The Ghosts of a Double Heritage | Les fantômes d’un double héritage

Raphael Veron
accent
Published in
3 min readDec 26, 2016

By Raphael Veron, PC’20

Can a rich and beautiful ancient past coexist with the ghosts of recent years of horror? Diving into Cambodia’s dual heritage triggers a difficult reflection on the weight of history.

ORIGINAL

Certains endroits de ce monde portent les cicatrices indélébiles d’une histoire violente. Parfois, une histoire violente et récente assombrit un passé d’une extrême richesse. Ceci est peut-être plus évident au Cambodge que nul part ailleurs sur terre.

Aujourd’hui, Phnom Penh est une ville qui caractérise l’énergie que l’on trouve en Asie du Sud-Est. On y trouve un certain souffle, un mélange de bruits et d’odeurs qui n’existe nulle part ailleurs. La joie de vivre du peuple Khmer se ressent à tous les coins de rue. Et puis, brusquement, en franchissant le mur de Tuol Sleng, un bâtiment qui ressemble depuis l’extérieur à n’importe quelle école cambodgienne, le passé douloureux du pays s’abat sur les visiteurs. Une ancienne école, convertie en 1975 en prison secrète du régime Khmer Rouge, témoigne des sombres années du Cambodge, mais aussi de l’hétéroclite politique étrangère des pays occidentaux, qui jusqu’au début des années 90 reconnurent le régime Khmer Rouge comme étant le gouvernement légitime du Cambodge et qui refusèrent de qualifier les actions de Pol Pot de génocide. Les dirigeants qui survécurent à la chute du régime ne furent jugés qu’à la fin des années 2000.

A peine 300 kilomètres au nord de Tuol Sleng se trouve l’ancienne ville d’Angkor, une ville plus grande que la Rome Antique et un trésor historique et architectural. À l’heure où la plupart de l’Europe pataugeait dans la maladie et les querelles intestines, Angkor disposait du système d’irrigation le plus avancé au monde, et ses temples n’ont pas encore dévoilé tous leurs secrets aux architectes contemporains. Aujourd’hui, la ville reste l’un des trésors les plus précieux du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Comment peut-on réconcilier ceci avec l’horreur de Tuol Sleng ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Quoi qu’il en soit, le peuple Khmer porte ce double héritage et exhibe encore les marques de nombreuses années d’horreur. Néanmoins, aujourd’hui ces fantômes demeurent cachés dans la vie de tous les jours, grâce à l’énergie et le grand cœur du peuple Khmer, et ne se dévoile qu’au visiteur attentif.

TRANSLATION

There are some places in this world that bear the indelible scars of a violent history. Sometimes, a recent violent past casts its shadow on a rich and complex heritage. This is arguably more visible in Cambodia than anywhere else.

Today, Phnom Penh is a city that embodies the energy of Southeast Asia. One finds a very special spirit: a mix of sounds and smells that doesn’t exist anywhere else. The joie de vivre of the Khmer people can be felt at every street corner. Then, suddenly, as one enters Tuol Sleng — a building that looks like any other Cambodian school — the painful past of an entire nation is suddenly visible. Tuol Sleng was a former center of learning, converted in 1975 into a secret Khmer Rouge prison. It stands as a witness to Cambodia’s dark years, and also to the West’s hypocritical foreign policy, which continued to support the Khmer Rouge as Cambodia’s legitimate government until the 1990s and refused to qualify Pol Pot’s actions as genocide. The surviving leaders of the Khmer Rouge party were not tried until the late 2000s.

But hardly three hundred miles to the North of Tuol Sleng is the ancient city of Angkor, a city that was once home to more people than Ancient Rome and a historical and architectural treasure. As the majority of Europe was lost in the Black Plague and political infighting, Angkor possessed the world’s most advanced irrigation system, and even now contemporary architects have not deciphered all the secrets of the temples of Angkor. Today, the city remains one of the most treasured UNESCO World Heritage Sites.

How does one reconcile this magnificence with the horror of Tuol Sleng? This question is painstakingly hard to answer, but the Cambodian people carry this dual heritage, and still bear the scars of years of horror. But the unique energy and heart of the Khmer people means these two histories remain largely hidden in everyday life. Yet if one pays close attention, the ghosts of this dual heritage reveal themselves.

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