela devrait inciter ses joueurs à aller encore plus loin.

Large vainqueur de Sion au premier tour, Aberdeen fait face au Dinamo Tirana, encore derrière le rideau de fer soviétique à l’époque. Avec très peu d’informations sur leurs adversaires, les Écossais découvrent au fil du match comment jouent leurs adversaires. Le jeune John Hewitt marque le seul but à l’aller, mais le retour en URSS fait particulièrement peur. Alors que la presse écossaise annonce un coup d’État en Albanie, Ferguson n’hésite pas une seconde à faire le déplacement à Tirana, là où la pauvreté extrême et le régime communiste règnent. La paire de centraux McLeish-Miller, accompagnée de nombreux arrêts de John Leighton, permet à Aberdeen de ramener un 0–0 difficile de l’Est, les qualifiant au prochain tour.

Les grands soirs d’Europe

Un triangle défensif solide qui empêche le Lech Poznan de marquer au prochain tour, avec des Dons victorieux 3–0 sur les deux matchs. Se présente alors le Bayern Munich du capitaine allemand Paul Breitner et Karl Heinz Rummenigge, déjà quatre fois champion d’Europe et remplis de joueurs allemands de l’Ouest finalistes du Mondial 1982 et champion d’Europe en titre. Une équipe d’un tout autre niveau qu’Aberdeen.

Venu observer ses adversaires quelques jours avant le match, le manager Uli Hoeness annonce dans son flegme habituel qu’il y a aucune chance qu’Aberdeen batte son équipe. Jean-Marie Pfaff, gardien belge remplaçant du Bayern, lui, est beaucoup moins confiant. « Le gardien aurait dit qu’il s’attendait à un match difficile lorsqu’il a vu qu’aucun joueur d’Aberdeen n’avait de dents, » raconte avec le sourire McGhee. Ce dernier pond un match superbe mais le gardien adverse sort une très grande partie également, gardant les deux équipes à 0–0 après le premier match à Munich.

Se profile alors le match décisif que personne à Aberdeen ne veut rater. La queue est longue pour acheter les derniers tickets pour le Pittodrie Stadium. Le président vient distribuer des soupes aux supporters frigorifiés pendant la longue attente nocturne la veille du match. Le stade plein à craquer observe le Bayern prendre l’avantage d’une frappe de loin, mais les locaux égalisent peu avant la pause sur une grossière erreur d’Augenthaler. A nouveau, les Munichois prennent l’avantage à l’heure de jeu sur une belle reprise de Pflügler, mais clairement, la mentalité qu’a instauré Ferguson dans la tête de ses joueurs allaient faire effet.

John Hewitt, buteur providentiel (Source : The Scotsman)

Pris dans les airs par les grands attaquants allemands, Neil Simpson et Stuart Kennedy sortent, laissant place aux jeunes John McMaster et John Hewitt. Dominé, Aberdeen doit réagir. « Je dis toujours que le dernier quart veut dire une chose : risque, » raconte Ferguson, qui rappelle évidemment son Fergie Time. Sur une drôle de combinaison sur coup franc, c’est finalement Alex McLeish qui égalise à nouveau de la tête. Cependant, à l’époque, la règle du but à l’extérieur est encore en vigueur, les Munichois sont donc encore qualifiés. Ils sont désemparés et encore en train de se chamailler la responsabilité du but lorsque quelques secondes plus tard, Hewitt donne l’avantage aux siens. Le stade explose, les spectateurs passant d’un sentiment de tristesse à une joie immense en l’espace de quelques secondes. Aberdeen est qualifié pour la demi-finale de la Coupe d’Europe. « La plus grande soirée de l’histoire d’Aberdeen, » souligne McLeish.

Se dresse alors les Belges de Waterschei, une équipe bien moindre que les Munichois. La veille, alors que la pelouse est particulièrement sèche, Ferguson demande aux pompiers de la ville de bien arroser la pelouse pour rendre le jeu fluide. Une victoire 5–1 sans appel s’ensuit. Une équipe de jeunes, avec le capitaine Miller jouant le rôle de vétéran à 27 ans, a totalement dépassé les Belges avec leur endurance et leur énergie. Une petite défaite à l’extérieur 1–0 ne les empêchent pas de se qualifier pour la finale, qui se jouera face au Real Madrid, en Suède.

Les pèlerins de Gothembourg

Les supporters évidemment ne veulent rien rater. 500 d’entre eux prennent leurs cargaisons de bières sur le bateau jusqu’en Suède, puis 24 vols partent de l’aéroport, remplis d’écharpes rouges et blanches. 33 jeunes de la ville se sont vus offrir des places par la ville pour aller assister au match de leur vie. Ils étaient 12 000 à faire le déplacement.

6 fois vainqueur déjà de la C1, le Real Madrid est évidemment l’adversaire rêvé pour une grande soirée européenne, malgré la difficulté de la tâche. Mené par le dribbleur Juanito et l’ancienne gloire Alfredo Di Stéfano sur le banc, l’expérience des Coupes d’Europe penche clairement en faveur des Merengues.

Parti observer ses adversaires en amont, Ferguson appelle son assistant Knox et lui dit qu’Aberdeen a une vraie opportunité de battre le Real, mais qu’il ne faut surtout pas le dire aux joueurs. Logé à une dizaine de kilomètres du bruit des supporters à Gothembourg, les joueurs se préparent pour le plus grand match de leur carrière. Neale Cooper, 19 ans, va démarrer le match au milieu de terrain. Un moment qu’il n’a jamais oublié, jusqu’à sa mort en 2018.

La pluie battante s’abat sur la pelouse toute l’après-midi, rendant celle-ci impraticable. Le match se jouera quand même, dans des conditions météorologiques bien écossaises. Eric Black ouvre les débats avec un ciseau en dehors de la surface qui se heurte à la barre. « Je pense qu’on se serait souvenu de moi longtemps si c’était rentré. Mais tristement, ça ne l’est pas, » dit-il. Il marque quand même les livres d’histoire en ouvrant le score à la 7ème minute de jeu sur un cafouillage à la suite d’un corner. Un nouveau but sur un coup de pied arrêté, quelque chose que Ferguson coach a enseigné à ses joueurs depuis des années.

Malheureusement, la passe en retrait de McLeish s’arrête sur la pelouse engorgée d’eau et Santillana récupère la balle, avant d’être fauché par Jim Leighton. Juanito égalise sur penalty. Les Dons sont sonnés mais pas abattus. La partie est calme, mais une dernière occasion pour Black ne passe pas loin. En se réceptionnant après sa tête, l’attaquant se blesse à la cheville et Ferguson le remplace par Hewitt, déjà buteur à plusieurs reprises sur cette campagne. 1–1 à la fin du temps réglementaire, les prolongations s’en suivent. Lancé en profondeur, Mark McGhee se retrouve assez seul à gauche et trouve Hewitt sur un centre parfait, le jeune attaquant donne l’avantage de la tête. Un avantage définitif qui donne à Aberdeen leur premier et seul trophée européen de leur histoire. A ce jour, c’est la dernière finale de Coupe d’Europe perdue par le Real Madrid.

Capitaine Miller (Source : UEFA)

Après une semaine de célébrations avec toute la ville, les joueurs ont tout de même réussi à se remettre en forme et remporter la Coupe face aux Rangers, pour compléter une saison magnifique. Exigent qu’il soit, Ferguson dira après le match que « on est l’équipe la plus chanceuse du monde. C’était une disgrâce cette performance. Miller et McLeish ont gagné la Coupe pour Aberdeen. (…) Gagner des coupes m’importe peu. Nos attentes ont été placées il y a longtemps et on ne peut pas accepter ça d’une équipe d’Aberdeen. On ne devrait prendre aucune gloire de cela. »

L’héritage de Gothembourg

Héros en Suède, John Hewitt est évidemment dans le cœur de tous les supporters du club. Non seulement pour son but victorieux mais également grâce au parcours qu’il l’a mené à Gothembourg. Lui et Neale Cooper avaient été ramasseurs de balle au Pittodrie pendant des années, deux gamins d’Aberdeen qui ont cru en leurs rêves de devenir des héros du club de leur cœur. Hewitt avait fait un essai à Manchester United et avant de rentrer en Ecosse pour réfléchir à leur proposition, qu’il refusera finalement, choisissant finalement son club de toujours. Alex Ferguson arrive au club et Hewitt devient sa première recrue. L’histoire est belle, l’enfant d’Aberdeen donnant la première coupe d’Europe au coach légendaire qu’est Ferguson. « Pas mal pour deux ramasseurs de balle, » dit Hewitt en se remémorant de cette folle nuit en Suède et des festivités à leur retour en Ecosse.

Inauguration de la statue de Sir Alex Ferguson au Pittodrie Stadium (Source : BBC)

Tous les joueurs de l’effectif ont reçu en 2023 le titre de liberté de la ville d’Aberdeen pour les 40 ans de leur victoire à Gothembourg. « Les héros de Gothembourg sont des héros locaux et sont encore vu comme certains des plus grands joueurs à avoir porté la tunique rouge et blanche d’Aberdeen Football Club, » dit le conciliateur de la ville lors de la cérémonie.

Ils ne sont pas nombreux à avoir fait une grande carrière par la suite, à part les 50 capes pour l’Ecosse de Gordon Strachan et ses trophées avec Manchester United. Les 12 trophées en tant que joueur des Dons et les 7 en tant que manager des Rangers pour Alex McLeish en font l’un des individus les plus décorés du football écossais. Le chemin de management que nombreux autres joueurs de cette équipe ont suivi, certainement influencé par le grand entraîneur qu’ils avaient.

Précurseur de sa « Class of 92’ » à Manchester United, les jeunes de Ferguson ont mis les fondations pour son illustre carrière. Faire confiance à la jeunesse, les entourer de joueurs d’expérience, tout en exigeant le meilleur de chacun et surtout toujours croire jusqu’au bout, voilà des fondamentaux qui ont vu naissance à Aberdeen et qui ont continué de suivre Ferguson tout au long de sa carrière en Angleterre.

Vainqueur de la Supercoupe d’Europe face à Hambourg, Ferguson et ses hommes remportent encore à trois reprises de la Coupe d’Ecosse et deux autres championnats. Le coach reçoit le titre d’Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique en 1985 avant d’annoncer à ses dirigeants qu’il compte partir à l’été 1986. Sélectionneur intérimaire de l’Ecosse lors du Mondial 1986, il quitte son poste après l’élimination en phase de poule, avant de reprendre le poste d’entraîneur à Manchester United en novembre 1986. Il entraîne les Red Devils pendant 26 ans, remportant 38 trophées, dont 13 des 20 titres de champion d’Angleterre du club. Il est adoubé par la reine d’Angleterre en 1999, après le triplé historique des mancuniens.

Depuis, Aberdeen Football Club fait son petit bonhomme de chemin. Avec la Supercoupe, Aberdeen est le seul club écossais à avoir remporté deux titres européens, bien que Celtic ait gagné la C1 en 1967. Depuis le départ de Ferguson en 1986, ils n’ont remporté que deux coupes, dont une Coupe de la Ligue il y a dix ans. Ils espèrent à nouveau exister face aux gros clubs de Glasgow, se remémorant des belles années 80 sous la tutelle du coach écossais. Ils seront à jamais champions d’Europe et Gothembourg, leur terre sainte de tous leurs meilleurs souvenirs.

Aller plus loin

https://www.youtube.com/watch?v=zwXM429MGD0&t=1063s&ab_channel=Aberdeen

https://www.youtube.com/watch?v=zYVsa4vnycU&ab_channel=KrisSmith

https://www.bbc.com/sport/football/65379689

https://www.bbc.com/sport/football/52579605

https://www.theguardian.com/football/2023/may/10/alex-ferguson-aberdeen-real-madrid-1983-final-40-years-on

https://www.theguardian.com/football/blog/2011/may/25/sir-alex-ferguson-manchester-united-champions-league

https://www.theguardian.com/football/that-1980s-sports-blog/2016/mar/09/aberdeen-scottish-football-alex-ferguson

https://www.fourfourtwo.com/features/when-alex-ferguson-got-sacked-st-mirren-40-years-job-made-him

https://www.eurosport.com/football/scottish-premier-league/2012-2013/ferguson-the-aberdeen-years_sto3747624/story.shtml

--

--