Ripple et le XRP, de nouveaux standards internationaux pour les banques ?

Gales Vincent
8 min readSep 23, 2018

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Bien souvent quand on parle de Ripple on pense directement à la troisième crypto-monnaie en capitalisation de CoinMarketCap. Cependant il n’en est rien, la plupart, que dis-je, la majorité des personnes s’intéressant à l’univers de la blockchain font encore l’amalgame entre Ripple la société et le XRP, le digital asset du XRP Ledger.

Ripple n’est pas XRP et XRP n’est pas Ripple.

SO, LET’S PUT THE THINGS IN THEIR CONTEXT

Ripple est une société Américaine basée à San Francisco, dont l’activité consiste à accompagner les institutions et établissements bancaires et financiers dans la mise en place de méthodes de transfert d’argent à l’international, au travers de la technologie blockchain.

Fondée en 2012 par Chris Larsen et Jed McCaleb, le XRP est la monnaie virtuelle d’une blockchain publique et open source, le XRP Ledger. Cette blockchain affiche des performances bien supérieures à celle de Bitcoin, seulement 4 secondes par transaction avec plus de 1500 transactions par secondes, contre 10 minutes pour le « King » avec en moyenne 10 transactions par secondes…

Mais alors, en quoi Ripple la société et le XRP sont (dans l’esprit des gens) si étroitement liés ? La raison est simple, la société Ripple a basé un de ses produit, xRapid, sur les performances du XRP Ledger. Il existe 100 milliards de XRP, 60% sont détenus par la société Ripple, dont 55% bloqués sur un compte en « escrow ». Je ne rentrerai pas dans les détails, je vous invite à vous renseigner directement sur le site de Ripple.

Ripple propose 3 solutions pour les institutions financières qui fonctionnent à travers 3 blockchains. L’ILP Ledger, qui est un protocole complètement indépendant dans lequel chacun peut développer une interface en fonction d’un besoin métier. Le RippleNet, qui est un collectif de registres qui communiquent en utilisant le même protocole ILP. Enfin, le XRP Ledger, qui est un registre fonctionnant sur le RippleNet. Si l’on devait comparer cette architecture à celle de l’Internet, on pourrait dire que l’ILP Ledger est le protocole http, le RippleNet est un navigateur web comme Chrome ou Firefox et le XRP Ledger un simple site web.

COMMENT FONCTIONNE LE TRANSFERT D’ARGENT A L’INTERNATIONAL ACTUELLEMENT ?

Selon la Banque Mondiale, ce marché représente près de 7 000 milliards de dollars par jour. Le principal acteur sur ce marché du transfert n’est autre que la société SWIFT, qui s’est imposé au fil des années comme un standard structurel, notamment au travers des codes BIC (Bank Identifier Code).

Pour transférer une somme d’un pays à un autre, la banque A aux USA doit au préalable ouvrir un compte Nostro/Vostro, ou compte correspondant, dans la banque A’ dans le pays vers lequel elle est débitrice. Lorsqu’elle souhaite transférer des fonds, elle envois la somme via SWIFT au compte Nostro/Vostro de sa banque correspondante A’ en France, qui finalisera elle la transaction vers la banque B Française, créditrice des fonds. Un tel système implique d’avoir de la trésorerie, donc de l’argent bloqué dans la banque A’ si l’on souhaite accélérer ce processus. Soulignons qu’en permanence, c’est près de 27 000 milliards de dollars qui sont immobilisés dans ces comptes Nostro/Vostro. S’ils ne l’avaient pas été, la crise de 2008 n’aurait pas eu une telle ampleur. Dans cet exemple de transaction entre les USA et la France, la FED et la BCE interviennent, alourdissant encore le processus. Ainsi pour un virement international SWIFT, comptez 3 à 5 jours.

Vous l’aurez donc deviné, Ripple est là pour permettre à ces institutions de débloquer ces 27 000 milliards immobilisés, grâce à l’instantanéité des transferts.

QUELLES SONT LES 3 SOLUTIONS DE RIPPLE ?

xCurrent : xCurrent utilise la solution de messagerie SWIFT avec pour but de faciliter l’implémentation de la solution aux standards actuels. Ce système permet de récolter les informations nécessaires au déclenchement du paiement (nom, adresse, etc…). Le principe est le même qu’à l’heure actuelle ; la banque A dans le pays émetteur de la transaction nécessite une banque A’ dans le pays récepteur, qui elle sera en charge de transférer à la banque B créditrice. On reste donc sur un transfert de type IOU, mais en mieux. Beaucoup mieux. Les banques commerciales s’arrangent directement entre elles et les banques centrales n’interviennent pas.

xVia : Elle se présente sous la forme d’une API et d’une interface standardisée. Les transactions faites par xVia opèrent sur le RippleNet contrairement à xCurrent. La principale différence avec la solution précédente est donc le réseau utilisé, mais également les informations inscrites et envoyées dans la blockchain. Il est possible de récupérer et envoyer des informations bien plus complètes, comme des factures par exemple. Cette solution est optimisée pour les transactions de moins gros volume, comme des paiements ou remboursements plutôt que des transferts internationaux.

xRapid : cette solution permet d’éviter aux banque et autres organismes financier, d’ouvrir et alimenter un compte Nostro/Vostro dans un pays étranger, bien souvent dans une devise différente de celle du pays d’origine, comme c’est le cas dans la solution xCurrent. Grâce à xRapid qui fonctionne sur le XRP Ledger, et utilise donc le XRP, on évite les coûts en liquidité liés à l’ouverture et la gestion du ou des comptes correspondants nécessaires à ces transactions internationales. En d’autres termes, la banque A aux USA qui souhaite transférer 10 millions de dollars à la banque B en France, enverra l’équivalent de cette somme en XRP. La transaction prend moins de 3 secondes et coûte moins de 0,004$. La banque française n’aura plus qu’à convertir cette somme dans la devise souhaitée, ou bien conserver ses XRP pour de futurs transferts. Le gros avantage de cette solution est d’une part celle que nous venons d’énoncer, pour les institutions financières. D’autre part pour les particuliers, grâce la démocratisation et la globalisation des paiements à travers le monde ; si xRapid se démocratise et devient le nouveau standard, comme l’est SWIFT aujourd’hui, n’importe qui pourra transférer de l’argent de manière instantanée et quasiment gratuite à travers le monde.

Aujourd’hui on dénombre un peu plus de 160 banques et institutions testant ou utilisant les 3 solutions cités plus hautes.

LES BANQUES PARTENAIRES

MECANISME DE CONSENSUS

Contrairement à de nombreuses blockchain le mécanisme mis en place ici n’est pas le très célèbre Proof of Work, mais un tout autre mécanisme basé sur la certification de validateurs de confiance, le Ripple Consensus Algorithm. Afin de réduire la latence du réseau Ripple a introduit ce que l’on appelle des sous réseaux de confiance ou UNL (Unique Node List). Il s’agit d’un groupe de validateurs de confiance. C’est un groupe qui ne va pas s’allier pour agir de manière malveillante. Par exemple, l’UNL 1 sollicite les nœuds 1, 4, 7 et 15, l’UNL 2 lui sollicite les nœuds 1, 4, 8 et 10. On gagne en rapidité par rapport à du Proof of Work car il est plus simple de n’utiliser qu’une partie du réseau de manière découpée, plutôt que l’intégralité du réseau de manière simultanée, comme le fait Bitcoin. Alors comment se découpe une transaction ?

- Le nœud 1 reçois un groupe de transaction de la part du réseau (blocs noirs). Ce groupe est appelé groupe candidat.

- Le nœud 1 reçoit des groupes de proposition en provenance des nœuds de son UNL (blocs bleus). Ce sont en fait d’autres groupe de transactions en provenance des nœuds 4, 7 et 15.

- Le nœud 1 fait confiance aux propositions de son UNL.

- Il compare les transactions reçus de la part des nœuds de son UNL avec celle de son groupe candidats. S’il y a « match » alors la transaction reçoit un vote d’approbation.

- Les transactions ayant une approbation supérieure à 50% passent alors de groupe candidat à groupe de proposition. Elles sont à leur tour envoyées à d’autres validateurs qui répèteront ce processus. L’UNL 1 envoi ce groupe de proposition à l’UNL 2, ils se font mutuellement confiance car ils ont en commun 1 ou plusieurs nœuds.

Ce processus est une itération. En mathématique une itération est une méthode de résolution d’équation par approximation successives. La logique est la suivante : plus une transaction est approuvée, plus elle sera diffusée en tant que proposition. L’écart des taux d’approbation se creuse donc entre les transactions valides et celles invalides.

La première itération est un taux d’approbation supérieur à 50%, la deuxième 60% et ainsi de suite jusqu’à atteindre les 80% de vote d’approbation sur une transaction. Une fois ce consensus atteint, le nœud clôture le bloc de transaction et l’ajoute au ledger.

A l’heure actuelle on compte près de 70 validateurs et ce chiffre tend à croître, le réseau est donc en train de se décentraliser. Il est possible pour n’importe qui de le devenir, il suffit juste de remplir quelques conditions énoncées sur le site de Ripple.

Explication et capture tirée de Youtube

Si vous souhaitez aller plus loin dans les concepts abordés dans cet article, je vous invite à aller faire un tour sur le dev portal de Ripple.

ALORS FAUT-IL ACHETER DU XRP ?

Je ne vais pas vous donner des conseils en investissement, vous êtes maître de là où vous placez votre argent. Mais selon moi, investir dans le XRP est un parie sur le fait que la société Ripple va réussir à démocratiser et à imposer la solution xRapid, vous y croyez, ou pas. Leur technologie est de loin supérieure à celle de Bitcoin, en tout point. Scalabilité, rapidité et mécanisme de consensus. Les questions de l’ordre de la centralisation et de l’éthique, sont à mettre de côté, on entend souvent dire que Ripple n’est pas une « blockchain » au sens propre du terme. On parle ici de la toute première crypto monnaie avec un CAS D’USAGE REEL A GRANDE ECHELLE. Actuellement des blockchains comme Bitcoin et autres confrères Proof of Work ne sont pas utilisées de manière quotidienne et à grande échelle. Qui fait ses courses en Bitcoin ou en Litecoin ? Vous n’allez pas les dépenser au risque d’avoir un manque à gagner dans les mois qui viennent, non ?

Une bonne blockchain est une blockchain avec des cas d’usages réels et non une blockchain à tout prix décentralisés. A ma connaissance quelques entreprises, notamment dans la grande distribution, Carrefour par exemple, lancent des blockchains dites permissioned, ou privée. Elles ne possèdent pas de crypto-monnaie ou token pour fonctionner, pourtant la valeur qu’elles apportent au sein de l’entreprise et auprès du consommateur est grande !

Gardons en tête que crypto-monnaie ne rime pas forcément avec réelle utilité. Il faut voir plus loin, investir dans une crypto-monnaie ou un token c’est investir dans un projet qui a des chances d’aboutir dans les années à venir. Selon moi, xRapid fait partie de ces projets.

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