Bidon

Oli CLEMENT
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1 min readJun 29, 2021

Novembre. Il fait bien nuit. Je marche avec mon jerrican d’essence en me demandant si j’ai pas l’air carrément flippant. Je porte un grand manteau et j’ai la sensation de dégager cette détermination glaçante qui appartient aux gens très forts, à première vue un peu paumés. Dans le silence et nimbée de cette aura mystérieuse, je suis un peu une héroïne. En réalité, je dois ressembler à une fille qui marche en portant un bidon.

Bien qu’en hyper-vigilance, je me sens parfaitement sereine.
Je pose le jerrican près de moi quand j’atteins l’arrêt de bus et patiente quelques minutes. J’observe avec curiosité les mouvements alentours.

Lorsque la porte du bus s’ouvre, je m’adresse au chauffeur :
« Vous pensez que je peux monter avec mon bidon d’essence ? Je suis en panne, je dois aller récupérer ma caisse.
- Hum, normalement non, mais bon, vous allez où ?
- Quartier de l’Allumette.
- …
- Euh, je veux dire, je suis vraiment tombée en panne dans ce coin, c’est pas une métaphore, quoi.
- Montez. »

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Oli CLEMENT
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Accompagnement au changement par l’innovation numérique, sociale et organisationnelle. Neurodivergence, inclusion, tout ça. Aime beaucoup lire et un peu écrire.