Alaska Taciturne
La tête collée contre la vitre.
Paroi d’un monde qui semble totalement détaché.
Quelque part au fin fond d’un Sud admiré, les souvenirs se brisent.
Les rêves d’autrefois semblaient évidences.
Les réalités d’aujourd’hui me semblent tranchantes.
La fête est finie. Tu n’as plus 16 ans.
Et puis cette ligne de vie qui nous rappelle qu’à bientôt un quart de siècle, il faut penser à la suite. Quelle suite ?
Alors que tout se dévoile,
Que les souvenirs de mon enfance me reviennent au fil du trajet.
Un arc-en-ciel se dévoile sur la cordillère.
Peut-être un deuxième.
Les Andes pénètrent mon être.
Et maintenant ?
Près d’un quart de siècle plus tard,
À s’aimer, puis à se faire du mal.
À se réconcilier, à s’abandonner.
À te voir souffrir. À te voir périr de l’abandon.
À attendre son pardon.
Et,
À t’aimer quoiqu’il advienne.
Tout ce temps, on a essayé de comprendre qui nous sommes.
Tout ce temps, on a voulu percer les mystères.
Tout ce temps, la maison saccagée. La maison retrouvée.
La France privilégiée, le Cameroun oublié.
Le Cameroun rattrapé. La France savourée.
Tout ce temps à me jeter dans tes bras,
Quand les autres se moquaient de moi.
Tout ce temps à tenter, tenter pour m’accomplir.
Tout ce temps à reproduire des schémas dont je voulais terriblement me débarrasser.
Tout ce temps à trouver l’équilibre entre amour et raison.
Tout ce temps à faire de mon mieux pour te rendre fière.
Te voir pleurer. Paris on y est !
Déprimer. Lire. Se relever.
Flèche du cœur.
Des être chères envolées, des distances prises.
Personne se comprend. Les réseaux détruisent le réel. On l’a oublié.
On l’a délaissé. Tout est déréglé.
Mais on s’en fiche.
Tout ce temps où du plus profond de mon être, je t’ai fait cette promesse que je ferai de grandes choses quoiqu’il advienne.
Il y a ceux qui me connaissent et ceux qui me comprennent.
Il y a ceux qui t’oublient et ceux qui t’aiment.
Il y a ceux qui comptent et ceux qui font.
Il y a ce que j’étais et ce que je serai
Pour ce dernier, je n’ai toujours pas de certitude.
