Comment la Côte d’Ivoire peut-elle rattraper son retard technologique ?
Dans l’un de nos récents billets d’actualité[1], nous avons commenté le rapport annuel de la Banque Africaine de Développement (BAD) sur les perspectives économiques en Côte d’Ivoire. Nous rappelions notamment la nécessité pour la Côte d’Ivoire d’accélérer sa diversification et sa transformation économique et trouver d’autres leviers de croissance en plus de l’agriculture.
Dans son rapport annuel sur les perspectives économiques en Côte d’Ivoire[2], la Banque mondiale (BM) est également revenue sur la nécessité de moderniser l’économie ivoirienne en soulignant qu’un des principaux défis de la Côte d’Ivoire dans sa marche vers l’émergence est d’accroitre la productivité au sein de son économie dans la durée. Pour ce faire, la BM propose une stratégie articulée autour de trois axes complémentaires :
· « ouvrir l’économie ivoirienne afin d’attirer des investisseurs étrangers et de bénéficier ainsi de transferts technologiques et de compétences ;
· renforcer les compétences locales afin d’être en mesure d’assimiler, adapter et exploiter efficacement de nouveaux outils technologiques ;
· réduire le prix des transports en améliorant les performances des ports ivoiriens (et des liaisons connexes), mais aussi celui des communications virtuelles en abaissant les coûts associés à l’usage des services de téléphonie mobile et internet »[3].
En plus de ces axes, nous souhaitons préciser le besoin de sensibilisation des entreprises ivoiriennes en ce qui concerne la recherche et développement (R&D). En effet la culture de la recherche demeure très faiblement ancrée dans les mentalités ivoiriennes ; le faible niveau de dépenses de R&D au sein des entreprises ivoiriennes, même matures, le prouve : les entreprises ivoiriennes dépensent en recherche et innovation presque 3 fois moins que leurs homologues dans le reste de l’Afrique sub-saharienne (6,8 contre 17,8%)[4].
Dans ce contexte, bien que plusieurs actions soient nécessaires pour permettre à la Côte d’Ivoire de rattraper son retard technologique, la sensibilisation des acteurs économiques à la recherche reste une étape incontournable dans le cadre d’une éventuelle stratégie nationale d’innovation. Cette étape est d’autant plus cruciale que la demande interne en compétences scientifiques dans le secteur privé constituerait un levier majeur pour le développement de la recherche académique.
Alain N’Ghauran
[1] https://medium.com/actualit%C3%A9/faut-il-vraiment-se-fier-aux-perspectives-%C3%A9conomiques-en-c%C3%B4te-divoire-7919fd96b3e6
[2] Banque Mondiale, Aux portes du paradis — Comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique ? janvier 2018.
[3] http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2018/02/08/cote-divoire-must-modernize-its-economy
[4] Banque Mondiale, Aux portes du paradis — Comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique ? janvier 2018, p.48.
