№3. L’identification et l’optimisation des pratiques positives pour que les enfants grandissent en bonne santé

Comment pouvons-nous encourager les personnes prodiguant des soins à adopter des pratiques pouvant réduire la malnutrition ?

Carla Lopez
The Airbel Impact Lab
5 min readAug 20, 2018

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Les personnes prodiguant des soins et les femmes enceintes ne savent pas toujours que certaines de leurs pratiques sont associées à une croissance en bonne santé. Dans d’autres cas, les gens peuvent avoir besoin de conseils ou d’un soutien dans leur communauté pour essayer de nouvelles approches. En s’appuyant sur les pratiques positives existantes, nous espérons comprendre comment de nouvelles pratiques associées à la réduction de la malnutrition aiguë sévère (MAS) peuvent être introduites ou adaptées aux besoins des femmes.

Alors que la Communauté A ne reçoit que de l’argent, les Communautés B et C bénéficieront aussi d’interventions comportementales que nous appelons « Pratiques positives ». L’objectif des pratiques positives consiste à identifier et amplifier les pratiques existantes dans la communauté qui sont associées à la croissance d’enfants en bonne santé.

La composante des pratiques positives comporte deux volets : 1) l’identification des pratiques existantes en accord avec la communauté et 2) l’amplification des pratiques existantes et l’introduction de nouvelles pratiques. Notre approche suppose que certaines seront plus pertinentes que d’autres pour les personnes prodiguant des soins, et qu’elles auront un rapport avec l’utilisation de ressources existantes des foyers ou seront rendues possibles par les transferts d’espèces.

Commencez ici pour avoir un aperçu de ce que nous élaborons et des raisons pour lesquelles nous testons trois prototypes différents.

Quels exemples de pratiques positives pouvez-vous trouver ?

Nous travaillerons en collaboration avec nos collègues spécialisés en nutrition d’IRC afin de produire une liste complète des pratiques qu’il faut rechercher. Elles devraient tourner autour des pratiques d’alimentation et de sécurité alimentaire. Nous utiliserons le guide ProPAN (Process for Promotion of Child Feeding) publié par le PAHO et l’UNICEF comme point de départ des pratiques positives. Sur la base de la recommandation des efforts de nutrition locaux, nous complèterons et affinerons ces pratiques.

Comment allez-vous identifier les pratiques positives de la communauté ?

Notre approche s’appuie sur la méthodologie de Conception par le dialogue présentée par Dicken et al. (1997) afin de procéder à des enquêtes et des interventions consultatives avec les personnes prodiguant des soins en matière d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants. Nous aurons quelques mois pour affiner nos approches et nos outils avant le lancement du prototype au début de la saison de récolte à l’automne.

Pendant cette période, nous rencontrerons les chefs de la communauté et demanderons leur avis. Nous pourrions adopter une approche géographique et effectuer quelques visites dans différentes régions pour nous documenter sur les pratiques observées ou écouter ce que nous disent les gens. Ou nous pourrions étudier le quotidien et équiper quelques femmes de caméras Gopro afin qu’elles enregistrent leurs activités tout au long de la journée. Cette dernière approche nous permet d’observer l’activité d’un foyer à plusieurs moments clés de la journée (comme l’alimentation et l’approvisionnement) et d’observer des pratiques dont les femmes peuvent oublier de nous parler. Nos collègues nous ont prévenu que le Niger sera particulièrement complexe en matière de recherche de pratiques positives car l’insécurité alimentaires est courante, la diversité alimentaire est faible et les croyances dangereuses au sujet des aliments sont populaires.

Une fois que vous aurez déterminé les pratiques positives, comment allez-vous les amplifier ou en introduire de nouvelles ?

C’est aussi un point sur lequel nous allons nous pencher avec l’aide des chefs de la communauté. Nous allons probablement recourir à une combinaison de réseaux existants comme les groupes de mères ou les groupes religieux ainsi qu’à des séances de porte-à-porte avec les 20 femmes qui participent. Comme ces femmes recevront aussi de l’argent, les remises d’espèces offriront l’occasion de faire passer des messages. Ces messages seront conçus sur la base de la science comportementale et peuvent être associés à des identités souhaitées, à la définition d’objectifs, à la planification ou à des motivations. Nous voulons aussi inclure des hommes dans ces activités mais nous devons consulter la communauté pour savoir comment procéder au mieux.

Quels indicateurs utiliserez-vous au lancement des pratiques positives et/ou remise d’argent ? Comment les mesurerez-vous ?

Notre période de mise en place n’est pas assez longue pour mesurer les indicateurs d’impact tel que le nombre d’enfants atteints de MAS ni même les variations de leur périmètre brachial (PB). Au contraire, nous essayerons de comprendre si la combinaison de l’encouragement comportemental des pratiques positives + l’argent a conduit à des changements de comportement des foyers et, si nous y parvenons, si ces comportements sont associés à la prévention de la MAS.

Mais comment les déterminez-vous ?

Comme nous encourageons activement certains comportements lorsque nous distribuons de l’argent, nous impliquons de façon non intentionnelle une condition, ce qui peut susciter un biais de désirabilité sociale dans les réponses si nous demandons simplement aux personnes concernées quelles sont leurs pratiques. C’est pourquoi nous poserons plutôt des questions au sujet de leur efficacité et de la motivation autour de certains comportements, des questions comme « dans quelle mesure est-ce difficile de faire X ? » Et « Dans quelle mesure X est-il plus ou moins difficile que Y ? »

Comme ces données sont auto déclarées et ouvertes à l’interprétation des personnes interrogées*, nous avons demandé à plusieurs personnes prodiguant des soins d’utiliser des caméras fixes portatives pendant la préparation et la consommation des repas afin de mieux comprendre qui mange quoi dans le foyer. Nous utiliserons aussi des jeux et des outils interactifs afin de comprendre comment l’argent est dépensé au cours de la semaine et suivre les évolutions par répartition catégorielle.

En tant que mesures de référence et des résultats, nous utiliserons 3 sondages en précisant que les deux premiers sont souvent utilisés pour collecter des informations sur la population.

*Au Liberia, par exemple, les gens plaisantent souvent en disant que « si vous n’avez pas mangé de riz aujourd’hui, vous n’avez rien mangé », soulignant combien il est difficile d’avoir des conversations interculturelles au sujet de l’alimentation.

Ceci fait partie d’une série décrivant un prototype de prévention de la malnutrition au Niger. Nous pensons faire le lancement début juillet et nous attendons votre avis dans les commentaires ci-dessous ou par e-mail à airbel@rescue.org.

À venir :Un Healthy Child Fund soutenu par un entrepôt communal

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Carla Lopez
The Airbel Impact Lab

Health Design Innovation Lead for the Airbel Impact Lab at the International Rescue Committee