Lettre de Julien Bayou au Conseil Fédéral

A propos de “bousculades” aux Journées d’Ete des Ecologistes

Ton ami ecolo
6 min readAug 24, 2021

Texte intégral :

Bonjour à toutes et à tous,

De retour de Poitiers, j’aurais voulu insister sur le franc succès des JDE; merci à Marine Tondelier, Léonore Moncond’huy, à tout-es les salarié-es et aux bénévoles en particulier poitevin-es pour leur énorme engagement qui a permis ces journées d’été historiques que l’on peut résumer en 3 mots : record de participation.

Mais j’écris ici pour car depuis jeudi circule une rumeur de “bousculade” et de “violence physique” entre deux candidats EELV à la primaire écologiste : Eric Piolle et Sandrine Rousseau.

Évidemment en tant que Secrétaire National d’EELV, je ne peux laisser passer un signalement de violence physique sans réagir. Et en tant que garant du bon déroulement de la primaire je ne peux pas laisser non plus passer l’idée qu’un candidat aurait été violent quand ça n’est pas le cas.

J’ai donc mené une enquête. Elle conclut à l’innocence d’Éric Piolle.

Que s’est il passé ?

Prenant les choses au sérieux, j’ai très vite discuté avec Sandrine et Eric sur place, et j’ai depuis recueilli différents témoignages et reçu trois vidéos.

La première version de Sandrine Rousseau, reprise dans un twitt d’un journaliste du Figaro, est la suivante:

Côté Figaro on m’affirme :

“la phrase « c’était très violent » avait été validée en ON, une heure avant la publication de l’article. “Ce n’est donc pas Le Figaro « qui affirme » mais bien la candidate.“

Sandrine a démenti notamment dans Libération sans véritablement disculper Eric ou son équipe.

Notamment, un twitt de Sandrine Rousseau relaie le twitt du journaliste du Figaro, et donc lui donne de l’écho. Le commentaire de Sandrine précise que “ce n’est pas une invention” et que “ce n’était pas “très violent”, mais ne rectifie pas le fait qu’Eric ne l’a pas bousculée.

La version de Sandrine a ensuite évolué, la bousculade ayant été le fait non pas d’Eric mais d’un journaliste, et encore ce mardi au téléphone elle m’a confirmé qu’elle ne savait pas qui l’a bousculée ou mise sur le côté, peut être un journaliste qui l’aurait poussée ou son équipe qui l’aurait éloignée.

Je la crois et je constate évidemment la difficulté à identifier les faits, je lui ai en tous cas proposé de clarifier pour dédouaner publiquement Eric.

Cela n’a pas été fait.

Je partage donc publiquement les éléments qui dédouanent entièrement Eric Piolle et son équipe de tous faits de violence physique.

Voici 3 vidéos :

  • Dans la première (lien ici), on voit les 4 journalistes devant Eric reculer (il y en a d’autres autour) et Eric Piolle, Elen Debost, Sandrine Rousseau et Sylvain de Smet se saluer. La séquence est très courte car extraite d’un reportage de France 3, mais on ne sent pas de tension;
  • Dans la deuxième, (lien ici ) on voit qu’Eric ne va pas vite et double l’équipe Rousseau sur la gauche avant de saluer Sylvain, Elen et Sandrine; et le tout très calmement. On n’entend aucun bruit de bousculade;
  • Dans la troisième, (lien ici) on voit la séquence un peu en amont, et on peut constater qu’Eric passe à côté de David Marais en fauteuil (on voit un cameraman le contourner) et de Sophie Nicklaus. On n’est pas cependant dans une cohue ou dans un mouvement de foule, on voit qu’Eric Piolle change de trajectoire, salue les 3 et me rencontre juste derrière.

A nouveau, je ne peux pas laisser dire qu’il y a eu un incident violent de la part d’un membre de notre mouvement sans réagir.

Evidemment, je ne peux, en tant qu’homme, juger du caractère de violence symbolique que constitue le fait d’interrompre une candidate en pleine interview pour la saluer avant de continuer son chemin.

Et évidemment je crois Sandrine quand elle me dit qu’elle a été bousculée par un-e journaliste ou écartée par son équipe pour s’en protéger.

Une documentariste qui suit Sandrine et avec qui j’ai pu m’entretenir sur le conseil de Sandrine est ainsi “blessée” (je la cite) d’avoir dû s’écarter; même chose pour une journaliste du Canard enchaîné présente également.

Les deux journalistes disent pour autant qu’il n’y a pas eu de contact physique : ni avec Eric, ni avec les journalistes le précédent, ni avec son équipe.

“Il n’y a pas eu de contact physique, j’ai dû m’écarter sinon il y aurait eu bousculade”.

Nous étions nombreuses et nombreux et, entre les tonnelles et les tables, il n’y avait pas beaucoup d’espace. Difficile d’avancer sans se croiser.

J’étais pour ma part en interview avec le JDD, l’Opinion, l’Obs et d’autres médias, au moment du passage d’Eric et ai dû m’interrompre à son arrivée pour le saluer, comme je l’ai fait avec les autres candidat.e.s : on le voit sur une vidéo. Les interviews ont pu reprendre ensuite.

J’imagine que cela est déjà arrivé à Yannick, à Eric, et à beaucoup d’entre nous de s’interrompre ainsi. Ne pas se saluer eut été problématique également d’autant qu’Eric n’a pas manqué de saluer les hommes également en pleine interview.

Le troisième témoignage d’une personne recommandée par Sandrine est différent :

“Eric Piolle est arrivé et une horde de journalistes s est précipité. Les journalistes, cameramen, photographes reculaient à grand pas. Personne ne se souciait de ce qui se passait derrière eux. J ai pu bloquer quelques journalistes mais pas tous et tu t’es faite bousculée. Eric Piolle ne s’ est pas excusé de cette bousculade et a repris son chemin. Continuant de plus belle au risque de renverser ceux et celles qui se trouvaient sur son chemin. Je mets en copie Julien Bayou de ce message. C est terrible ce qui s est passé et cela aurait pu être pire si je n’ étais pas intervenu.”

Pour le coup ce discours qui fait porter la responsabilité sur Eric est plutôt contredit sur les 3 vidéos; Eric n’allait pas vite, les journalistes ne touchent personne (ce qui ne veut pas dire que Sandrine n’a pas été bousculée hors champs, mais dans ce cas on parle d’un journaliste, pas d’Eric qui lui apparaît constamment dans le champs), un journaliste contourne le fauteuil de David, certainement prévenu par Sophie car David était de dos.

Eric salue Elen puis Sylvain puis Sandrine qui ne lui font rien remarquer.

Il continue, je suis quelques mètres plus loin, et il ne manque nullement de me renverser.

Un quatrième témoin, toujours conseillé par Sandrine, était tout proche d’elle sur les vidéos et m’explique lui que Sandrine a bien été bousculée par un journaliste mais que de son point de vue,

“Eric Piolle n’y est absolument pour rien et n’a même pas dû s’en rendre compte, du fait des journalistes qui l’entouraient”.

Au final, je n’ai pas entre les mains d’éléments qui montrent qu’Eric ou son équipe aient “bousculé” quiconque.

Ce n’est pas une raison pour ne pas croire Sandrine quand elle dit qu’elle a été bousculée par un-e journaliste.

Les témoignages se recoupent en tous cas pour dédouaner complètement Eric. C’est ce que j’ai dit hier sur France info.

C’est très important. Car je le redis: on ne peut laisser un fait de violence physique sans réponse dans ce mouvement ni ailleurs dans la société.

Mais on ne peut pas non plus laisser un candidat à la primaire et son équipe se faire publiquement accuser de “bousculade” et de “violence physique” dans la presse et sur les réseaux sociaux, qui plus est en pleine campagne de primaire.

Au vu de ces images, il n’en est rien.

Ma responsabilité de Secrétaire National est de permettre qu’un débat équitable, serein et transparent puisse avoir lieu entre nos candidat.e.s. La responsabilité de chaque candidat.e, de chaque militant.e de notre mouvement est de respecter le collectif et chaque adhérent-e dans ses paroles, ses actes et ses écrits.

Tout le monde nous regarde. Soyons à la hauteur.

A bientôt;

Julien

NOTA : ce mail a été adressé au Conseil Fédéral d’EELV en date du 24/08/2021 par J. Bayou. J’ai trouvé important de le partager au plus grand nombre. La mise en page est de Ton Ami Ecolo, avec ajout de liens, tweets, vidéos et photos.

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