Agriculture et services écosystémiques

Duru
Agricultures positives
3 min readJun 5, 2017

Le développement d’une agriculture durable dite, écologiquement intensive, est basé sur l’augmentation de la diversité biologique de façon à favoriser les interactions entre les plantes, les animaux et les micro-organismes.

Les pratiques et aménagements permettant d’augmenter la diversité biologique sont à organiser par les combinaisons de plantes:

- dans le temps : des intercultures, des rotations longues, voire de l’agroforesterie (plantation d’arbres à faible densité par ha dans une parcelle cultivée) ;

- dans l’espace : le mélange de variétés d’une même espèce, l’association d’espèce (par exemple une légumineuse fixatrice d’azote avec une céréale), les bordures de parcelles (bandes enherbées, haies) et plus généralement l’aménagement de structures paysagères (bois, bosquet, bordure de rivière) ;

En outre, les techniques culturales comme le travail du sol simplifié permet d’augmenter la diversité biologique dans le sol.

Les interactions biologiques permises par ces différents types de diversité biologique permettent de fournir un certain nombre de services (dit services écosytémiques car fournis par les écosystèmes). S’agissant ici d’agroécosystèmes, on peut distinguer :

- Les services intrants (dit services intrants car permettent de réduire l’usage de fertilisants de synthèse et de pesticides) par exemple en améliorant les composantes physiques, chimiques et biologiques de la fertilité des sols et en réduisant la pression des bioagresseurs ou favorisant les auxiliaires ;

- Les services de production : une part importante de la production agricole est recherchée par le développement des services intrants de façon à atteindre des niveaux de production agricole élevés avec aussi peu que possible d’intrants de synthèse.

- Les services environnementaux visent à favoriser la production de biens communs comme la séquestration du carbone de façon à réduire les externalités négatives de l’agriculture (p. ex. des émissions de gaz à effet de serre).

Ces services émanent de processus qui sont pour la plupart biologiques (photosynthèse, capture des éléments nutritifs) et dépendent de relation de compétition ou synergie entre organismes. Nombre de ces processus dépendent du maintien de l’intégrité (« santé ») et de la diversité biologique de ces agroécosystèmes. La réduction de ces services, du fait d’une simplification de la diversité biologique au sein des agroécosystèmes, conduit à une augmentation importante des coûts de production agricole, de la fréquence des interventions humaines et de leurs impacts environnementaux.

En termes de gestion, trois types de diversité sont à distinguer :

- la diversité planifiée correspond aux cultures et animaux introduits dans l’écosystème par l’agriculteur. Son renforcement à l’échelle de la parcelle peut avoir pour objectif de mieux utiliser les ressources (lumière, eau, minéraux) du fait des complémentarités fonctionnelles (morphologique, phénologique et physiologique) entre espèces et génotypes;

- la diversité associée qui colonise l’agrosystème en provenance de l’environnement biophysique de celui-ci, c.-à-d. du paysage. Elle dépend de la diversité planifiée (les génotypes exploités), des modalités de gestion de celle-ci, et de la diversité biologique existant à l’échelle du paysage ;

- la diversité biologique à l’échelle du paysage, c.-à-d. dans l’environnement des parcelles (p. ex. bioagresseurs et auxiliaires des cultures, animaux, plantes). Elle est déterminée par la structure du paysage (répartition spatiale des cultures, des prairies, zones boisées et humides, haies…). Elle peut contribuer à la régulation des cycles biogéochimiques et des interactions biotiques.

--

--