Le bot est-il l’avenir du Web ?
Intelligence artificielle, big data, le monde du numérique surfe toujours sur de nouvelles modes pour se réinventer. Mais ces tendances liées à la donnée et à son traitement pourraient bien être bien plus qu’une passade. D’un point de vue marketing le traitement des données pour vendre mieux et vendre plus est un enjeu majeur pour les marques. Mais pour aller plus loin que ces préoccupations purement mercantiles pourquoi ne pas utiliser aussi ces bots pour se simplifier la vie ?
Le robot, ami du marketeur sans talent et du growth hacker
Si vous êtes assidu sur les réseaux sociaux, et Twitter notamment, vous voyez sans doute passer régulièrement des tweets de comptes “louches”. Il faut dire que pour propager de l’information (ou simplement des liens publicitaires) et faire grossir artificiellement le “buzz” autour d’un sujet, les armées de robots Twitter sont de plus en plus souvent en première ligne.
C’est même devenu un cas d’école et d’étude pour les spécialistes des mécanismes d’influence et de la communication en ligne. A ce sujet je vous invite à parcourir le blog de Nicolas Vanderbiest qui traque ce genre de tricheurs pour ses études. Il faut dire que des armées de robots polluent chaque jour la toile de tweets, d’articles de blog copiés/collés et adaptés automatiquement pour éviter les pénalités de Google, j’en passe et des meilleures.
Pourtant si on réfléchit dans une véritable dynamique d’intelligence artificielle (les robots décrits juste avant n’ont rien d’intelligent, c’est le moins que l’on puisse dire), ce genre de robots peut nous être très utile au quotidien. Certains imaginent même déjà le futur “BotStore” de Facebook comme une révolution de l’ampleur de l’App Store d’Apple en son temps…
Simplifier les tâches du quotidien pour une expérience sans frictions
C’est déjà le pari de Google avec Now, vous faciliter la vie en se connectant à vos applications favorites pour vous pousser au bon moment le bon contenu. Le trajet jusqu’à votre prochain rendez-vous au bon moment pour que vous arriviez pile à l’heure, une notification avec votre billet d’avion lorsque vous arrivez dans le terminal etc…
Malgré tout, les utilisateurs se méfient toujours plus de Google et de sa toute puissance omnisciente. Ce qui est assez contradictoire lorsque ces mêmes utilisateurs donnent leur accord tous les jours aux récoltes de données sans vraiment y faire attention. Il faudrait donc plutôt des robots intelligents spécifiques à chaque secteur ?
Lydia, le paiement mobile intelligent et automatique
C’est le pari que fait la startup Lydia, spécialiste du paiement mobile. Plus de 300 000 utilisateurs utilisent déjà le service sur mobile avec une expérience la plus intuitive et simple possible, sans carte bancaire et sans monnaie à perdre. Après la révolution du paiement sur mobile et sur Apple Watch, Lydia va plus loin en annonçant aujourd’hui une petite révolution lors du salon #Money2020 dédié aux innovations de la Fintech et du paiement.
L’objectif ? Ne plus avoir besoin de passer par une application, lier simplement son compte Lydia à son compte de messagerie pour effectuer des paiements le plus simplement possible.
Aujourd’hui cette fonctionnalité est disponible dans Slack, le service de messagerie professionnelle numéro 1. Mais on l’imagine déjà demain dans Facebook Messenger ou Hangouts.
Nos nouveaux meilleurs amis ?
Si Lydia propose une expérience qui peut réellement nous être utile et nous changer la vie (avec un objectif à long terme de, pourquoi pas, payer naturellement quand on discute avec un ami à qui on doit de l’argent), d’autres sont déjà sur le créneau du diverstissement.
C’est le cas de l’application de messagerie Kik qui propose son propre BotStore depuis peu. Le principe ? Des bots qui agissent comme des contacts “normaux” mais qui, eux, vous répondent à tous les coups. Pour comprendre le plus simple est de jeter un oeil à la vidéo.
On imagine que les ados accros aux vidéos et en quête d’attention sont la cible prioritaire de ce genre de dispositifs. L’angle pris par Kik dans la vidéo est répond d’ailleurs clairement à ces attentes : “vous n’êtes pas drôle ? le bot Vine trouve une vidéo marrante à insérer dans une conversation avec vos amis, en faisant croire que c’est vous qui l’avez trouvé”. Pareil pour raconter des blagues. Et bientôt pour construire une amitié ?
L’intelligence artificielle est-elle si intelligente ?
Les projets se multiplient et comme pour chaque tendance technologique émergente il faut être le premier. Au risque de sortir un produit pas très au point. C’est le cas de Microsoft avec Tay, son robot qui tweete. L’idée de base était plutôt intéressante, le bot devant se nourrir des interactions avec les utilisateurs de Twitter pour apprendre et progresser. Comme un humain. Bien entendu les utilisateurs du réseau ont pris un malin plaisir à le manipuler pour lui faire dire des atrocités, si possible à tendances nazis.
Pour l’avoir testé en essayant de discuter de banalités avec lui, Tay méritait en effet d’apprendre beaucoup. Mais même en répétant les questions ou les sujets il n’avait pas l’air d’apprendre très vite. Mais ça c’était avant qu’il ne perde complètement les pédales.
Une base technique “simple”, des applications multiples
A la base tout cela est pourtant très simple. Il s’agit d’analyser du texte pour en extraire une action et lancer une tâche liée. C’est ce que faisait BPCE avec son “paiement en un tweet” qui scrutait Twitter à la recherche des paramètres déclenchant l’action de demander un paiement dans l’application bancaire. C’est ce que font des milliers d’utilisateurs plus ou moins bien attentionnés de Twitter qui paramètrent des comptes pour envoyer des messages qui font croire à une expertise sur un sujet donné, selon des paramètres à détecter qui entraînent une action bien précise.
Toute la différence se fera, comme le fait très bien Lydia, dans l’application à des sujets réellement utiles et pratiques. Le paiement sans friction est un de ces sujets, il en existe beaucoup d’autres que les startups du monde entier vont s’empresser de développer en vue du lancement du BotStore de Facebook Messenger…
