Phantom Poems | Poèmes fantômes
By Meghana Mysore, DC’20
Hand Map | La Carte de Ma Main
ORIGINAL
Dans la nuit le monde marbré
fait pousser les mains comme les fleurs,
émergeant du sol fissuré
et une main est la mienne.
Les voitures dans la ville conduisent
sur ma main :
les intersections veinées,
les routes charnues de la peau.
Les conducteurs demandent des directions
parce qu’ils ne comprennent pas la carte
de ma main.
Enfin, ils apprennent comment rentrer
chez eux,
à travers la veine et la chair de ma main,
mais moi —
je cherche encore.
TRANSLATION
In the night the marbled world
gives rise to hands growing like flowers
from cracked ground
and one of them is mine.
The cars in the city
drive over my hand:
the veined intersections,
the fleshy skin roads.
The drivers ask for directions,
for they don’t know their way
around my hand.
Eventually, they learn how to go
home
through the vein and flesh,
but I —
I am still looking.
I am free of my body | Je suis libre de mon corps
ORIGINAL
Quand elle était petite,
elle dessinait des images
de femmes sans corps,
empilées sur des pages
comme des livres empilés
sur une étagère.
soignées et propres, disait-elle.
Sa mère souriait et lui demandait,
pourquoi ces femmes n’ont-elles pas de corps?
Et elle souriait à sa mère
de sa manière innocente et disait,
parce qu’elles sont libres
TRANSLATION
when she was a child,
she used to draw pictures
of women without bodies,
stacked on the page
like books stacked
on a shelf.
neat and clean, she’d say.
her mother would smile and ask her,
why don’t these women have bodies?
and she’d smile back
in her innocent way, and say
because they’re free