“Ce que la Russie doit faire avec l’Ukraine” — Tribune de Timofey Sergueitsev

Victoria Nikolenko
14 min readApr 8, 2022

--

Je partage ici ma traduction de l’article rédigé par Timofey Sergueitsev, paru dans la version originale en russe dans RIA Novosti (https://ria.ru/20220403/ukraina-1781469605.html?in=t&fbclid=IwAR12FlFqlsJK7ZG-klMlwhzec8T0jC3FGnepSjuw4j3F0AiJDfTRbJgdJhI)

C’est pénible de lire, mais ce texte doit être lu par tous ceux qui veulent se rendre compte à quel point la Russie poutinienne est dangereuse non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour toute l’Europe.

Le texte est choquant, c’est pourquoi je joins les scans de la publication, pour que les russophones puissent s’assurer que ma traduction correspond au sens de l’original.

Je suis désolée pour le style quelque peu boiteux de la version française — en effet, il est déterminé par le style de l’original que je tenais à préserver.

Une autre remarque importante qui est la clé de compréhension de cet article : les nazis en Ukraine ne sont pas plus nombreux que dans n’importe quel autre pays du monde. Ils sont très, très marginaux et n’ont aucun poids politique. Cela a déjà été démontré par plusieurs experts, les chiffres à l’appui, mais il est néanmoins important de le rappeler. La construction de l’image de cette Ukraine qui a mis en place le « régime nazi » n’est qu’une production de la propagande russe, car c’est le seul moyen efficace de déshumaniser les Ukrainiens et de justifier l’agression militaire. Déshumaniser l’ennemi pour l’attaquer avec plus de férocité — une stratégie vieille comme le monde. Une fois on a compris cela, il est évident que la seule faute des Ukrainiens envers la Russie, c’est qu’ils veulent vivre librement, sauvegarder leur indépendance et leur souveraineté, et conserver le droit de décider de leur sort. Et ce n’est pas par hasard que le mot même l’indépendance est employé dans l’article uniquement entre les guillemets. Comme je le disais dans mon article précédent, pour les russes, l’indépendance de l’Ukraine n’a toujours été qu’une incongruité à réparer tôt ou tard. C’est ce qu’ils essayent de faire maintenant, en finançant leur campagne par l’argent provenant du commerce du pétrole et du gaz.

Tout le reste — dans le texte de l’article.

Tout est dit.

C’est un aveu rendu public. C’est un aveu que ces horribles crimes de guerre n’ont rien de spontané : tout avait été préparé et planifié.

Ne dites pas que vous ne saviez pas.

Ce que la Russie doit faire avec l’Ukraine

Timofei Sergueitsev

Déjà en avril de l’année dernière, nous avons écrit sur l’inévitabilité de la dénazification de l’Ukraine. L’Ukraine nazie, banderite, l’ennemi de la Russie et qui sert d’outil à l’Occident pour détruire la Russie, cette Ukraine, nous n’en avons pas besoin. Aujourd’hui, la question de dénazification est rentrée dans le domaine pratique.

La dénazification est nécessaire quand une grande partie du peuple — très probablement, sa grande majorité — est sous l’emprise et entraînée par le régime nazi dans sa politique. C’est-à-dire quand l’hypothèse « le peuple est bon — le pouvoir est méchant » ne marche plus. Reconnaître ce fait, c’est la base de la politique de la dénazification et de toutes ses mesures, alors que ce fait est son objet même.

L’Ukraine se trouve exactement dans cette situation. Le fait que l’électeur ukrainien a voté pour « la paix de Poroshenko » et « la paix de Zelensky » ne doit pas induire en erreur — le chemin le plus court vers la paix arrangerait les Ukrainiens, le chemin qui passe par le blitzkrieg, celui auquel les deux derniers présidents ukrainiens faisaient allusion sans équivoque lors de leurs élections. C’est cette méthode de « pacification » des antifascistes internes — par une terreur totale — a été utilisée à Odessa, à Kharkiv, à Dniepropetrovsk, à Marioupol et dans d’autres villes. Et cela arrangeait tout à fait un citoyen ukrainien lambda. La dénazification est un ensemble de mesures à l’égard de la masse de la population nazifiée qui pour des raisons techniques ne peut pas être soumise à une sanction directe comme on le fait pour les criminels de guerre.

Les nazis qui ont pris les armes doivent être exterminés au maximum sur le champ de bataille. Il ne faut pas faire de distinctions importantes entre les Forces Armées de l’Ukraine (ZSU) et les soi-disant bataillons nationaux, ainsi que la défense territoriale qui a rejoint ces deux types de formations militaires. Elles sont toutes impliquées dans les actes de cruauté inouïe à l’égard des civils, toutes coupables du génocide du peuple russe, et ne respectent pas les lois et les coutumes de la guerre. Les criminels de guerre et les nazis actifs doivent être punis de façon exemplaire et édifiante. Une lustration totale doit être effectuée. Toutes les organisations liées aux pratiques nazies doivent être liquidées et interdites. Pourtant, en plus des dirigeants, est coupable la grande partie de la population qui sont des nazis passifs, des acolytes des nazis. Ils soutenaient le pouvoir nazi et l’encourageaient. Un châtiment juste de cette partie de la population est possible uniquement à travers le port du fardeau inévitable de la guerre juste contre le système nazi, la guerre menée dans la mesure du possible prudemment et avec ménagement à l’égard des civils. L’étape suivante de la dénazification de cette masse de la population consiste en rééducation qui s’effectue par des répresssions idéologiques (l’oppression) des idées nazies et par une censure stricte : non seulement dans le domaine politique, mais obligatoirement dans le domaine de la culture et de l’éducation. C’est à travers la culture et l’éducation qu’a été préparée et effectuée une nazification profonde et massive de la population, renforcée par les promesses des dividendes qui proviendraient de la victoire du régime nazi sur la Russie, par la propagande nazie, par la violence interne et la terreur, ainsi que par la guerre de huit ans avec le peuple du Donbass insurgé contre le nazisme ukrainien.

La dénazification peut être effectuée uniquement par le vainqueur, ce qui suppose : (1) son contrôle absolu du processus de la dénazification et (2) le pouvoir qui assure un tel contrôle. Dans ce sens, le pays soumis à la dénazification ne peut pas être souverain. Le pays dénazificateur — la Russie — ne peut pas adopter une approche libérale de la dénazification. L’idéologie du dénazificateur ne peut pas être contestée par la partie coupable qui subit la dénazification. La reconnaissance par la Russie de la nécessité de la dénazification de l’Ukraine signifie la reconnaissance de l’impossibilité du scénario criméen pour toute l’Ukraine. D’ailleurs, ce scénario était impossible déjà en 2014 dans le Donbass insurgé. Seule la résistance de huit ans à la violence nazie et à la terreur a amené à un rassemblement interne et au refus conscient, catégorique et massif au maintien de quelque lien que ce soit avec l’Ukraine qui s’est définie comme une société nazie.

Les délais de la dénazification ne peuvent en aucun cas être inférieurs à une génération qui doit être née, grandir et atteindre la maturité dans les conditions de la dénazification. La nazification de l’Ukraine durait plus de 30 ans — au moins depuis 1989, quand le nationalisme ukrainien obtint des formes légales et légitimes de l’expression politique et fût à la tête du mouvement pour « l’indépendance », en s’élançant vers le nazisme.

La particularité de l’Ukraine moderne et nazifiée consiste en son caractère amorphe et ambivalent qui lui permet de camoufler le nazisme sous l’envie de « l’indépendance » et le chemin « européen » (donc occidental, pro-américain) du « développement » (en réalité — de la dégradation), de dire qu’ « il n’y a aucun nazisme en Ukraine, seuls quelques incidents isolés ». Puisqu’il n’y a pas de principal parti politique nazi, ni Führer, ni lois raciales à part entière (seule leur version abrégée sous forme des répressions de la langue russe). Par conséquent, aucune opposition et résistance au régime.

Pourtant, tout cela ne rend pas le nazisme ukrainien une « version light » du nazisme allemand de la première moitié du XXe siècle. Au contraire — puisque le nazisme ukrainien est libre de ces cadres et limites « de genre » (en effet, de stratégie politique), il se déploie librement en tant que fondements de tout nazisme — comme le racisme européen, et sous une forme plus développée, comme le racisme américain. C’est pourquoi la dénazification ne peut pas être effectuée comme un compromis, sur la base de la formule « l’OTAN — non, UE — oui ». L’Occident collectif est lui-même l’architecte, la source et le mécène du nazisme ukrainien, pendant que les cadres occidentaux banderites et leur « mémoire historique » ne sont qu’un instrument de nazification de l’Ukraine. L’Ukronazisme ne représente pas une menace plus petite que le nazisme allemand hitlérien, mais une menace plus grande pour le monde et pour la Russie.

Le nom « Ukraine » très probablement ne pourra être maintenu en tant que nom d’aucune création étatique dénazifiée sur le territoire libéré du régime nazi. Les républiques populaires nouvellement créées dans l’espace libéré du nazisme doivent provenir et proviendront des pratiques de la gestion autonome économique et de la protection sociale, de la reconstitution et de la modernisation des systèmes vitaux pour la population.

En réalité, leurs aspirations politiques ne peuvent pas être neutres — l’expiation des fautes à l’égard de la Russie pour l’avoir traitée comme ennemi ne peut se faire qu’en s’appuyant sur la Russie dans les processus de la reconstitution, de la renaissance et du développement. Aucun « plan Marshall » ne devra être accepté pour ces territoires. Aucune « neutralité » au sens idéologique et pratique, compatible avec la dénazification, ne peut être envisageable. Les cadres et les organisations qui seront les instruments de dénazification dans ces nouvelles républiques à dénazifier ne peuvent pas se faire sans le direct soutien militaire et organisationnel de la Russie.

La dénazification, ce sera aussi inévitablement la déukrainisation — l’abandon de l’amplification artificielle de la composante ethnique de l’identité de la population des territoires historiques de la Petite Russie et de la Novorossia. L’outil du superpuissance communiste, l’ethnocentrisme artificiel n’était pas sans utilité après la chute du régime. Il a été mis au service d’une autre superpuissance (un pouvoir qui se place au-dessus des États) — la superpuissance de l’Occident. Il faut le ramener dans ces frontières naturelles et le priver de la fonctionnalité politique.

À la différence, disons, de la Géorgie et des pays Baltes, l’Ukraine, comme le montre l’histoire, ne peut pas exister en tant qu’un État-nation, et les tentatives de le « construire » amènent inévitablement au nazisme. L’ukrainisme est une construction artificielle anti-russe qui n’a pas son propre contenu civilisationnel, qui est un élément soumis à une autre civilisation, complètement étrangère. La débandérisation ne suffira pas à elle seule pour la dénazification — l’élément banderite n’est qu’un outil et un paravent, un camouflage pour un projet européen de l’Ukraine nazie, c’est pourquoi la dénazification de l’Ukraine, c’est sa déseuropéisation inévitable.

Les dirigeants banderites doivent être exterminés, leur rééducation est impossible. Le « marigot » social qui les soutenait activement et passivement par son action et son inaction doit subir tout le fardeau de la guerre et vivre cette expérience comme un enseignement historique et l’expiation de sa faute. Ceux qui n’ont pas soutenu le régime nazi, en ont souffert et ont subi la guerre qu’il a déclenchée dans le Donbass, doivent être organisés et unis, doivent être un soutien du nouveau pouvoir, de son axe vertical et horizontal. Le passé historique montre que les tragédies et les drames du temps de guerre sont utiles pour les peuples qui ont eu la tentation et l’aspiration de devenir l’ennemi de la Russie.

La dénazification en tant qu’objectif de l’opération spéciale militaire dans le cadre de cette même opération est entendue comme la victoire militaire sur le régime de Kiev, la libération des territoires des partisans armés de la nazification, l’extermination des nazis opiniâtres, l’emprisonnement des criminels de guerre, ainsi que la création des conditions systématiques pour la dénazification qui aura lieu par temps de paix.

Cette dernière doit commencer à son tour par la création des organismes de la gouvernance locale, des milices et de la défense, purifiés des éléments nazis, le lancement sur la base des processus de la création d’une nouvelle souveraineté républicaine, l’intégration de cette souveraineté dans une coopération étroite avec le ministère russe de dénazification de l’Ukraine (nouvellement créé ou transformé, par exemple, à partir de Rossotroudnitchestvo (NDTR: l’agence fédérale russe pour les questions de la Communauté des États Indépendants, des Russes résidant à l’étranger et de la coopération humanitaire)), l’adoption sous le contrôle russe des normes légales républicaines (la législation) concernant la dénazification, la définition des frontières et des cadres d’application du droit direct russe et de la compétence du droit russe sur le territoire libéré en matière de la dénazification, la création du tribunal pour les crimes contre l’humanité en ex-Ukraine. Dans ce sens, la Russie doit se positionner comme gardien du procès de Nuremberg.

Tout cela signifie que pour atteindre les objectifs de la dénazification, il est nécessaire d’avoir le soutien de la population, son positionnement du côté de la Russie après sa libération de la terreur, de la violence et de la pression idéologique du régime kiévien, après sa sortie de l’isolement informationnel. Évidemment, il faudra du temps pour que les gens se remettent du choc causé par les hostilités, s’assurent que les intentions de la Russie sont à long terme, qu’on « ne les lâche pas ». Il est impossible de prévoir sur quels territoires cette masse de la population constituera une majorité décisive. Il est peu probable que « la province catholique » (cinq régions de l’Ukraine occidentale) soit un territoire pro-russe. La ligne de démarcation sera délimitée par voie empirique. Au-delà de cette ligne, une Ukraine hostile à la Russie, démilitarisée et neutre par contrainte restera, avec l’interdiction du nazisme dans ses manifestations formelles. C’est là que partirons ceux qui détestent la Russie. La garantie que ces restes de l’Ukraine seront neutres doit consister en une menace de la poursuite immédiate de l’opération spéciale militaire dans le cas où les exigences formulées ne sont pas respectées. Il est possible que pour cela, une présence militaire russe constante soit nécessaire sur son territoire. À partir de la ligne de démarcation et jusqu’à la frontière russe, se situera le territoire de l’intégration potentielle dans la civilisation russe qui est fondamentalement antifasciste.

L’opération de la dénazification de l’Ukraine dont la première étape était militaire suivra en temps de paix la même logique des étapes, que l’opération militaire. À chacun de ces étapes, il faudra atteindre des changements irréversibles qui serviront de base pour l’étape suivante. Les premiers pas nécessaires de la dénazification pourraient être définis comme suit :
⁃ la liquidation des unités armées nazies (sont considérées comme telles toutes les unités armées ukrainiennes, y compris les Forces Armée de l’Ukraine), ainsi que l’infrastructure militaire, informationnelle et éducative qui assure leur fonctionnement ;
⁃ la création des organes de gouvernance locaux et des milices (défense et forces de l’ordre) des territoires libérées qui défendraient la population de la terreur des groupes nazis clandestins ;
⁃ la mise en place de l’espace russe médiatique ;
⁃ le retrait de toute la documentation de formation et l’interdiction de tous les programmes éducatifs de tous les niveaux qui contiennent les postulats de l’idéologie nazie ;
⁃ les enquêtes massives pour déterminer le degré de la responsabilité personnelle des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, de la diffusion de l’idéologie nazie et du soutien du régime nazi ;
⁃ la lustration, la publication des noms de tous les complices du régime nazi, leur utilisation dans les travaux forcés pour la reconstruction de l’infrastructure détruite en guise de punition pour leur activité nazie (pour ceux qui ne seront pas condamnés à la peine de mort ni à la réclusion) ;
⁃ l’adoption au niveau local, sous le contrôle de la Russie, des actes légaux de la dénazification « par le bas », l’interdiction de tout type et toute forme de la renaissance de l’idéologie nazie ;
⁃ l’installation des mémoriaux, des signes commémoratifs et des monuments en l’honneur des victimes du nazisme ukrainien, la commémoration des héros de la lutte contre le nazisme ukrainien ;
⁃ l’inclusion d’un ensemble des normes antinazies et dénazificatrices dans les constitutions des nouvelles républiques populaires ;
⁃ la création des organes permanents de dénazification pour une période de 25 ans.

La Russie n’aura pas d’alliés dans cette dénazification. Parce que cette affaire est uniquement russe. Et aussi parce que ce sont non seulement les dirigeants banderites de l’Ukraine nazie qui seront exterminés, mais aussi et avant tout le totalitarisme occidental, les programmes de la dégradation civilisationnelle et de désintégration qui ont été imposés, ainsi que les mécanismes de la soumission au sur-pouvoir de l’Occident et des États-Unis.
Pour la mise en place du plan de la dénazification de l’Ukraine, la Russie devra abandonner définitivement ses illusions pro-européennes et pro-occidentales et se rendre compte qu’elle est le dernier recours pour la protection et la sauvegarde des valeurs de l’Europe historique (Ancien Monde), qui le méritent et qui en fin de compte ont été délaissés par l’Occident, en perdant le combat pour lui-même. Ce combat continuait tout au long du XXe siècle et s’est incarné dans la guerre mondiale et la révolution russe, intimement liées l’une à l’autre.

La Russie a fait tout son possible pour sauver l’Occident au XXe siècle. Elle a réalisé le principal projet occidental qui était une alternative du capitalisme et qui a dépassé les États-nations — le projet socialiste, le projet rouge. Le dernier acte de l’altruisme russe était la main d’amitié tendue par la Russie, l’acte pour lequel la Russie a reçu un coup monstrueux aux années 1990.

Tout ce que la Russie a fait pour l’Occident, elle a fait à ses frais, en faisant des sacrifices énormes. En fin de compte l’Occident a renié tous ces sacrifices, a dévalorisé l’apport de la Russie dans la résolution de la crise occidentale, a décidé de se venger de la Russie pour l’aide qu’elle a proposée sans rien demander en retour. La Russie suivra son chemin sans se préoccuper du destin de l’Occident, en s’appuyant sur l’autre partie de son héritage — le leadership dans le processus global de la décolonisation.

Dans le cadre de ce processus, la Russie a un haut potentiel des relations de partenariats et d’alliances avec les pays que l’Occident oppressait pendant des siècles et qui ne veulent plus remettre ce joug. Sans les sacrifices russes et sans son combat, ces pays ne se seraient pas libérés. La dénazification de l’Ukraine est en même temps sa décolonisation, et c’est ce que la population de l’Ukraine devra comprendre au fur et à mesure qu’elle se libérera de la drogue, de la tentation et de la dépendance de ce soi-disant choix européen.

--

--

Victoria Nikolenko

Docteure en sciences du langage (PhD). Language teacher and language learner. Українка за народженням, європейка за світоглядом. Savoir c’est être libre.