Une alimentation saine et durable est possible, mais des changements profonds sont nécessaires du champ à l’assiette !

Duru
Agricultures positives
3 min readApr 16, 2024

Notre alimentation n’est saine et durable que pour une minorité d’entre nous. Mais, moins ultra-transformée, plus végétalisée, plus variée avec des produits issus de l’agroécologie, elle est meilleure pour notre santé et l’environnement, et pour tous.

1 — Comment savoir si mon alimentation est saine et durable ?

Selon le Plan National Nutrition Santé (PNNS) une alimentation saine est basée sur une consommation importante de fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses pour leurs apports en fibres et anti-oxydants, et de préférence bio pour les aliments les plus fréquemment consommés de façon à réduire notre exposition aux résidus de pesticides.

Il est aussi important de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) qu’on trouve dans une grande diversité d’aliments, par exemple : céréales à petits déjeuner, viandes, laitages, légumes ! On peut utiliser le score NOVA pour les identifier. Leur consommation excessive est un facteur de risque pour de nombreuses maladies chroniques. Ils apportent en moyenne 1/3 de nos calories !

Nos choix alimentaires déterminent aussi le besoin en ressources (terres, eau, énergie) et les émissions d’azote et de gaz à effet de serre. Ils dépendent principalement de la consommation de produits animaux, en particulier de viande rouge, et secondairement des modes de production. Ne pas dépasser le seuil de consommation de viande à 500 g par semaine, y compris la volaille et la charcuterie, est nécessaire pour des objectifs de santé et d’environnement. C’est moins que les recommandations du PNNS qui fixe la limite à ne pas dépasser à 650g/semaine sans la volaille !

En général, les impacts environnementaux sont minimisés et les services rendus à la société sont maximisés pour les végétaux (blé, légumes…) cultivés en agroécologie et pour les élevages ayant un fort lien au sol : élevage à l’herbe pour les ruminants, autonomie protéique pour les monogastriques.

Pour caractériser simplement la durabilité et la valeur santé d’un régime alimentaire, on peut se limiter à deux indicateurs :

  • la quantité de viande dans l’assiette est un bon proxy de l’impact environnemental, mais aussi des quantités d’aliments bio et de fruits et légumes auxquelles la consommation de viande est inversement corrélée.
  • la consommation d’AUT qui est quasi-indépendante de la quantité de viande consommée. En effet, si beaucoup de consommateurs flexitarien ou végétarien consomment bio et moins de viande, ils consomment aussi beaucoup d’AUT car près de 50% des produits bio industriels sont des AUT.

2- Quel pourcentage de la population mange sain et durable ?

En croisant les deux indicateurs (consommation de viande et de produits ultra-transformés), on aboutit à 12 classes, permettant de distinguer trois grands types de consommateurs : 25% de la population aurait une alimentation la plus saine et la plus durable (trame vert dans le tableau), sachant que c’est dans cette catégorie qu’il est le plus consommé de fruits et légumes et de produits issus de l’AB ou de l’AR tant pour les produits végétaux que animaux. Il s’agit d’une alimentation 3V : vraie, végétalisée et variée. A l’autre extrême, 25% de la population aurait le régime le moins sain et le moins durable (trame saumon). Ces estimations sont cohérentes avec le fait que ¾ des français consomment moins de 5 fruits et légumes par jour, 2/3 plus de 150 g/s de charcuterie, 90% n’atteignent pas les recommandations pour les fibres et les oméga 3 et que 40% aurait un microbiote intestinal appauvri.

Typologie des régimes alimentaires (% de la population) en fonction de la consommation de viandes et d’aliments ultra-transformés.

Manger sain et durable nécessite donc de profonds changements dans nos choix alimentaires pour la grande majorité d’entre nous. C’est pourtant nécessaire pour réduire les impacts environnementaux de notre alimentation, mais c’est aussi bien meilleur pour notre santé. C’est une bonne nouvelle !

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