L’importance d’un sprint master et d’un facilitateur externe.

Fabrice Liut
Design Sprint
7 min readMar 30, 2019

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Pourquoi est-ce important, voire nécessaire de collaborer avec des sprints masters et des facilitateurs extérieurs à vos organisations ?

Travailler concrètement avec des sprints masters et facilitateurs externes.

Que ce soit pour l’agilité, le design thinking ou le design sprint, comme pour toute démarche collaborative cherchant à profiter de l’intelligence collective, il est primordial de mettre au centre un projet réel, répondant à un besoin réel. Le sujet au coeur du groupe doit toucher les participants et doit toucher les intérêts de l’organisation directement.

Ensuite, pour accompagner les groupes, apporter les modèles, méthodes et outils, il faut un intervenant neutre, portant un regard neuf sur l’organisation et ses projets. C’est la première personne qui va pousser le vent de fraîcheur, avec un point de vue totalement décentré, aidant les collaborateurs à sortir la tête du guidon. De plus, il n’a alors aucun rapport avec personne, aucun intérêt propre et aucune posture hiérarchique : il facilite déjà, par sa seule présence, un renouveau dans le groupe !

Il est d’ailleurs conseillé de se faire accompagner par une diversité d’intervenants extérieurs. Le sprint master ou le facilitateur apporte surtout une posture, une personnalité et sa singularité. Multiplier les accompagnements permet de diversifier les ressources apportées.

Ces facilitateurs (et mentors, vous verrez après…) interviennent donc sur des projets concrets de l’entreprise, s’intégrant dans la dynamique. Ils aident à constituer les groupes, préparer les ateliers en amont, structurer les phases et timings avec la direction et les collaborateurs. Durant les ateliers, en plus de sa posture de facilitateur, il peut être mentor : il décrypte ainsi en contexte et explique le pourquoi du comment aux collaborateurs. Dans le groupe, certainement 1,2 collaborateurs, pouvant être de tous les niveaux hiérarchiques, sont présents pour travailler et apporter leurs expertises, mais aussi pour apprendre cette posture de facilitateur et de sprint master.

Après plusieurs sessions d’ateliers, sur plusieurs types de projets, ces apprentis peuvent “prendre le volant” de la facilitation. Les mentors interviennent encore mais pour apporter du soutien, pour rassurer, jusqu’à ce que d’un commun accord, l’apprenti se déclare comme autonome.

Il devient ainsi lui-même mentor, pouvant former d’autres personnes à la posture de facilitateur et de sprint master.

Dans un monde idéal, il pourrait même intervenir dans une autre entreprise, apporter son expertise métier et cette nouvelle posture, créant ainsi une collaboration inter-entreprises… Mais là, c’est une autre histoire pour un autre article.

Cependant, avant de pouvoir se lancer dans ce type de collaboration et d’apprentissage, il faut comprendre les biais actuels des organisations et de notre culture, en commençant pas l’illusion de l’autonomie.

L’illusion de l’autonomie.

Le biais principal d’une organisation, que ce soit une petite structure PME ou un grand groupe, c’est le fantasme de l’autonomie. Après tout, si jamais la structure entreprise existe, c’est bien pour faire le maximum en interne non ?

Comment ça se passe alors quand une organisation veut changer ses process et habitudes de travail pour tendre vers la collaboration et l’intelligence collective, qui reposent sur des modèles totalement différents à leurs habitudes ?

La formation interne ou le recrutement.

À nouvelle ligne stratégique, nouvelles directives concernant les compétences à développer dans les équipes. Pour faire qu’un manager prenne une posture facilitateur ou qu’une équipe fonctionne en agilité et en collaboratif, de plus en plus souvent en utilisant la recette Design Sprint, il faut former les effectifs.

Le simple fait de lancer une démarche de formation avec recrutement de formateurs, écriture d’un programme attendu et tutti quanti… est dors et déjà à côté de la plaque. Il est impossible de se former à être sprint master ou facilitateur en 2 jours, même intensifs ! Il est également impossible de maitriser la recette Design Sprint ou les méthodes du design thinking en 3 jours… Il est encore plus improbable de délivrer une certification (qui d’ailleurs n’existe jamais vraiment) après si peu de temps de pratique…

De plus, les démarches de design thinking et de facilitation ne peuvent s’apprendre et se comprendre qu’en contexte de projet réel. Il y a une part d'implication au-delà du rationnel : Il y a le coeur et la réalité du projet (et du terrain). Il faut “sentir” cette réalité pour toucher, par l'expérience directe, l'importance des méthodes design et de l'intelligence collective. C’est par cette démarche seulement que les modèles de pensées des participants peuvent évoluer, se transformer, se libérer.

Ex : Utiliser des projets fictifs, des personas fictifs, faire des recherches et interviews terrains fictifs… Tout ça n’a aucun sens, car si les participants à la formation n’y croient pas eux-même, ils ne peuvent pas créer un réel cadre projet avec les utilisateurs, ni étudier de la donnée qui n’a aucun sens concret…

Les démarches d’innovation et de conduite de changement internes.

Ici la démarche est différente : l’idée est d’ouvrir une bulle dans la bulle entreprise, souvent d’une durée très courte et évènementielle, pour faire émerger des “idées innovantes” qui pourront revenir dans la bulle entreprise principale et en améliorer le fonctionnement.

Le biais ici est que justement, le plus difficile est d’intégrer des idées et des méthodes différentes dans l’organisation. Ce qui se passe alors, c’est que ces événements sont très sympas et stimulants et puis après… tout le monde retourne au boulot continuer comme avant. Bonjour la frustration !

Comment se mettent en place ces démarches en général ?

  • Souvent c’est une conduite de changement venant du top management et de la stratégie : innover, disrupter, trouver des nouveaux leviers business, valoriser la collaboration, engager les collaborateurs, fonctionner en éco-systèmes, etc…
  • Un pôle innovation ou conduite de changement ou autre récupère les directives et lance des expérimentations avec des budgets aloués ou des sponsorings. Souvent, ça prend la forme d’un “challenge innovation” ou autres “journée créative & design thinking”.
  • L’entreprise collabore alors avec une agence de conseil, de design, de coaching, etc… Ceux qui semblent de confiance et qui portent les buzzwords qui vont bien : #créativité #designthinking #innovation #disruptif et toute une collection qui se renouvelle tous les 2,3 mois.
  • Cette collaboration est un évènement ponctuel, un programme ou projet en dehors de la dynamique principale de l’entreprise. Elle rejoint les démarches d’interprenariat, de start-up internes, etc…
  • Il est espéré que des idées “innovantes” puissent venir s’intégrer dans les projets réels de l’entrerprise. C’est comme tester de pêcher autrement dans un autre lac pour voir si ça marche et si c’est le cas, changer la manière de pêcher de tout le monde dans le lac habituel…

Le soucis, c’est que cette vision très silotée de l’innovation ou conduite de changement n’est pas efficiente pour enclencher une réelle transformation de l’organisation. La technique du déconnecter/reconnecter, du “plug & play”, est trop simpliste lorsqu’on agit sur un système complexe.

Souvent, ces démarches deviennent plus des “team buildings” améliorés, donnant l’impression aux collaborateurs qu’ils sont en train d’agir sur la stratégie de leur entreprise. Et puis, si rien ne se passe après, c’est la désillusion, la frustration et tout le monde perd confiance en ces démarches…

De plus, si des collaborateurs ont compris et sentis l’intérêt de la démarche design et de la facilitation malgré tout, il se sentent impuissants pour renouveller l’expérience dans leurs services, au quotidien… Encore une fois, ce n’est pas en 1 à 5 jours qu’on devient sprint master ou facilitateur.

Pour les agences qui accompagnent les entreprises de cette manière, c’est récupérer des budgets aujourd’hui mais se tirer une balle dans le pied pour demain. Si la volonté est d’évangéliser ces “nouvelles” méthodes et postures, c’est raté sous ce format.

La démarche de recherche Design thinking.

Je passerai rapidement sur ce biais-ci car c’est le plus fréquent et depuis plus longtemps. L’entreprise cherche à innover et s’associe avec une agence pour lancer durant des mois des ateliers de créativité et d’innovation pour faire émerger des idées… Souvent les méthodes et les outils sont plus “frais” qu’un simple brainstorming mais en sortie c’est la même chose : des classeurs et des classeurs d’idées qu’on collectionne pour plus tard sans jamais vraiment les utiliser.

Pourquoi ? Encore une fois : le plus difficile n’est pas d’avoir des idées. Le plus difficile est de transférer ces idées en actions et démarches réelles, intégrées dans la dynamique de l’entreprise.

Je ne parlerai pas des “labs” et autres “salles de créativités” qui restent souvent vides et inutilisés…

Comment faire autrement alors ?

Mentors.

Si vous souhaitez inviter des sprints masters et facilitateurs extérieurs dans votre organisation, travailler et apprendre directement en contexte projet, vous n’avez qu’à vous inscrire ici 👈

Ce réseau de Mentors est un commun : c’est-à-dire qu’il mêle tous types de sprints masters et facilitateurs, venant de tous les horizons. Un premier vous contactera et déterminera avec vous s’il est le mentor le plus adapté à votre besoin et celui du projet. Si c’est le cas, vous pourrez démarrer la collaboration et l’apprentissage en contexte et si ce n’est pas le cas, il vous proposera un autre mentor, le plus adapté 🚀.

C’est simple : une porte d’entrée sur un champ des possibles très large. Travailler dans le concret sur vos projets, apprendre et devenir vous même mentor. C’est ce type de démarche en pas à pas et en transmission directe qui transforme les manières de travailler, les cultures et la société.

Alors, on facilite ensemble ?

Ps : Si vous êtes facilitateurs, sprint masters, agences, n’hésitez pas à nous contacter aussi : autant relier nos démarches et permettre à toutes les organisations d’accéder à la plus grande diversité de mentors possible ! En bonus, nous pourrons montrer que dans une culture de collaboration, il n’y a plus de concurrence utile💋.

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