Tour d’horizon des EdTech en France avec 180 startups

Victor Wacrenier
13 min readSep 7, 2016

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Copyright: CBInsight for the original picture

This article provides an overview of the French EdTech market through the analysis of 180 French EdTech startups. 🇺🇸 English version here 🇬🇧

“Concrètement, ça représente quoi les EdTech en France ?”

À travers différents projets avec Edtech World Tour et Learn Assembly, j’ai commencé à travailler sur un mapping des acteurs EdTech en France. L’idée est d’avoir une vue d’ensemble de l’innovation dans l’éducation, étant moi-même Co-Fondateur d’AppScho, une startup EdTech, et Président de ed21, une association pour promouvoir l’innovation dans ce secteur.

Les différents mappings mis en commun, je suis arrivé à une liste consolidée de 180 startups dans l’éducation. Sur cette base, j’ai dressé un un portrait représentatif de l’état du marché Français à travers l’analyse de plusieurs graphiques et statistiques.

Les résultats présentés dans cet article rendent compte d’un marché EdTech Français dynamique, innovant et attractif, mais encore sous-capitalisé.

Si vous souhaitez ajouter une startup au mapping (liste en fin d’article), direction ce formulaire !

Méthodologie

L’ensemble des graphiques présentés ci-après sont issus du mapping des 180 startups EdTech Françaises, avec les critères suivants et source(s) associée(s) :

  • Date de création : LinkedIn, Societe.com. La société doit obligatoirement être basée en France ou Monaco
  • Levées de fonds & Exits : Crunchbase, WhoGotFunded, Presse spécialisée, site internet de la startup
  • Segment : liste des segments définis par EdtechXGlobal & Ibis Capital dans leur rapport “2016 EdTech Trends”.
  • Format & Business Model : site internet de la startup. Lorsque que le format est multi-device (web/mobile), est pris en compte le format historique de la solution (ex : sera “web” un outil web-based pour lequel est développé un accès mobile ultérieur).
  • Nombre de salariés : LinkedIn (masse salariale affichée, et non les salariés de la startup inscrits sur LinkedIn et référencés comme tels).

Pour des raisons de lisibilité, certains graphiques se limitent à une vue sur 5 ou 10 ans.

Une segmentation des projets plutôt équilibrée

Explication des segments :

  • Corporate Training : Entreprises & Salariés
  • Higher Education : Établissements du Supérieur et leurs étudiants post-BAC rentrant dans le format LMD (Licence, Master, Doctorat)
  • K12 : Établissements de la maternelle, du primaire et secondaire, leurs élèves et leurs parents
  • Pre-K12 : Enfants, parents, et structures d’accueil avant la maternelle
  • Language Training : Apprentissage des langues
  • Vocational Training : Apprentissage hors langue (ex : travail de la mémoire ou entrainement d’un sport)
  • Orientation : Segment que j’ai ajouté, correspondant aux startups dans le secteur de l’aide à l’orientation et choix/conseil en carrière scolaire et professionnel

Avec ce premier graphique, une seule tendance ressort : le K12 tire la locomotive.

Le K12, en manque cruel d’innovation B2B

Avec ce split des projets par segment et modèle, nous remarquons qu’une forte polarisation existe.

— Le Corporate (92%) et la Higher Education (86%) sont beaucoup plus représentés en B2B, dans la mesure où ces segments proposent plus facilement des interlocuteurs pour les startups. Cela leur permet d’atteindre une masse critique d’utilisateurs via un nombre relativement faible de clients.

— Dans le K12 , l’éclatement des cibles et le fait qu’elles soient quasi-intégralement publiques conduit les acteurs à se tourner davantage vers le B2C (65%).

— Le Vocational Training et le Language Training sont eux avant tout des pratiques individuelles de self-improvement, et sont donc logiquement ciblés en priorité sur des modèles B2C (respectivement de 89% et 92%).

Pas (encore ?) de révolution mobile dans les EdTech en France

On note une forte accélération de création de projet EdTech depuis les 5 dernières années. La courbe de création supérieure (en orange) des startups web-based peut s’expliquer de différentes façon. Quelques pistes d’analyse :

  • Dans le milieu corporate, on travaille beaucoup plus souvent sur ordinateur (de fonction qui plus est) que sur mobile (rarement de fonction, lui). Il semble donc naturel de privilégier les plateformes web plutôt que mobiles et de privilégier ce support en premier
  • Dans le milieu scolaire, on compte plus d’écoles avec des salles informatiques que celles disposant de tablettes ou mobiles pour leurs étudiants
  • Pour des raisons d’égalité des chances, il est compliqué d’avoir une approche BYOD (Bring Your Own Device), notamment dans le K12 et son jeune public, et donc de proposer des outils mobile only
  • On remarque par ailleurs une très faible tendance à la création de produits physiques, bien que des success stories comme Wisembly ou Klaxoon prouvent que c’est un format viable

Quoi qu’il en soit il semblerait que les entrepreneurs EdTechs Français préfèrent se lancer sur le web, quitte à développer une version mobile plus tard — l’inverse étant moins évident.

L’analyse des modèles confirme l’hégémonie des solutions web-based

La quasi-égale répartition des projets B2B/B2C montrent que les élèves, étudiants et salariés (B2C) sont tout autant ciblés par les startups que leurs établissements/employeurs (B2B)

— 17% des projets seulement sont mobile-first, pour les raisons expliquées dans le paragraphe précédent notamment

Le très faible score des produits physiques révèle selon moi une opportunité que certaines startups ont déjà commencé à saisir, sur le segment des box Pre-K12 notamment (ex : Chouette Box €300k seed & Pandacraft €1M seed, respectivement Q2 et Q3 2015)

Les startups B2C ont la cote

Ce graphique comprenant un échantillon de startups, je ne peux que développer des hypothèses pour la suite de ce paragraphe. Mes pistes pour expliquer la plus faible tendance du B2B par rapport au B2C :

— L’émergence de champions (CoorpAcademy, 360Learning) sur le secteur du Corporate Learning peut freiner les velléités des entrepreneurs souhaitant se lancer sur cette verticale, malgré la très grande taille du marché. Aussi, et comme me l’expliquait récemment Antoine Amiel de Learn Assembly, le marché de la formation français est très spécifique, réglementé, ce qui représente un gros potentiel mais aussi un frein car le marché reste domestique ou francophone, pas anglophone, donc finalement assez petit

— Dans la Higher Education, les établissements commencent seulement à envoyer des signaux positifs en terme d’innovation en déployant des stratégies de transformation numérique. Leurs cycles de décision historiquement très longs ainsi que leur difficulté à débloquer des budgets spécifiques (auparavant non-existant pour le digital) se résorbent. Il y a fort à parier que la courbe de création de startups B2B devrait repartir à la hausse sous l’impulsion de ce secteur

— Pour le K12 il relève du parcours du combattant de contractualiser avec un établissement (et tous les acteurs attachés : académies, rectorats, régions, et Ministère), surtout lorsque l’on est une petite structure. Là aussi, les cycles de décision sont longs, et forcément difficiles à tenir pour de jeunes projets encore peu financés.

Près de 63% des startups EdTech ont moins de 10 salariés

Les deux graphiques ci-dessus présentent le nombre de startups par intervalle de salariés, en fonction de leur principal segment de marché (ex: [5;10] signifie que la startup a entre 5 et 10 salariés).

Exemple : une entreprise comme CoorpAcademy officie par exemple en B2B, mais avec un modèle B2C disponible pour le grand public.

Il est convenu que la taille de la startup est utilisée comme indicateur relativement pertinent pour mesurer sa maturité, surtout à partir de la tranche [20;50] où les charges salariales de l’entreprise deviennent trop importantes pour continuer sur un format bootstrap.

J’ai extrait deux graphiques pour analyser les résultats en B2B et B2C :

Observation n°1 : 40% des startups du Corporate ont plus de 20 salariés, contre 16% seulement en Higher Education

Observation n°2 : Les startups Higher Education peinent à grandir

Quelques pistes pour expliquer ces observations :

  • Un établissement du Supérieur est-il plus compliqué à contractualiser qu’un Corporate ?
  • Un Corporate alloue-t-il plus de budget au digital et la formation qu’un établissement du Supérieur ?
  • La qualité des startups dans le Supérieur est-elle plus faible que dans le Corporate ?
  • Trouver son market-fit est-il plus facile dans le secteur Corporate ? Les salariés expriment-ils remontent-ils plus leurs besoins que les étudiants ?

Observation n°1 : Les startups en K12 grandissent mieux que celles en Pre-K12

Observation n°2 : Pas de champion encore clairement identifié dans ces deux segments

Quelques pistes pour expliquer ces observations :

  • La rétention des utilisateurs et clients dans le K12 et Pre-K12 est-elle plus difficile ?
  • L’Etat est-il un frein dans le développement des startups dans le K12 ? Alors même qu’il représente quasiment l’ensemble du marché et qu’il devrait permettre d’atteindre une masse critique d’utilisateurs très rapidement
  • La présence d’un prescripteur sur ces deux segments (le parent) est-il mal adressé par les startups ?

Un marché EdTech Français sous-capitalisé

Lorsque l’on regarde le dealflow total des startups dans l’éducation on se rend compte que sur les 180 startups analysées, 19% (35) d’entre elles ont levé des fonds. Cela peut sembler important, mais il faut prendre en compte le fait que mon mapping n’est pas exhaustif. À plus forte raison, j’ai plus facilement identifié des startups ayant levé des fonds, car étant plus visibles sur le marché.

On estime le marché EdTech Français autour de 300–350 startups, ce qui amène le ratio de levée à 10%. Ce chiffre, croisé avec la taille moyenne des startups (cf. graphiques précédents) montrent que ces dernières ont du mal à atteindre une taille critique en France.

L’une des principales raisons est l’absence de fonds d’investissement dédiés à l’éducation. Les fonds “classiques” ne maitrisent pas forcément les enjeux et spécificités du secteur (ex : cycles de décisions plus longs, valorisation des marques clients importante, business models spécifiques, et problématiques métiers propres au secteur). Ces mêmes spécificités expliquent pourquoi, dans l’éducation plus qu’ailleurs, les startups ont besoin de capitaux pour se développer (ex: forces commerciales importantes nécessaires pour atteindre les établissements répartis sur le territoire ou traction plus lente à atteindre).

Ci-après la liste des levées de fonds identifiées (€M) en France dans le secteur de l’éducation depuis 2012 avec les liens des communiqués de presse ou annonces associés. N’hésitez pas à me le signaler toute omission afin que je mette à jour cet article :

Mise en perspective du dealfow EdTech Français avec celui des US

C’est lorsque l’on met les deux dealflows en perspective que la différence est flagrante.

Bien évidemment, et dans l’éducation en particulier, les marchés Français et Américains sont incomparables. Néanmoins, ont eu lieu outre-Atlantique 49x plus de levées de fonds dans les EdTech qu’en France en 2015, alors que les États-Unis n’ont “que” 4,5x plus d’étudiants (70M vs 15M).

Plusieurs fonds de capital risque dédiés à l’éducation existent déjà là-bas, que ce soit des fonds établis avec une verticale éducation (Spark Capital, Kaport, Accel, GSV), ou des fonds dédiés nouvellement créés (Learn Capital, Reach Capital, ReThink Education).

Dernier exemple, le dernier rapport d’Ibis Capital contient un apercu de l’ensemble des VCs ayant investi dans l’éducation sous le titre “Selective Financial Investor Landscape”. Ce graphique contient 75 VCs….dont seulement 3 sont Français (Kima Ventures, Partech Ventures, Iris Capital). Existe aussi une liste de 40 Super Angel/Incubator, où aucun Français ne figure.

“De quoi ont besoin les entrepreneurs EdTech pour grandir ?” (Conférence French Touch de l’Éducation, 2015)

Conclusion & Axes de développement

Le secteur de l’éducation est aujourd’hui peut-être l‘un des derniers à ne pas avoir encore totalement entamé sa révolution digitale, alors même qu’il est l’un des plus important au niveau mondial ($5,4T dépensés au niveau mondial en 2015, avec un CAGR de 8% d’ici à 2020). Une industrie comme la Finance, pourtant elle aussi réputée très conservatrice, est déjà en plein changement comme le montre la fantastique poussée des FinTechs, le Financial Times lançant même des FinTech Awards.

Et pourtant, le marché Français envoie de très bons signaux : de plus en plus de projets se créé chaque année (voir graphiques précédents), des initiatives voient le jour (création du Master EdTech par le CRI, développement du réseau Pépite), des investissements publics & privés se multiplient (l’Étudiant et La Caisse des Dépôts par exemple), et de plus en plus d’établissements du Supérieur se dotent d’équipes Digital et de CDO (l’ESC Rennes avec Pierre-Paul Cavalié, Grenoble EM, ESC La Rochelle, ou le groupement Paris Science Lettre). On mentionnera aussi des premières success stories Françaises comme CrossKnowledge (exit $175M en 2014), le récent investissement de BNP Paribas dans Evancia ($32M), ou les belles croissances d’acteurs comme DigiSchool ou 360Learning. Preuve supplémentaire s’il en faut, la France tenait même un panel lors de EdTech Global en Juin !

Comment faire alors pour soutenir cette croissance et aider le marché EdTech Français à exploser ? Mes principales pistes, partagées par des acteurs de l’éducation :

— La première piste sera forcément capitalistique. La création de fonds d’investissements spécialisés doit permettre de soutenir la croissance des startups du secteur, car comme le mentionnait Marie-Christine Levet dans une interview pour EducPros : “l’innovation viendra de pure players, pas des éditeurs traditionnels”. Un premier pas en ce sens est d’ailleurs franchi avec la création d’EduCapital, un fond d’investissement Français spécialisé dans l’éducation et la formation et dont le closing devrait avoir lieu d’ici à la fin de l’année, ainsi que la création de ed21 Angels, un réseau de Business Angels dans l’éducation et porté par notre association

— La seconde piste repose dans l’ouverture et la collaboration à l’international pour l’ensemble des acteurs du secteur. Mentionné notamment par Antoine Amiel dans l’un de ses articles et poussé lors de son intervention à EdTech Global en Juin dernier, cette démarche doit permettre de s’inspirer de projets développés par les établissements et Corporate à l’étranger pour les répliquer en France et amener des projets, structures ou schémas innovants sur notre territoire. En plus d’être un gain de temps, c’est l’occasion d’apprendre les best practices de nos voisins en matière d’innovation dans l’éducation

— La troisième piste est structurelle, et porte sur la création d’un écosystème EdTech Français pour favoriser la croissance des projets. Avec ed21, nous avons récemment lancé un programme d’accompagnement aux startups EdTech de Schoolab, mais ce genre d’initiative doit se multiplier en France via la création de structures dédiées. Cette piste est d’ailleurs l’une des principales recommandations de Edtech World Tour dans leur rapport paru en Juillet. Un exemple étranger est celui de l’accélérateur EdTech Anglais Emerge Education, qui a développé des partenariats avec plusieurs Universités permettant à ces dernières d’avoir accès aux projets pour leur établissement, et pour les startups de tester leurs solution sur le terrain. Seul événement aujourd’hui en France identifiée dans les EdTechs : la conférence annuelle “French Touch de l’Éducation”, organisée par Learn Assembly

— La dernière est organisationnelle. La principale recommandation du rapport du CNNum sur l’ESR remis en Mai porte sur la création d’une stratégie de transformation numérique pour les établissements. Ces derniers doivent se doter non seulement de budgets dédiés, mais aussi de porteurs de projets en interne pour soutenir ces changement. Ce sera notamment par la création d’interlocuteurs dédiées (CDO, VP Innovation, Direction Numérique) que les établissements seront en mesure d‘innover efficacement. Chez AppScho, nous avons développé une technologie mobile qui peut être déployée de façon quasi-autonome en 5 semaines seulement, mais nous travaillons souvent avec des Directions Informatique ou Pédagogique qui n’ont pas les moyens de soutenir seules la transformation digitale de leur(s) établissement(s), malgré leur volonté d’innover en matière de numérique.

L’ensemble des analyses développées dans cet article n’engagent que moi, mais n’hésitez pas échanger à ce sujet dans les commentaires.

Liste des startups analysées

Votre startup n’est pas référencée dans mon mapping ? Vous pouvez remplir ce court formulaire et je mettrai à jour la liste (et les graphs).

360Learning, 3W Academy, 4N Media, Abilways, Academyk, Albert Learning, Alumnforce, Altimens, AppScho, Apprendre Ensemble, Atout-on-line, Authot, Ayni, Bankexam, Beebac, Beedeez, Beneylu, BloomR, Campus Channel, Chalk board, Domoscio, Chouette box, CoCertify, Cogiflex, CoorpAcademy, Costud, Coureo, Cyberlibris, Déclic et des Trucs, Digischool, Diploméo, Kokoroe, Doxacours, Edoki Academy, Educadis, Educlever, Eduklab, Edumédia Sciences, Edunao, Edupad, Edumoov, Eduvoices, Egg-One School, Economics Games, Enaco, English Attack!, Epopia, Eurateach, Formaeva, French Today, Gayatech, Geezot, Global exam, Gutemberg technologies, Gymglish, Happy Blue Fish, Henoïda, HigherEdMe, HibiKids, Huh? School, Human coders, Impala, Isograd, iTop Education, Kartable, Klaxoon Campus, Kidizz, Klassroom, Koa Koa, Koober, Kosmos, Kwyk, La manufacture, Lalilo, Le livre scolaire, Le wagon, LearnAssembly, Learnybox, Leka, Les bons profs, Let’s Share, Lingueo, Libcast, Lingocracy, MaDeuxièmeÉcole, Manzalab, Magic makers, Make U Learn, Manzalab, Maskott, Marbotic, Maxicours, MeshUp, MoocIT, Mon Buddy, MonMentor, Mrod-Mines des Savoirs, My Blee, My Future, Neodemia, La maternelle des prénoms, Live Mentor, Navadra, Neoptec, Nextmodernity, New School, Ninchanese, Nomad Education, O’Clock, Omnilive, OpenClassroom, Orienta, OuiKnow, PandaCraft, Parentsdanslesparages, Peetch, Pearltree Education, Pili pop, Pipplet, Pistache, PostClass, Powowbox, Prof express, Pythagora, Quelle Histoire, Smart Pilots, SchoolMouv, Serious Factory, Sign360, Smart Pap, Shapter, Scoledge, Solunea, Study quizz, Speaken, Speaking agency, Speecheo, Storyplayr, Magency, Studizen, Super Julie, Super prof, Tabuléo, Tolktoo, Teach on Mars, Teen Code, TechKidsAcademy, TestWe, The MOOC Agency, The Studnet, The School Project, Tipotop, Tocosk, Tralalère, Tuto.com, Ubicast, Unisphere, Unow, Upgraduate, Variable, We are 07, Waza Education, Wearelearning, Windie, Wisembly, Woonoz, Wordzit, Yes’N’You, Your Lecturer.

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Victor Wacrenier

EdTech Entrepreneur - CEO @AppScho, MD @ed21 (ex-Number26 / PayPal). Based in Paris (FR)