Les drones : alliés précieux de la maintenance du réseau ferré

Vive Le Train !
4 min readApr 19, 2019

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Passionné de modélisme depuis toujours, il travaille pour l’ingénierie et partage son temps entre la cellule informatique du Pôle régional d’ingénierie (PRI) de Lyon et les drones SNCF.

Interview de Jean-Luc Boyer télé-pilote d’aéronef.

Comment passe-t-on de l’informatique aux drones ?

J’ai 51 ans et cela fait 40 ans que je suis un passionné de modélisme, de robotique et d’intelligence artificielle. J’adore tout ce qui vole. En fait, comprendre l’informatique et le fonctionnement des drones qui sont eux-mêmes équipés d’autopilote (mini-ordinateur) passe par une même logique, une même réflexion.

Quel est l’intérêt de la SNCF à utiliser des drones ?

Expérimentés dans l’entreprise en 2012, les drones ont un rôle important dans la surveillance des infrastructures du réseau ferré : ouvrages d’art, ouvrages en terre, caténaires, voies, marquises de gares… Les drones peuvent prendre des photos, qui ensuite seront analysées et concaténées pour effectuer des relevés par l’expert ouvragemétier.

De combien de drones disposez-vous en Rhône-Alpes ?

Le pôle drones SNCF de la région possède trois petits drones de moins de 2 kg pour les relevés de maintenance classique. Et un drone de développement de plus de 4 kg doté d’une batterie importante pouvant porter des capteurs plus lourds et plus complexes. Contrairement aux trois autres drones, nous pouvons lui apporter une évolution permanente.

Par exemple ?

Actuellement, nous apportons des modifications sur un drone de développement afin qu’il puisse prendre des photos des sous-faces d’un viaduc, en passant sous l’ouvrage d’art.

Intervenant dans le domaine public, avez-vous besoin d’une habilitation ?

Oui bien sûr. Nos drones sont enregistrés auprès de la DGAC via la filiale SNCF Altametris créée en 2017. Notre pôle drones travaille aujourd’hui en autonomie mais sous la surveillance sécuritaire d’Altametris, point d’entrée pour toute demande de drones SNCF. C’est aussi la filiale qui gère les habilitations de pilotages des drones. En tant que prestataires d’Altametris, nous avons aussi contribué à la mise en production d’un robot de surveillance des rames Transilien. Et en 2018, cette activité est devenue une référence avec la mise en place d’un robot piloté à distance pour la surveillance de la gare de Nice.

Donnez-nous un exemple de votre intervention avec les drones sur votre région?

Actuellement, je suis à Croze l’Hermitage dans la Drôme. Le drone photographie un mur de soutènement qui est fragilisé. Ce mur est sous surveillance renforcée. L’opération drone consiste, dans un premier temps, à partir des photographies captées, à constituer un modèle numérique 3D géo-référencé. Puis, dans un second temps à répéter régulièrement l’opération afin de voir les évolutions. Mon rôle dans ces opérations est le pilotage du drone. Mes connaissances en informatique sont un « plus », non seulement dans l’utilisation des drones et leur entretien, mais également dans le traitement des données informatiques. Mais moi je ne suis qu’un photographe. C’est l’expert qui analyse le relevé des données et prend la décision ou pas d’entreprendre des travaux. Pour ce mur, c’est nécessaire mais ces travaux pourront se réaliser sans arrêt de la circulation des trains.

Qu’attendez-vous des visites de terrain organisés dans le cadre de l’opération Vive le Train ?

La démonstration de drones dans l’univers ferroviaire permet au grand public de mieux connaître la SNCF. Et puis, la vulgarisation de nos activités en coulisses, contribue aussi à montrer que l’entreprise est à la pointe de la technologie et de l’innovation. Et donc de donner une autre image du service public ferroviaire.

Du Sernam aux drones en passant par la maintenance

Quand il ne fait pas voler des drones, Jean-Luc Boyer est informaticien. Il dépanne alors les quelque 300 utilisateurs de PC, imprimantes… du Pôle régional d’ingénierie (PRI). Lorsqu’il est entré à la SNCF en 1989, il était agent contractuel au Sernam. A la fermeture de la filiale, il est passé à la Traction comme aide-conducteur, ensuite au dépannage des locomotives et des rames puis à la maintenance des engins. C’est en 1998 qu’il a commencé à faire de l’informatique. C’était alors tout nouveau dans l’entreprise. Ce n’est que huit ans plus tard, qu’il a passé un constat d’aptitude pour la spécialisation informatique. Et depuis 2012, tout en travaillant à la cellule informatique du PRI de Lyon, il s’occupe des drones de la région SNCF Auvergne-Rhône-Alpes.

© France Berlioz, pour #ViveLeTrain

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Durant une semaine du 13 au 18 mai 2019 avec l’opération Vive Le Train, SNCF dévoile ses coulisses. Partout en France, sur plus de 150 sites, pour une opération ouverte au grand public, entre le “Comment ça marche ?” cher à Michel Chevalet et le “Vis ma Vie” de cheminot dans un train, une gare, un atelier, un chantier ou un bureau d’étude:

Pour vous inscrire rendez-vous sur: ViveLeTrain.sncf

Vive Le Train !

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