Ces tueurs qui pourraient bien nous sauver la vie

Entre la famine, les guerres, le terrorisme et tant d’autres maux qui affligent l’espèce humaine, les maladies sont sûrement le fléau le plus meurtrier. Ainsi, il parait logique de les considérer comme une menace. C’est comme telle que, jusqu’à récemment, le virus Zika était traité. Pourtant cela n’a pas empêché un nombre important de chercheurs de le considérer sous un tout autre angle : un éventuel remède au cancer du cerveau !

Alma Mater
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3 min readDec 6, 2017

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Un virus qui s’attaque aux foetus

Vous le savez peut être, Zika est relativement inoffensif lorsqu’il affecte un adulte moyen (Symptômes grippaux, peu agréables mais loin d’être mortels). Cependant, s’il est contracté par une femme enceinte, il peut être responsable de microcéphalies chez le fœtus, souvent synonymes d’une espérance de vie faible ainsi que de déficits cognitifs. En effet, il semblerait que Zika s’attaque aux cellules souches du cerveau du fœtus, cellules essentielles pendant son développement. Autant dire qu’il n’est pas recommandé d’aller reposer son pauvre dos fatigué au bord d’un étang brésilien lorsqu’on attend un enfant.

Mais en quoi cela a-t-il le moindre rapport avec le cancer ? Il se trouve que le cancer du cerveau le plus répandu chez l’adulte (car il en existe plusieurs sortes) est aussi l’un des plus durs à traiter : le glioblastome. Il se formerait à partir de cellules relativement semblables aux cellules souches. Ces dernières sont parmi les plus difficiles à dénicher et à détruire, et causent de ce fait de nombreuses rechutes. Vous l’aurez deviné, c’est ici que notre cher Zika va entrer en jeu. Dans un cerveau adulte, il n’y a qu’une très petite quantité de ces cellules souches que cible le Zika — et qui sont responsables du glioblastome.
En gardant cela en tête, le fameux virus devrait détruire les cellules responsables du cancer, et donc épargner au maximum le cerveau du sujet. Les chirurgiens, qui avaient jusqu’alors beaucoup de mal à distinguer les limites de ces tumeurs, pourraient alors opérer plus sereinement. Retirer la tumeur deviendrait possible, ce qui augmente les chances de guérison complète et sans séquelles du patient. Enfin, comme si ce n’était pas déjà assez prometteur, des équipes tentent « d’apprivoiser » le virus afin de réduire davantage les effets secondaires qu’il pourrait causer, comme cela a été fait pour certains vaccins. Le traitement (Zika brut pour le moment) a déjà été testé avec succès sur des souris, ainsi que sur des échantillons de cellules humaines. Si aucun incident majeur ne survient d’ici là, les essais cliniques devraient commencer dans moins de 2 ans.

Ainsi, dans une dizaine d’années, Zika pourrait être passé de terreur des futurs parents à espoir des victimes de cancer du cerveau. Rien ne nous empêche d’espérer qu’à ce moment-là, être atteint de cancer ne sera pas plus préoccupant qu’une méchante bronchite !

Maxime Angely

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