La beauté dans le changement…
Je discutais avec Henri, vrai « commandant en chef » de l’immeuble.
Il descendait chercher son courrier, toujours habillé de la même robe de chambre violette qu’il pique à sa femme, et affublé des mêmes charentaises à carreaux verts qui ont déjà vu passer deux guerres…
Bien remonté, « l’ancien » me dit :
C’est un peu facile finalement…
Regarde-nous ! On se plaint, on se « rebiffe », on hurle que le système est mal fait, que tout pourrait être différent, que là, ah oui là vraiment ce n’est pas juste, et puis lui n’est pas très sympa, et là encore je me suis fait avoir, je n’ai pas eu de chance…
On est tous là à dire que tout va si mal et pourtant j’en vois peu d’entre nous, se « perdre » à OSER ESSAYER DE CHANGER ce qu’ils détestent tant …. ! « Ça ne me convient pas ça, ne me va pas, c’est trop dur, ce n’est pas suffisant… »
Rahhhh cette « culture » du « je me regarde le nombril » !
« Finalement les premiers à bloquer leurs chances d’accéder à ce changement, sont ceux-là même, qui se plaignent que « rien ne change et que tout est mal fait. »
« A ceux-là, tu vois, avec les années, j’ai envie de leur dire qu’ils ont raison !
Bien vrai ! ma petite, les choses sont mal faites ! Que nous sommes gouvernés par les mauvaises personnes, que le système économique ne marche que pour une petite partie d’entre nous, que les guerres n’ont jamais réglé le problème, que le système éducatif n’est riche d’enseignement que pour ceux qui arrivent à se « trouver dans ce système », et que pour les autres, il sera créateur de névroses, et moteur de perte de confiance… »
« Moi », qu’il me dit :
« j’avoue, j’ai laissé faire, je suis resté bien au chaud, je n’ai pas voulu changer, j’ai observé les autres sans bouger, je les ai vus essayer de se battre et échouer, je n’avais pas envie qu’on me voit moi, me tromper, perdre … Alors j’ai laissé couler parce que c’était plus facile, j’ai rien dit parce que je pensais que de toute façon ça ne changerai rien, je me suis laissé gouverner par mes propres peurs, par une certaine honte de faire différemment..
Je ne voulais pas faire partie des cases mais je me rends compte que j’avais du mal à en sortir … »
« Mais Sarah, la beauté dans tout ça, c‘est qu’en tant qu’Homme, nous sommes capables du pire comme du meilleur, et n’oublie pas la solution, tu là connais déjà, c’est toi qui l’a … »
C’est gâcher que d’être spectateur du temps qui passe, et de ne pas tenter d’en devenir l’acteur !
Bon aller je remonte , sinon je vais finir en surgelé picard ! A demain !”
