Boko Haram, la visibilité internationale d’une entreprise terroriste locale, le cas des #DapchiGirls

Afriques connectées
Afriques Connectées
13 min readApr 27, 2018
Cartographie du 5 mars au 22 avril, réalisée avec les algorithmes Force Atlas 2 et Eigenvector qui mettent en valeur les comptes les plus connectés au reste du réseau.

Depuis 2014, le groupe islamiste Boko Haram, ayant fait allégeance à Daech en 2015, terrorise les populations dans le Nord du Nigéria. L’acte le plus médiatiquement couvert du groupuscule mené par Abubakar Shekau est le rapt de 276 lycéennes à Chibok en 2014. Un événement qui avait suscité le très célèbre mouvement mondial #BringBackOurGirls, lancé sur Twitter.

Les exactions de Boko Haram, les pillages, les actes de terreur dans les villages, ont provoqué le déplacement de 2,4 millions de personnes selon le HCR dans la région du bassin du Lac Tchad. Dernier grand fait en date : l’enlèvement le 19 février puis la libération le 21 mars d’une centaine de lycéennes à Dapchi, village du nord du Nigéria.

Boko Haram est un sujet hautement politique au Nigéria. Les présidents successifs, Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari, se sont lancés dans un combat acharné, sans véritable efficacité, contre cet acteur du désordre et du désastre. M. Buhari, le Président actuel, semble de plus en plus contraint par l’opinion publique nationale de réagir et de mettre fin aux actions du groupe islamiste et voit en parallèle se former une véritable “fronde politique”.

Boko Haram reste le symbole d’un pays, le Nigéria, qui n’arrive pas à résoudre la crise qui sévit depuis des années sur son territoire. Après des millions de tweets postés autour de #BringBackOurGirls, quelle trace laisse cette faction islamiste sur le web et les réseaux sociaux ?

Afriques Connectées analyse, avec l’aide de la plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain, dans cet article les principaux vecteurs de visibilité et enjeux sur Twitter concernant Boko Haram de fin février à fin avril 2018.

La médiatisation de Boko Haram : l’international à l’épreuve du terrain

Le groupe islamiste est, dans l’image, indissociable du Nigéria et des exactions qu’il y a menées. Tantôt enjeu politique, régional voire international, Boko Haram reste une épine dans le pied du pays et sa région autour du lac Tchad. Depuis ses racines d’opposition idéologique à son allégeance à l’EI, en passant par ses dissensions internes aboutissant à une étrange entité bicéphale, Boko Haram s’est imposé comme un marqueur politique des difficultés d’unité du pays.

Boko Haram et le Nigéria : un enjeu politique vieux de plusieurs années

En mars 2015, Muhammadu Buhari devient Président de la République fédérale du Nigéria, en battant le président sortant Goodluck Jonathan. Boko Haram est déjà au cœur de toutes les discussions : non seulement l’enlèvement des lycéennes de Chibok est dans tous les esprits, mais le scrutin a été reporté de 6 semaines “par la Commission nationale électorale indépendante, qui estimait que l’armée mobilisée à combattre les islamistes de Boko Haram ne pourrait pas assurer la sécurité des votes” (RFI).

Quelques mois après avoir été élu, en décembre 2015, Muhammadu Buhari annonce avoir “défait” Boko Haram, ou presque : “technically defeated” sont les mots qu’il utilise lors d’un entretien avec la BBC.

Deux ans et demi plus tard, la situation et les récents événements au Nigéria semblent bien montrer qu’il existe dans le pays une situation précaire dans laquelle Boko Haram est un facteur plus que dominant.

Aujourd’hui, de nouvelles élections sont en préparation pour février 2019, et le Président Buhari a annoncé sa candidature, suscitant des réactions… mitigées : une “fronde” d’opposants politiques s’est mise en place (Jeune Afrique).

Le nombre de mentions et d’interpellations adressées au Président laisse présager que son bilan concernant Boko Haram sera un sujet déterminant concernant sa prochaine bataille électorale : élu dans un contexte de l’enlèvement de Chibok, sa campagne pour sa propre succession le sera dans celui des lycéennes de Dapchi… et Boko Haram comme le symbole d’un échec politique national, voire international avec plus de 1,7 millions de déplacés internes et 208 000 réfugiés (voir : “L’ONU “alarmée” du retour forcé de Nigérians du Cameroun ayant fui Boko Haram” de VOA Africa).

Preuves, s’il en fallait encore, de la prégnance de ces deux phénomènes dans le pays :

  • L’émergence depuis le 23 avril d’un hashtag #ImpeachBuhariNow (plus de 5 000 occurrences), notamment porté par @NGRWailers (20 800 followers) un mouvement politique pro-démocratie ;
  • La récente attaque de Boko Haram contre la ville de Maiduguri le 26 avril, pour libérer “plusieurs centaines” de ses membres emprisonnés (Le Monde — 27/04/2018)

Les coups d’éclat de Boko Haram au cœur de sa visibilité à l’international

Les grands médias occidentaux relaient de manière ponctuelle les actualités liées à Boko Haram : ce sont surtout les coups d’éclat du groupe islamiste qui trouvent de l’écho, encore plus lorsque approche la date d’anniversaire de l’enlèvement des lycéennes de Chibok (4 ans). Les attaques, pourtant mortelles, contre la population, sont moins visibles, moins évoquées dans ces grands médias. Sans pour autant oublier la situation, les médias internationaux semblent avoir opté pour des contenus plus fouillés, plus profonds : le New York Times propose un dossier interactif de portraits de femmes nigérianes ayant été libérées du joug de Boko Haram, quand Al-Jazeera English publie une vidéo reportage de son émission Witness. Ce reportage s’intéresse à l’histoire d’“Aisha”, une femme faisant partie des chasseurs-mercenaires engagées par l’armée nigériane pour traquer la faction islamiste. Surnommée “The Queen Hunter” dans la vidéo, Aisha est traitée comme une icône dans la vidéo. Ces formats travaillés suscitent un fort engagement et expliquent la place que ces deux médias prennent dans la cartographie ci-dessus.

Durant la période analysée, les articles les plus relayés sur Twitter sont issus de ces grands médias internationaux anglophones, avec notamment des articles publiés par le New York Times, le DailyMail, Wall Street Journal, CNN ou le Guardian, principalement sur le sujet de la libération des otages de Dapchi.

Top 10 des articles les plus partagés sur Twitter depuis début mars 2018

Seul média local à émerger aux côtés des médias internationaux : le site d’information nigérian Sahara Reporters, basé à New-York, concentre 2 des 10 articles les plus partagés sur la période.

Si les articles venant du New York Times et de CNN sont en majeure partie partagés par des comptes Twitter américains, les partages des articles du Guardian, de Wall Street Journal, du DailyMail et de Saraharareporters.com proviennent, eux, de comptes basés au Nigéria.

À noter : assez peu de reprises de ces informations dans les médias et l’Afrique francophones.

Au quotidien, les experts relatent le terrain

Outre Sahara Reporters, certains de ces grands médias relayés par des comptes nigérians s’appuient sur des reporters en Afrique, qui jouent le rôle de relais sur Twitter : Stephanie Hegarty (BBC), Joe Parkinson (WSJ), Ruth Maclean (Guardian)… et qui ont un impact dans les circulations des informations. L’exemple le plus parlant est le thread de Joe Parkinson, cumulant 1,3k retweets.

Ce sont des “reporters”, des relais plus locaux, voire régionaux, qui semblent être des sources d’informations de premier ordre. Sans pour autant avoir des affiliations politiques ou avec un journal en particulier, certains comptes Twitter de “reporters” émergent ici et là, à l’image du thread de @ContactSalkida, relatant les enjeux de l’enlèvement de Chibok pour le Nigéria, dans une situation précaire.

Les jeunes filles de Dapchi au centre des discussions sur Twitter

Cartographie du 21 au 28 mars, réalisée avec les algorithmes Force Atlas 2 et Eigenvector

L’enlèvement puis la libération des jeunes filles de Dapchi a été l’occasion de prises de paroles politiques pour les officiels des institutions nigérianes, le chef de l’Etat a abondamment commenté la libération des jeunes filles sur son compte Twitter, annonçant notamment qu’il recevrait les jeunes filles à Abuja, la capitale :

La semaine qui suit la libération des captives de Dapchi, le compte du Président nigérian est ainsi le plus central et le plus visible sur la cartographie ci-dessus. Il s’agit du compte qui enregistre le plus de mentions sur le sujet. La plupart des autres comptes visibles sont ceux d’officiels du gouvernement et présentent de nombreuses mentions alors qu’ils ne se sont pas exprimés sur le sujet.

Le président du Sénat Bukola Saraki a pour sa part insisté sur la nécessité de faire revenir les autres filles enlevées et interpelle le Président Buhari dans un communiqué publié sur sa page Facebook :

L’auteur Reno Omokri, ancien assistant de l’ex-Président nigérian Jonathan Goodluck, très nettement visible sur la cartographie, a quant à lui tweeté a de très nombreuses reprises durant la semaine du 21 au 28 mars pour critiquer l’action gouvernementale.

Entre début mars et fin avril, l’attention des internautes se porte de manière bien plus importante sur le cas de l’enlèvement et de la libération des lycéennes de Dapchi que sur l’attaque meurtrière menée par Boko Haram quelques jours plus tard.

21 mars : Boko Haram libère plus de cent écolières de Dapchi.
1er avril : une attaque de Boko Haram contre Maiduguri fait au moins 18 morts.
14 avril : quatrième anniversaire de l’enlèvement des lycéennes de Chibok.
26 avril : Boko Haram attaque Maiduguri pour libérer “plusieurs centaines” de ses membres emprisonnés

On note en effet un pic de discussion sur Twitter de plus de 73 000 tweets le 21 mars, jour de la libération des otages, alors que seuls 17 000 tweets sont à dénombrer le 2 avril, au lendemain de l’attaque nocturne perpétrée à Maiduguri.

Le rapt des jeunes filles est le sujet le plus visible sur les réseaux sociaux, du fait de deux caractéristiques ambivalentes qui lui sont inhérentes. À la fois inédit, il s’agit en effet d’un mode d’action peu courant parmi les groupes terroristes, cet enlèvement s’inscrit également dans une histoire longue associée au groupe Boko Haram : l’enlèvement simultané de dizaines voire de centaines de jeunes filles, qui débute avec un écho international massif à Chibok en 2014. Le cas des captives de Dapchi relègue au second plan une attaque plus classique de Boko Haram, ayant pourtant engendré la mort d’au moins 18 personnes à Maiduguri.

Soupçons et divisions dans le sillage de la libération des captives

La libération des jeunes filles de Dapchi a laissé dans son sillage un prisme de réactions variées sur Twitter. L’événement a été évoqué, relayé et commenté par plus de 70 000 comptes dans plus de 200 000 tweets et retweets.

Le pic de conversation atteint rapidement son paroxysme le 21 mars, lors du partage massif de l’information de la libération par des comptes médias à forte audience : dès l’annonce officielle de la libération des jeunes filles, les médias @SaharaReporters et @AP_AFrica publient des flash infos :

Dès lors, l’information se répand. Des articles plus détaillés paraissent dans la foulée de cette annonce sur les sites d’informations en ligne, entrainant de nouveaux partages sur la plateforme et activant ainsi un cycle de distribution de l’information qui ralentit pour dessiner une longue traîne.

C’est durant cette longue traîne que les commentaires « à chaud » laissent peu à peu la place au questionnement et à l’interprétation. Cette libération est accueillie dans un état d’esprit hybride : le soulagement et la compassion se mêlent à la colère et à la suspicion.

La réception héroïque de Boko Haram irrite

L’accueil réservé aux terroristes de Boko Haram par une partie de la population de Dapchi a été qualifié d’héroïque par le média Sahara Reporters qui diffuse une vidéo dans laquelle on aperçoit une foule applaudissant la venue d’hommes masqués qui agitent des drapeaux de l’Etat Islamique, juchés sur des pick-ups.

L’information a suscité l’indignation, voire l’ire, d’une partie des utilisateurs :

Les conversations concernant l’accueil de champions des hommes de Boko Haram traduisent la peur d’une certaine partie de la population de voir l’Etat nigérian capituler face aux groupes djihadistes armés qui agissent au Nord du pays.

Cette vidéo de la libération des jeunes filles de Dapchi a permis à Boko Haram de mettre en scène d’une manière presque insolente l’impunité avec laquelle le groupe évolue dans certains territoires, tout en semant le doute sur l’allégeance de certains Nigérians.

Les bagages des ex-captives intriguent

Les doutes et angoisses des Nigérians ne se sont pas uniquement portés sur l’accueil des hommes de Boko Haram. Certains utilisateurs ont en effet noté que les jeunes filles libérées avaient avec elles vêtements neufs et bagages chargés, alors que l’enlèvement a eu lieu au milieu de leur journée à l’école.

Derrière l’apparente ironie affichée par les internautes, pour certains influents, il s’agit bien de la naissance d’un doute quant à la version officielle de la libération des jeunes filles.

Ce doute ouvre en effet la brèche a de plus lourds soupçons, notamment sur la possible organisation de cet événement par le pouvoir lui-même. Le détail sur les vêtements ne suffit pas ; d’autres éléments sont rapportés, comme l’absence de contrôles militaires dans la zone, que ce soit lors de l’enlèvement ou lors de la libération. D’autres tweets relaient le versement d’une rançon, en utilisant notamment le hashtag #DapchiBusinessConcluded.

Leah Sharibu, martyre

Le sort de la jeune chrétienne Leah Sharibu, qui n’a pas été relâchée par Boko Haram car elle avait refusé d’apostasier, a été à la source de nombreux messages et hashtags de soutien.

Le traitement que font les utilisateurs du cas de Leah Sharibu découle d’une forme d’indignation, ceux-ci dénoncent un « deux poids, deux mesures » du gouvernement et des institutions. De nombreux tweets présument en effet que le Président, musulman, ne souhaiterait pas sauver une jeune chrétienne, bien que ce dernier ait assuré le contraire sur son compte Twitter. Le vice-président Nigérian, chrétien, ne s’est en revanche pas exprimé.

Cette polémique permet une fois encore de souligner les problématiques qui parcellent la société nigériane. Autour du nom de Leah Sharibu, c’est la question de la cohabitation des religions qui est soulevée. Le pays est en effet divisé géographiquement entre un Nord musulman, où s’applique la Charia, et un Sud chrétien. Or, Dapchi est située dans l’Etat de Yobe, musulman, où vivent néanmoins certaines communautés chrétiennes.

Sur Twitter, la communauté chrétienne nigériane manifeste son soutien. Le très influent pasteur Enoch Adejare Adeboye publie une prière sur son compte qui sera retweetée de très nombreuses fois. Sa communauté commente abondamment sa publication par de sobres et solennels « Amen », se livrant à un rare exercice de communication, entre buzz et communion.

Mais la mobilisation ne prend pas que la forme de témoignages de foi. Plusieurs comptes tentent de lancer des hashtags de soutien tels que #FreeLeahSharibu, #JusticeForLeahSharibu. Tous ne fonctionnent pas, et c’est bien #FreeLeahSharibu qui sera adopté par le plus grand nombre d’utilisateurs, comme en témoigne notre cartographie.

Une visibilité sous-tendue par la forte médiatisation de l’enlèvement de Chibok

Le fort intérêt suscité par le cas des jeunes otages de Dapchi est à mettre en relation avec la dynamique médiatique qui existe autour du rapt des lycéennes de Chibok. Mené en avril 2014 par Boko Haram, l’enlèvement de ces 276 jeunes filles par Boko Haram avait suscité une médiatisation majeure, et une mobilisation inédite avec le lancement de la campagne #BringBackOurGirls par une ONG du même nom.

Quatre ans après le rapt des jeunes filles de Chibok, le sujet reste au cœur des discussions, il apparaît comme l’événement angulaire de la mobilisation nigériane pour lutter contre les enlèvements. Cette mobilisation prend la forme sur Twitter de décomptes des jours de captivités des filles enlevées. Le hashtag #BringBackOurGirls a, depuis son lancement, évolué jusqu’à devenir un véritable phénomène de société qui possède également une force politique.

Mention du hashtag #ChibokGirls du 5 mars au 15 avril

Les discussions restent soutenues autour du cas des otages de Chibok : entre le 5 mars et le 15 avril, plus de 12 000 tweets l’évoquent encore, autour de 3 moments forts.

Le premier pic de discussion a lieu le 7 mars, lorsqu’un combattant de Boko Haram libéré en échange d’otages de Chibok, Shuibu Moni, profère des menaces de violence à l’encontre du Nigéria :

La libération des captives de Dapchi fait l’objet d’un deuxième pic de publication de tweets mentionnant le hashtag #ChibokGirls, le 21 mars.

Enfin, le dernier moment fort de discussion a lieu le 14 avril, à l’occasion du quatrième anniversaire de l’enlèvement des jeunes filles de Chibok, à l’occasion duquel le Président du Nigéria a publié un thread commémoratif, revenant également sur l’une des otages de l’enlèvement de Dapchi :

Les mobilisations en faveur des otages de Chibok et des écolières de Dapchi se sont ainsi nourries l’une l’autre du fait de la proximité de ces deux situations, dont les issues sont en revanche très différentes puisque 112 filles de Chibok restent à l’heure actuelle toujours captives de Boko Haram.

Boko Haram restreint médiatiquement aux frontières du Nigéria

Fait notable dans cette étude : pourtant actif dans toute la région du lac Tchad, Boko Haram ne produit de l’écho médiatique qu’à travers ses actions au Nigéria, ou presque. Le Niger, par exemple, n’est pas exempt de ses exactions, qu’ils s’agissent d’attaques meurtrières ou de rapts, comme en témoigne le hashtag #39femmesetenfants, pendant de #BringBackOurGirls, mais qui n’a pas traversé les frontières.

Le Niger, pays francophone, est bien moins loti économiquement que son voisin nigérian. Pays pauvre, enclavé, il ne partage pas les mêmes dynamiques que la “locomotive” nigériane.

En effet, le Nigéria joue un rôle de carrefour, d’interface entre l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale, et est l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Cette place centrale et cette caractéristique de ce “monstre” démographique en font un lieu privilégié pour les investissements, mais également pour les médias internationaux. Le dynamisme économique du pays lui permet également d’obtenir une couverture médiatique internationale plus importante, ou en tous cas, dont l’écho est plus puissant que pour ses voisins (l’exemple de Sahara Reporters en est la parfaite illustration).

L’autre point qui justifierait ce lien Boko Haram / Nigéria, en dehors de ses origines nigérianes, semble être lié à l’état du groupe islamiste, qui a été affaibli ces dernières années, notamment par des dissensions internes (voir l’article du Monde sur ce sujet : “Divisé, Boko Haram multiplie les attaques”), voire une division nette entre deux leaders.

Pour continuer à faire passer son message, pour continuer à exister en tant que partie prenante dans la région, Boko Haram se doit d’exister le plus fortement possible. Peut-être “chant du cygne”, mais le groupe islamiste semble avoir choisi de frapper là où il a déjà fait mal afin de créer le plus de “bruit” possible, et de provoquer le plus de désordre et de désastre avec les dernières forces qu’il lui reste.

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