Où êtes vous ?

Vincent Pinte Deregnaucourt
17 min readMay 31, 2017

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Qui n’a pas déjà vu cette image faisant apparaitre une personne perdue en plein désert de sable, une température manifestement excessive, faisant face à un panneau où la seule indication portée est un point rouge avec ce texte trop bien connu en dessous : « you are here ».

La Terre

Urbain ou rural, une latitude et une longitude vous placent en un endroit unique. Un numéro peut être, une rue, un boulevard ou encore une avenue vous placent à quelques centaines de mètres près, dans une ville, qui vous rattache au kilomètre. Une région, un continent. Et puis la Terre. Première limite. Vous. Nous. Elle. 12 000 km de diamètre, 40 000 km de circonférence (il faudrait 47h à un avion volant à 850 km/h pour en faire le tour exactement. PNC aux portes, armement des toboggans, vérification de la porte opposée).

4,5 milliards d’années, 71% de bleu, et un homme qui y habite, pour le meilleur et pour le pire. L’Homo Sapiens, on le sait depuis 2005, a 200 000 ans. Du feu à la bombe atomique.

Le système Terre — Lune.

La terre a un satellite principal : la Lune. Plus petite, à une distance de 400 000 km. Le même avion mettrait 470 heures. Presque 3 semaines. Aller simple. Le soleil s’est levé plus de 17 000 fois depuis que l’homme a fait des petits pas et des tours de roues dessus.

Le Soleil.

Le Soleil. Gros. A 150 millions de km. Loin. La lumière met 8mn20s pour en arriver. Notre avion, TerraOne, mettrait 20 ans pour y arriver, s’il ne risquait pas de fondre. Et Parce que le soleil a un diamètre 120 fois plus grand que la Terre, TerraOne mettrait 230 jours pour en faire le tour. Le Soleil est gros disions nous. La gravité y est de presque 30 g. 15 millions de Kelvin au centre. Le soleil, bien que très grand à notre échelle peut être aussi un bon gros nain à coté d’autre étoile comme UY Scuti dont le rayon est en gros de 2200 fois celui du soleil (donc un diamètre de … 2,4 milliards de km !). UY Scutti est si gigantesque que si la Terre avait le diamètre d’un ballon de plage de 20 cm, le Soleil mesurerait 24 m et UY Scuti aurait un diamètre d’environ 40 km. A l’échelle 1:1, il n’est pas impossible, du fait de l’incertitude de mesure, que si UY Scutti était placée au centre de notre système solaire, son diamètre irait au delà de Saturne… Big !

Le système solaire

Le soleil donc, et des planètes qui orbitent. Planète, du grec « Planétein » qui signifie « errer ». Des planètes qui tournent toutes dans le même sens, en gros sur le même plan de ce qu’on appelle l’écliptique. Parfois, comme Pluton, des planètes perdent leur titre.

« La Peluche locale ». Ne riez pas. Notre système solaire navigue dans un « Nuage interstellaire local », mesurant environ 30 AL. Le système solaire y est arrivé il y a environ 100 000 ans (+/- 50 000 ☺) et en sortira d’ici 15 000 ans.

La peluche locale fait partie d’un amas globulaire qui n’est que le nom d’une zone assez dense d’étoiles. Notre amas globulaire n’a pas de nom. Au sein de notre galaxie, il y a plusieurs centaines d’amas globulaires.

Cet amas globulaire fait lui même partie d’une « Bulle locale », zone de quelques centaines d’AL (année lumière, 10 000 milliards de kilomètres) de large. Elle émet un surplus de Rayon X et il a été proposé que la supernova ayant engendré le pulsar très énergétique PSR J0633+1746 (Geminga) soit à son origine.

Cette Bulle Locale fait partie d’une zone plus grande : la « ceinture de Gould ». D’un diamètre d’environ 3000 AL, elle est une partie majeure du bras de la galaxie dans lequel nous sommes. Cette ceinture de Gould pèserait 10 000 000 de masses solaires (10 millions). Si on considère un cube dont le volume est le même que la sphère composant la ceinture de Gould, cela fait une arête de 2450 AL. En imaginant que les 10 000 000 de masses solaires se répartissent uniformément, et font chacun 1 masse solaire (hypothèse gratuite), ça fait un soleil toutes les 11,5 AL. C’est à la fois beaucoup mais à notre échelle très peu. Si notre soleil était un petit pois de 0,5 cm de diamètre, le petit pois le plus proche serait à … 350 km. Autant vous dire que sauf à faire la découverte la plus majeure de tous les temps, très loin devant l’électricité elle même, nous ne sommes pas prêt de sortir du système solaire pour aller nous poser tranquillement dans un autre système solaire. Il faudra de toutes façons 3 découvertes absolument majeures et fondamentales simultanément :
1 - comment se déplacer « vite » pour éviter d’avoir des voyages qui durent 50 ans quand ça ne sera pas 5000 ans. (sans compter qu’avant de se poser là bas, il faudra envoyer des explorateurs automatisés dont les simples comptes rendus mettront entre 20 et 100 ans à nous revenir, mais qui auront mis entre 100 et 5 000 ans pour y arriver).
2 - comment se protéger de tout débris intergalactique de façon certaine. Se déplacer à 30 000 km/s (tout en amenant 100 ou 50 000 personnes, donc des « navires vaisseaux de 1 à 5 km de long » ) est une chose, mais se retrouver face à un simple caillou de quelques millimètres (quand ce n’est pas 50 cm), indétectable avant le choc, qui vient vers vous à 20 000 km/s, ça dégage une telle énergie que sans s’assurer de sa destruction, c’est de la vôtre dont vous vous assurez.
3 - comment faire hiberner un corps de façon très propre et très fiable pendant « longtemps » ; sachant que si on fait hiberner les corps pendant par exemple 200 ans, il faudra qu’ils puissent à leur réveil bénéficier de toute la connaissance technique et technologique à leur réveil de façon efficace !
Bref, ce n’est pas pour 2025, quand bien même on clonerait Elon Musk en 2020 et en 1000 exemplaires ☺

Cette bulle est un élément du bras de la galaxie (la voie lactée) qui nous porte. Notre galaxie a en effet plusieurs bras : les Bras de Persée, de la règle et du cygne, écu croix, sagittaire carène, et enfin, le bras où nous sommes : le bras d’Orion. Ce bras passe au dessus puis en dessous du bras galactique tous les 66 millions d’années et il fait un tour tous les 250 millions d’années. Nous sommes donc dans notre 21ième révolution autour de la Galaxie.

Nous sommes dans une galaxie (la fameuse Voie Lactée), et cette galaxie est en partie ce que vous voyez à l’œil nu qui découpe parfois le ciel. A l’œil nu, vous ne pouvez rien voir qui se trouve à plus de 1000 AL. En gros, 1/1000 de la taille de notre galaxie. Cela signifie que si vous étiez au centre de Paris, vous verriez de la Terre jusqu’au … Périphérique !

L’étoile la plus proche, depuis environ 30 000 ans et encore pour 30 000 ans est Proxima du Centaure. (Du fait d’être dans la constellation du Centaure). Elle se trouve à 4,22 A.L, soit 270 000 UA (1 unité astronomique = 1 fois la distance Terre Soleil ~ 150 000 000 de km). Pluton, qui n’est même plus une planète, mais qui est loin quand même n’est même pas à 50 UA ! Proxima est une Naine Rouge de grande densité (> 55 t / m3) et du fait de ses paramètres (dimensions, cycle, etc), elle pourrait tenir ainsi 1000 milliards d’années (mille milliards) dans ce cycle principal avant de commencer son cycle de transformation terminale vers la naine blanche alors que pour nous, le Soleil y sera dans 5 à 7 milliards d’années.
4,22 AL, c’est la plus proche mais la vérité c’est que c’est déjà immensément loin : 39 951 921 600 000 de km. Ou 40 000 milliards si vous préférez. Imaginions que nous allions vers elle à 100 km/s, soit, un peu plus vite que ce que l’on sait faire actuellement avec les catapultes gravitationnelles, il nous faudrait presque 13 ans pour y aller. Non, je déconne : presque 13 000 ans.

Un petit mot sur la notion de Constellation. Nous ne sommes pas dans une constellation, puisqu’une constellation est une construction abstraite de ce que donne comme dessin le fait de projeter l’image des étoiles visibles sur une sphère représentant la voute céleste, centrée sur la Terre. Ces dessins peuvent être un bélier, une boussole, un centaure, ou quoi que ce soit pourvu que vous ayez bu suffisamment avant de lui donner un nom.

Les Constellation sont relativement proches puisqu’elles sont visibles à l’œil nu et que l’œil ne peut voir au delà de 1000 AL. (je l’ai déjà dit non ?)
Les constellations très connues sont les 12 signes du zodiaques. Il y en a 88 au total qui se répartissent comme suit : (extrait wikipedia)

Au cours de l’histoire, la définition des constellations a évolué selon la chronologie suivante, en couvrant progressivement l’ensemble de la voûte céleste et en finissant par atteindre le nombre actuel de 88 :

• 47 : Ptolémée, dans son Almageste (150), identifie 48 constellations, incluant les 13 constellations zodiacales. Parmi elles, 47 sont toujours dans la liste actuelle ; et une, qui s’appelait « Navire Argo », a ultérieurement été découpée en quatre (par Lacaille et Gould, voir plus loin).
• 1 : Tycho Brahe (vers 1600) identifie la Chevelure de Bérénice.
• 12 : Johann Bayer, dans Uranometria (1603) définit, dans l’hémisphère sud, 12 constellations nouvelles, dont la Croix du Sud à partir du Centaure, qui sont toujours dans la liste actuelle. Son atlas est le premier à couvrir l’ensemble de la sphère céleste.
• 4 : Petrus Plancius (1612) définit 4 constellations nouvelles, toujours dans la liste actuelle.
• 7 : Johannes Hevelius (vers 1690) définit 11 constellations nouvelles, dont 7 sont toujours dans la liste actuelle.
• 17 : Nicolas-Louis de Lacaille, à la suite d’un séjour au Cap (octobre 1750-juin 1754), propose 14 constellations nouvelles, toujours dans la liste actuelle (parmi lesquelles « la Boussole » provient du mât de l’ancien « Navire Argo »). Il partage le reste du Navire Argo en trois constellations nouvelles, « la Carène », « la Poupe » et « les Voiles ».

soit à ce jour 80 constellations officielles.

Notre Galaxie, la Voie Lactée est une « Galaxie Spirale Barrée » de 100 000 A.L de large qui contiendrait 120 milliards d’étoiles comme le soleil. Certains disent aussi 400. Prenons 250. C’est beaucoup vous pensez 250 milliards ?

Si chaque soleil était un grain de sable de 1 mm de coté, le pavage complet ferait à lui seul 500m de coté. C’est à dire 33 terrains de football. Compter chaque nombre chaque seconde, rien que jusque 1 milliard, en commençant à l’âge de 20 ans, et vous finirez en plein milieu de votre 52ième année. Et vous n’aurez fait que 1/250ième du travail !

Et sur ces 250 milliards d’étoiles, une étude du Caltech indique qu’il y a probablement 100 milliards de planètes dont 17 milliards de taille terrestre. Vous pensez que la vie n’existe pas ailleurs ? Mais c’est votre droit !

Nous sommes à 26 000 AL du Centre Galactique, là où dort paisiblement « Sagittarius A* », notre joli trou noir de 4,3 millions de Masse Solaire (Si, ça commence à faire… mais ça peut être plus : celui de la Galaxie NGC 4889 fait 21 milliard de masses solaires). Le rayon de l’horizon se calcule de façon étonnamment simple puisqu’il ne dépend que de sa masse : r = 2GM/c^2 . Pour notre Trou Noir, l’horizon est donc à environ 20 millions de km. Cela signifie que si vous êtes en deçà de cette distance à la singularité centrale (dont on n’a toujours aucune idée de ce qu’elle est), votre vitesse est celle de la lumière et ciao tout le monde. évidemment, si vous êtes à 20 000 001, il est possible que ça accélère grandement déjà !

Notre galaxie est vieille et se serait formée 600 millions d’années après le big bang, qui lui se serait produit il y a environ 13,8 milliards d’années. Nous sommes donc dans l’une des plus vieilles galaxies de l’Univers puisque ce n’est qu’au bout de 300 millions d’années que la dissociation physique / rayonnement a eu lieu. Avant, l’univers était une soupe opaque dense « intégralement remplie »

Comme nous allons le voir, notre propre Galaxie est en soi un objet immense à notre échelle et pourtant, un objet ridiculement petit pour ne pas dire absolument nanoscopique à l’échelle de l’univers. L’univers a un peu de moins de 14 milliards d’années. Il nous faudrait plusieurs milliards de fois ce temps pour simplement explorer notre galaxie (indépendamment de toutes les autres contraintes : temps de déplacement, mise à disposition de l’énergie pour se transporter etc…) et à l’échelle de l’univers, vous n’aurez en gros « rien fait du tout ». Un peu comme si pensiez perde du poids pour les 10 ans à venir en vous rasant le matin une fois pour toutes ☺

Notre galaxie fait elle même partie d’un « Sous-Groupe Local ». Il s’agit en fait de notre galaxie et des petites galaxies qui tournent autour de la notre. Il y a actuellement environ 50 petites galaxies qui sont liées à la notre, d’un point de vue purement gravitationnel.
Ces galaxies sont beaucoup plus petites que la nôtre et sont toutes à moins de 1,3 millions d’AL. Dedans, vous trouverez la plus proche à 8000 parsecs (2,4 . 10¹⁷ km, soit 24 000 AL) qui est la « Galaxie naine du grand chien », dans la Constellation du « Chien ». Cette petite galaxie contient 1 milliard d’étoiles tout de même.
Les principales sont les deux nuages de Magellan et les galaxies du Grand Chien, du Sagittaire, de la Petite Ourse, du Dragon, de la Carène, du Sextant, du Sculpteur, du Fourneau, du Lion I, du Lion II et du Toucan (ce qui prouve définitivement si besoin était que les mecs devaient boire un truc super frelaté à cette époque).

Dans notre sous groupe local, on trouve des objets ésotériques comme le « nuage de Smith ». Il s’agit d’un nuage d’hydrogène, de taille environ 1 million de masses solaires, et qui mesure environ 10 000 AL de long sur 3300 de large. Le nuage fonce par ailleurs vers notre galaxie à la vitesse de 75 km/s (~850 000 km/h). Il devrait impacter la voie lactée dans environ 27 millions d’années, sur l’un des deux bras principaux, celui de Persée. Il semblerait que le nuage ait déjà traversé la voie lactée il y a environ 75 millions d’années.

Non loin de nous se trouve la Galaxie d’Andromède (Connue aussi sous les noms de Messier 31, M31, ou encore NGC 224) qui se trouve à 2,5 millions d’AL et a M32 et M110 comme petites galaxies satellites. Au total, Le système d’Andromède comprend M32, la M33, M110, NGC 147, NGC 185, Andromeda I, Andromeda II, Andromeda III et Andromeda IV.

Ce sous-groupe local fait lui même partie du « Groupe Local ». Le groupe local est une zone faisant environ 10 millions d’AL de large (100 fois la taille de la nôtre, la Voie Lactée) et où se trouvent environ 60 grosses galaxies proches. Les deux grosses galaxies sont par ailleurs la nôtre et la galaxie d’Andromède. La galaxie du Triangle (M33), la troisième plus grande galaxie du Groupe local, possède probablement la galaxie naine des Poissons comme satellite. Les autres membres du Groupe local sont gravitationnellement indépendants de ces larges sous-groupes.

Il y a peu d’interactions avec les autres groupes locaux voisins comme IC342-Mafei (7 millions d’AL), le filament du Sculpteur (13 millions d’AL), le nuage du chien de chasse (13 millions d’AL), Le Groupe M96 ou le M81 (12 millions d’AL chacune)

Ce groupe local, fait lui même ensuite partie avec la « feuille locale » (on trouve aussi le « feuillet local »), qui, loin d’avoir l’épaisseur d’une feuille, fait 1,5 millions d’épaisseur et 45 millions d’années lumière de large, sorte de palet dont nous serions au centre. Sa définition est une proriété dynamique : les galaxies à l’intérieur s’éloignent les uns des autres à une vitesse d’environ 40 km/s alors qu’au dela, c’est de l’ordre de 66 km/s.

La Feuille Locale est elle même contenue dans un « Volume Local » qui contient environ 260 grosses galaxies et leurs petites galaxies satellites. Ce Volume local mesure environ 70 millions d’AL de large. Dedans, on trouvera nombres de galaxies bien connues comme Centaurus A, le couple M81 et M82 (galaxie de Bode et galaxie du Cigare, 14 millions d’AL), la galaxie du Compas, la galaxie du Moulinet austral (M83), la galaxie du Moulinet (M101), la galaxie du Sombrero (M104), NGC 1512, M51, M74, M66 et M96.

Le volume local est lui inclus totalement dans une structure plus grande, qui porte le nom de « Superamas de la vierge » (Virgo supercluster en anglais), et dont la taille fait environ 200 millions d’années lumière de large. Il y a un amas, celui de la vierge, qui est en son centre, d’où le nom de ce superamas. Notre groupe local, qui pourrait s’appeler « Amas de la Terre » est lui plutôt sur le bord. Il y a environ 25 amas dans ce supercluster, dont ceux dont nous avons déjà parlé (amas de la vierge, mais aussi ses cousines amas de la Vierge II, III etc, les amas des chiens de chasse I et II, l’amas de la Grande Ourse, M81, etc…)

Au total, dans ce superamas / supercluster, il y a environ 10 000 galaxies. Et sa masse est d’environ 10^15 masses solaires, soit 1 million de milliards. Si on posait des grains de sable de 1 mm de coté, cela ferait une surface de 31 par 31 km.

Lorsque l’on considère les mouvements d’ordre gravitationnel, « la masse correspondante n’y est pas si on ne fait les calculs qu’à partir de la luminosité globale ». Ainsi, il n’est pas impossible qu’une bonne partie de la masse du supercluster soit faite de « matière noire », c’est à dire un « équivalent-matière » en terme de masse mais qui ne serait pas sous forme baryonique, c’est à dire principalement de protons et de neutrons. 27% de la masse de l’univers seraient composés de Matière Noire alors que même 68% le serait d’énergie sombre (au pouvoir gravitationnel ‘répulsif’) : à peine 5% de la masse de l’univers seraient composés de la matière « ordinaire », celle que nous connaissons.

Par ailleurs, lorsque l’on considère les différents superamas dont le nôtre, le superamas de la vierge, on peut calculer qu’ils se dirigent tous vers une même direction dans l’univers, vers le « Grand Attracteur », zone où il semblerait qu’il se concentre plusieurs dizaines de milliers de fois la masse de notre propre galaxie. Cette zone est à environ 500 millions d’années lumière. Tout ce qui se trouve d’ailleurs à moins de 350 millions d’années lumière du grand attracteur fonce vers lui à la vitesse de 600 km/s.

A cote de nous, se trouvent donc d’autres superamas, dont certains sont en couple : le superamas de l’Hydre-Centaure est composé du superamas de l’hydre et du superamas du centaure.

Comme ce superamas est lié gravitationnellement à notre super amas, il est aussi dit que cela forme le superamas de la vierge-hydre-centaure.

Il y a quelques supercluster qui sont proches du notre : celui de la chevelure de Bérénice est à 300 millions d’AL, mesure 20 millions d’AL de large et possède 3000 grandes galaxies, d’autres sont à peine plus loin quand notamment le supercluster du Lynx se trouve lui à 12 milliards d’années lumière, c’est à dire 200 millions d’années après la formation des premières étoiles, soit 1,8 milliards d’années après le big bang.

Entre les deux se trouvent encore de grandes structures : on peut noter par exemple à coté du supercluster du Bouvier, le vide dit du Bouvier, qui est une zone de 250 millions d’années lumière de large sans rien dedans. Si cette zone était centrée sur la terre, nous n’aurions pas découvert une seule galaxie avant 1960…

Il y a aussi des structures pleines comme le « grand mur CfA2 », quatrième plus grande structure connue après le Huge-LQG, le Grand Mur de Sloan et le Grand Mur d’Hercule-Couronne boréale.

Le CfA2 (découvert en 1989) est un filament de galaxies qui fait le tour de notre supercluster et de ceux qui nous entourent. Il est environ à 200 millions d’années lumière, mesure 500 de long, 300 de large et au moins 15 millions de profondeur sachant que nous ne sommes pas capables actuellement d’aller voir plus loin.
La plus grande structure connue est Grand Mur d’Hercule-Couronne boréale. Elle fait environ 10 milliards par 7,2 milliards d’années-lumière pour une « épaisseur » de 900 millions d’années-lumière. Elle est distante d’environ 10 milliards d’années-lumière. Autant se dire qu’on est pas prêt d’aller y boire un café en terrasse.

Il existe d’autres structures assez grandes encore, dont les élements sont reliés gravitationnellement. On pense notamment au Grand Mur de Sloan (2 fois plus grand que le CfA2, découvert en 1989), ou encore Le grand mur BOSS, découvert en 2016, fait 1 milliard d’années lumière de large et se trouve environ à 6,8 milliards d’années lumière. Le Huge LQC (découvert en 2013) fait lui 4,04 milliards d’années lumière de long.

Mais revenons un instant à notre Superamas (supercluster) de la Vierge.

Celui ci est contenu dans une structure plus grande qui s’appelle le superamas Laniakea qui signifie « paradis incommensurable » ou « horizon céleste immense » en Hawaïen. Il a été découvert récemment en 2014. En première approximation, ce superamas regroupe principalement 3 superamas, et est l’ensemble des superamas qui convergent vers le « Grand Attracteur » dont nous avons parlé plus haut à la vitesse d’environ 630 km/s.
Les 3 superamas sont le Superamas de la Vierge, le Superamas de l’Hydre-Centaure où se trouve le Grand attracteur lui même et le Superamas du Paon-Indien (qui se trouve à environ 250 millions d’années lumière).

Voila un bout de temps que notre unité de base et le million voire la centaine de millions d’années lumière. Ce sont des distances tout à fait considérables. Pour vous donner une idée, les 250 millions d’années lumière dont nous avons parlées juste au dessus, cela représente 15 000 milliards de fois la distance Terre Soleil. Ou dit autrement, si on voulait envoyer un vaisseau là bas, à 2 366 820 000 000 000 000 000 de km (2367 milliards de milliards de km), à la vitesse de 60 km/s comme nous savons le faire aujourd’hui à l’aide de fusée et de trajectoires à base de catapulte gravitationnelle, il faudrait 1250 milliards d’années. Soit environ 100 fois l’âge de l’univers. Sachez par ailleurs que l’Univers actuellement, est 360 fois plus grand que cela. C’est à dire, qu’à 60 km/s, en 1250 milliards d’années, nous ne pouvons joindre que 0,000002 % du volume total de l’univers. Un peu comme si vous, dans une sphère de 3,6m de diamètre, vous mettiez 1250 milliards d’années pour franchir le 1er cm de la surface vers le centre… Autant vous dire que s’il fallait parcourir le Grand Mur d’Hercule-Couronne boréale dans sa longueur, il faudrait 40 fois plus de temps : juste 50 000 milliards d’années.

Bref.

Ce superamas de Laniakea est lui même contenu dans une structure plus grande. (Si, c’est possible). Cette nouvelle grande structure s’appelle le « Complexe Superamas Poisson Baleine ». Je rappelle au lecteur que la baleine est un mammifère et non un poisson.

Ce complexe est en fait un filament galactique d’une longueur d’environ 1 milliard d’années lumière de long, sur une largeur de 150 millions. Le complexe regroupe environ 60 amas de galaxies. Selon le découvreur, (1987) le complexe est composé de 5 parties :

• le superamas Poissons-Baleine, le plus riche en étoiles, qui donne son nom au complexe dont il fait partie ;
• la chaîne Persée-Pégase ;
• la chaîne Pégase-Poissons ;
• la région du Sculpteur ;
• le superamas Vierge-Hydre-Centaure, qui inclut notre superamas local (le superamas de la Vierge) et le superamas de l’Hydre-Centaure.
• Avec une masse de 10^15 masses solaires, notre superamas Local représente seulement 0,1 % la masse totale du complexe

Et ensuite, d’un point de vue gravitationnel, il n’y a plus rien.

Si on veut résumer, de la Terre à l’univers, d’un point de vue gravitationnel, l’ordre est donc celui ci : Terre → Système Terre-Lune → Système solaire → Nuage interstellaire local (la fameuse ‘peluche locale’) → amas globulaire local sans nom propre → Bulle locale → Ceinture de Gould → Bras d’Orion → Voie lactée → Sous-Groupe local → Groupe local → Feuille locale → Volume local → Superamas de la Vierge → Superamas Vierge-Hydre-Centaure → Superamas Laniakea → Complexe de superamas Poissons-Baleine → Univers observable → Univers

Il ne reste donc plus que l’univers observable et l’univers complet.

Le premier fait 27 milliards d’années lumière de large, l’autre, environ 90.

A cause de l’expansion. Un prochain sujet.

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Vincent Pinte Deregnaucourt

Ingénieur, Mathématicien, Consultant, Professeur, Startuper et Conférencier (bientôt essayiste)