№5 Notes d’observations : Des espèces, encore des espèces, toujours des espèces

Carla Lopez
The Airbel Impact Lab
4 min readAug 23, 2018

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Il y a quelques semaines, nous avons décrit une hypothèse en trois parties pour la prévention de la malnutrition aiguë sévère. Actuellement, notre équipe est dans le sud du Niger pour lancer, affiner et exploiter notre prototype. Pendant que nous serons là-bas, nous partagerons nos observations et notre procédure de prise de décision. Nous aimerions connaître vos avis et vos recommandations : laissez un commentaire ci-dessous ou envoyez un e-mail à airbel@rescue.org.

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Nous avons rencontré le responsable du programme, Koura Boububacar, qui a rejoint l’équipe il y a seulement quelques semaines mais qui semble déjà connaître tout le monde comme s’il avait été ici depuis des années. Il a passé du temps à rencontrer la communauté et les chefs de districts afin de leur présenter le prototype et de parvenir à une meilleure compréhension du contexte dans lequel nous allons travailler. Naturellement, nous l’avons inondé de questions dès que nous l’avons rencontré. Voici plusieurs des questions dont nous avons parlé.

Quel est le montant approprié à remettre aux personnes s’occupant d’enfants de moins de 3 ans et aux femmes enceintes ?

Koura a suggéré que nous observions les pratiques positives que nous souhaitons encourager afin d’avoir une idée du coût supplémentaire que cela entraînerait pour le foyer puis que nous utilisions ceci comme point de référence. Mais comment calculer les coûts ? Devons-nous nous baser sur le nombre total d’enfants de moins de 3 ans dans le foyer ? Ou sur le nombre total d’enfants du foyer quel que soit leur âge et la mère (pour les foyers polygames) ? Après tout, les ressources du foyer sont généralement mises en commun.

Nous avons conclu la journée en convenant que nous devrions d’abord comprendre comment les ressources entrent et sont distribuées au sein des foyers avant de répondre à ces questions.

Quelle est la bonne fréquence de distribution de l’argent ?

L’IRC distribue habituellement l’argent par le biais d’institutions de microfinance (IMF) afin d’éviter que notre personnel ne se déplace avec de grosses sommes d’argent. Dans d’autres programmes, l’argent est distribué une fois par mois et il est donc logique que nous fassions de même.

Mais voici un argument en faveur d’une distribution d’argent plus fréquente

Le premier versement d’argent devrait être utilisé pour des besoins immédiats comme le remboursement de dettes ou l’achat d’huile de cuisson. Après plusieurs versements en espèces, les foyers pourront consacrer leurs dépenses à d’autres postes. Si nous remettons de l’argent une fois par mois, nous pouvons perdre l’opportunité de constater les évolutions de l’utilisation de l’argent dans le temps et de réagir, si nécessaire, avant la fin du projet. Plusieurs autres points doivent être pris en compte :

  • Des versements d’argent hebdomadaires nous permettrait d’avoir un aperçu plus détaillé de l’utilisation de l’argent
  • Des versements d’argent hebdomadaires permettraient aussi aux personnes prodiguant des soins de mieux se rappeler de leurs achats.
  • Le coût supplémentaire de l’IMF effectuant les versements hebdomadaires est acceptable car notre objectif à ce stade est d’apprendre et non de mettre en place l’approche la plus économique.

L’argument en défaveur d’une distribution d’argent hebdomadaire concerne les communautés éloignées des marchés, qui peuvent plutôt effectuer des achats mensuels, et pour qu’une distribution d’argent fréquente peut obliger à transporter des sommes d’argents peu pratiques.

Alors nous avons décidé de :

  1. Une fois les communautés identifiées, faire le lien entre la fréquence de la distribution de l’argent et la fréquence de son utilisation.
  2. Collecter des informations sur l’argent toutes les semaines, quelle que soit la fréquence de la distribution de l’argent.
  3. Demander des conseils à notre équipe de Economic Recovery and Development (ERD) de l’IRC Niger qui connaît bien la question de la distribution d’argent

Qui doit être visé par les versements d’argent ?

Dans cette région du Niger où la polygamie est courante, il peut y avoir à plusieurs épouses dans un foyer qui peut varier de 7 à 30 personnes. Si une épouse répond à nos critères de sélection (femmes enceintes et femmes s’occupant d’enfants de moins de 3 ans) mais que les ressources sont partagées dans le foyer (entre les épouses mais aussi entre les enfants, quel que soit l’âge), alors l’unité visée devra être le foyer et non la personne. Cela signifie que les foyers importants recevront proportionnellement un montant plus élevé que les foyers plus petits. Nous avons décidé de perdre trop d’énergie sur ce point car l’équipe ERD aura certainement des conseils à nous donner.

À venir — Notes d’observations : Informations sur les options d’entrepôt existant

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Carla Lopez
The Airbel Impact Lab

Health Design Innovation Lead for the Airbel Impact Lab at the International Rescue Committee