SÉRIE N°1

Clémentine à Bicyclette
Nouvelles Portes.
5 min readOct 25, 2017

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Je commencerais comme ça, tu sais, comme les histoires qu’on avait l’habitude d’entendre lorsque l’on était petit : « Il était une fois » …Ils vécurent heureux années après années, firent des enfants, trouvèrent un job de rêves…

Evidemment, je te la fais courte sur la partie argent, il n’en parle jamais…Non mais, comme si ça coulait de source !

Oui oui dans ces histoires-là, c’est un Dieu bienveillant qui culmine au-dessus du monde, le genre actionnaire, dévoué au bien-être de ton portefeuille … !

Peu importe … Tu m’étonnes que la plus part des gens se fassent cette idée de l’accomplissement, de la façon de voir la vie, ou de se dire que le bonheur c’est surement l’histoire de cette foutue cendrillon…

J’ai vécu une histoire assez similaire à la sienne d’ailleurs, mais avec un léger soupçon de bulles en plus tu vois… :

Oui, la Cendrillon du 21ème siècle c’est MOI !

Cendrillon ayant trop bu se trouva fort bien à la rue.

Bien décidée à se mesurer aux plus hautes, elle ne prit pas garde, car préférant la quantité à la qualité, le talon s’en senti bientôt désarmé !

Tenant en son bec une coupette, regarda maître Bernard, puis lui tint à peu près ce langage

- OH DU BATEAU! QUE T’ES JOLI,QUE T’AS L’AIR BEAU

A ces mots Bernard resta coi,

Puis, pour lui montrer sa belle joie, s’approcha et ouvrit grand les bras.

Ni une, ni deux, cendrillon engloutit le verre, qu’elle fini par jeter par terre!

Mais trop de précipitation freine les actions, et c’est sans prévenir qu’elle alla s’aplatir!

Moralité: Mauvaises chaussures rime avec grosse fracture …

Ce sont de vieilles histoires, et elles portent bien leurs noms…

Vieilles, parce que le monde a changé, et comme tout va souvent de pair, l’homme aussi.

Sa vision du monde et des priorités, sa façon de voir l’amour, de haïr, de vivre dans la peur, de transformer du rien en problème, de se créer de nouvelles névroses.

Notre gouvernement est très fort pour ça, parlez-en aux Américains cette politique de la peur, ce nouveau frigo qui vient de sortir, cette propriété hypothéqué sur 100 ans … Un beau melting-pot de frustration et d’emmerdes quotidiennes.

Et dans tous cela toi, moi, et les autres joyeux lurons on essaie de se construire tant bien que mal.

J’ai eu droit, à nouveau, il y a peu de temps à la phrase, « et toi Vidya tu es heureuse hein ? Comment ça se passe »

“Comment ça se passe”??? Je n’en sais fichtre rien!

Une foutue ligne sur laquelle on avance en croisant les doigts de ne pas se prendre une branche en pleine gueule, voilà comment ça se passe!

Et puis être heureux après tout c’est un peu subjectif non ?

Donc oui, l’un dans l’autre, disons-le, je suis plutôt heureuse, tout dépend toujours de quel côté on se place dans la comparaison.

Car oui finalement c’est une histoire de comparaison, on juge souvent sa vie d’après celle de quelqu’un d’autre. L’herbe paraît si souvent plus verte chez le voisin…

Ça fait souvent ça dans ma tête cette vision du jardin d’Eden où Eve a perverti Adam… Et j’ai envie de lui crier :

“Mais bouffe-là ta pomme nom de Dieu !!!”

Et puis pervertie c’est vite dit on voit bien qu’il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère l’ami …

Ce foutu dîner… J’ai toujours du mal à comprendre pourquoi j’ai dit oui …

« Mais si tu sais Sophie, ma pote du boulot… Le pote du mari de son amie organise un dîner, pleins de gens influents, de nouvelles connections! Tu verras, tu vas adorer ! »

Bref elle m’a eu dans un moment de faiblesse, pleine digestion après le repas de midi.

Ça a tendance à me faire dire oui à n’importe quoi tellement je suis à deux doigts de rejoindre Morphée …

« Oui évidemment ce sera avec plaisir Béa ! … »

J’aurais mieux fait de me bouffer un doigt …

Mais au lieu de ça, je suis sortie faire une course, et c’est en faisant 20 mètres, que je me suis dit que le destin n’en avait pas fini de se foutre de ma gueule.

Même trottoir, même heure, même rue, je déteste quand ça m’arrive, j’aurais bien aimé traverser, mais ça ce serait vu …

C’est fou l’effet que peut faire un simple visage, juste de voir quelqu’un que tu ne voulais pas voir.

Comme si tu étais projeté dans LA VRAIE réalité, celle que l’on évite quand l’on souhaite oublier quelque chose, alors comme une espèce de trou noir tu es happé dedans, et tu vis un étrange retour en arrière.

Aspiré dans un tube temporel, toutes les couleurs autour de toi et les images qui défilent si vite que ça n’a plus sa forme originelle.

On dit que l’homme n’utilise que 15% de la capacité de son cerveau. Qu’un jour peut-être, à force d’évolution et de démultiplication des cellules nous pourrions être capables de contrôler notre corps, ces aptitudes, la matière autour de nous. Contrôler ces semblables. Il se dit même que ceux sur quoi nous avons posé nos bases, l’Homme, au sens large n’existerait plus, car nous régissons les bases de l’Humanité sur des probabilités mathématiques. Aucune autre unité de mesure n’existe encore, si ce n’est le temps … Qu’il serait possible de ne plus rien ressentir, ni peine, ni amour, ni bonheur. Que l’on se rendrait finalement compte que tout ça ce ne sont que des barrières derrières lesquelles nous nous serions cachés et que l’on se serait nous-même imposées pour pouvoir trouver une façon de quantifier tout le reste.

Qu’est-ce que l’on deviendrait alors ? Surement des êtres doués d’une intelligence supérieure, ne ressemblant en rien à l’homme d’aujourd’hui. Nous ne serions plus menés par nos sentiments, notre raison, ou nos désirs, mais par autre chose …
On ne ressentirait alors plus rien …Plus d’enfermement dans la douleur ou le bonheur. Mais à quoi ressemblerions-nous ?

C’est sur cette réflexion, qu’en le voyant j’ai souhaité si fort être un robot …

Alors là belle perf, beau but ; les 3 belles réponses de base que tu dis lorsque tu n’as pas envie de parler, mais que tu as surtout la forte envie de t’en aller.

« Salut, oui ça va, en plus il fait beau, oui bonne journée aussi » …

Oui… c’est sûrement le fait de parler du climat qui m’a fait dire que j’avais définitivement touché le fond !

Et PAF! la vie s’est arrêtée pendant dix secondes quand je reprenais mon chemin. Dix secondes à revoir les derniers mois te défiler devant les yeux c’est franchement long. J’ai respiré bien fort, je voulais que ça disparaisse, mais comme je n’utilise mon cerveau qu’à 5% comme la plupart des gens, ne faisant pas partie, encore, de l’espèce des dauphins, il a bien fallu que je fasse un effort.

Allez maintenant on s’occupe l’esprit, on trouve, vite on trouve quelque chose là !!!

Le dîner de Béa je l’avais presque oublié celui-là… Mais là, ça sonnait comme la libération !

Quelques heures plus tard c’est en direction du « dîner de l’ami d’un ami » que je me rendais.

A SUIVRE

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