12 jours au Maroc en train, taxi et dromadaire

Suivez la photographe Cait Oppermann à la découverte d’un Maroc que peu de visiteurs ont la chance de voir.

Airbnb Magazine Editors
Airbnb Magazine
5 min readDec 12, 2018

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Quand Cait est partie pour un périple de 12 jours à travers le Maroc, elle avait d’abord quelques réserves. « Je m’attendais à quelque chose d’extrêmement touristique à Fès, dans la médina », confie-t-elle.

Tout ce qu’elle allait découvrir ne serait alors que simulacre, vestiges d’une culture authentique, qui aurait été transformée en une marchandise à destination des touristes ?

Ce que la New-Yorkaise de 29 ans a vécu au Maroc s’était avéré être l’exact opposé d’un « produit » touristique. Que ce soit à Fès, dans le bouillonnement de Marrakech, entre les dunes d’Erg Chebbi ou en haut des montagnes du Rif et de l’Atlas, Cait a découvert un Maroc vrai, que les Marocains vivent et font vivre au quotidien. Un pays où aller acheter sa théière dans un labyrinthe de commerces qui remonte au IXe siècle — et classé au patrimoine mondial de l’Unesco — est la chose la plus normale du monde. « C’est ce que j’ai trouvé le plus fascinant », dit-elle. « Tous ces endroits, si curieux et envoûtants pour un visiteur, sont encore parfaitement fonctionnels et font partie du quotidien. »

Pour traverser le pays, Cait Oppermann est passée par presque tous moyens de transport. Elle espérait utiliser le train autant que possible, qui lui a d’ailleurs permis de relier Fès à Marrakech, mais beaucoup de lieux qu’elle voulait explorer ne sont pas desservis par les chemins de fer. Les alternatives ? Le bus, le taxi (dont un trajet de 4 heures entre Ouarzazate et Marrakech et son chauffeur pour le moins patient), et bien sûr, le dromadaire.

Au Maroc, on peut prendre des cars plus touristiques pour se rendre rapidement d’un point à un autre, mais Cait a préféré privilégier un réseau de bus local pour voyager avec les Marocains. Autour du bus, une multitude de vendeurs : du paquet de mouchoirs au casque audio, en passant par des dattes et les noix, impossible de ne pas trouver son bonheur. Les passagers utilisent ce genre de bus pour se rendre chez leurs familles dans le désert, et le bus est parti avec une heure et demie de retard. « Les Marocains étaient vraiment cool et tout le monde a plutôt bien pris la situation » déclare-t-elle.

Cait Oppermann a passé la nuit à Erg Chebbi, une mer de dunes en bordure du Sahara, qu’elle a rejoint à dos de dromadaire. Elle a été marquée par son guide, Mustafa, un Berbère qui était comme chez lui au milieu du désert. « Il a gardé une incroyable capacité d’émerveillement », dit-elle. « Mustafa est venu ici des centaines de fois, mais la splendeur du lever du soleil signifie toujours quelque chose pour lui. »

Mustafa, qui parle du Sahara avec « poésie et tendresse » est très attaché au « mode de vie Berbère traditionnel », dit-elle. « Il n’aimait pas l’agitation de Marrakech. »

Cait, quant à elle, adore cette agitation. Ses photos sont connues pour un style nuancé et joueur à la fois, qu’il s’agisse de shootings promotionnels pour Nike ou d’expositions canines. Dans une médina, la vie suit son cours naturel tout autour d’elle, et rien n’est mis en scène. Hormis quelques cas où il a fallu monter sur un toit pour l’angle de vue idéal, les sujets de ses photos s’imposaient à elle naturellement.

« Il y a une sorte de chorégraphie que je trouve très belle dans les médinas », raconte-t-elle. « Par exemple, même avec une centaine de personnes dans un lieu très restreint, dès que le bruit d’une moto se fait entendre, tout le monde sait s’adapter pour faire de la place naturellement, un peu comme un banc de poissons.”

À propos de la photographe : Cait Oppermann est une photographe installée à New York et produit des contenus commerciaux et éditoriaux. Pour le compte de East, elle travaille notamment avec Nike, Google, The FADER, GQ, le New Yorker ou encore WIRED. Elle est lauréate du prix Young Guns et a figuré sur la liste PDN des 30 photographes à suivre en 2017.

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