Le Prof, le Président et la NRA

Ce 15 février 2018, encore une tuerie de masse dans un lycée de Floride.

Le président Donald Trump remet sur le tapis l’éternel débat du port d’arme en allant jusqu’à proposer d’entraîner et d’armer les professeurs : une nouvelle et absurde surenchère de violence, dans un domaine où la peur est déjà omniprésente.Cette proposition implique donc un port d’arme quotidien qui suggérera que le danger est partout, pouvant créer au passage quelques psychoses que ce soit pour le personnel éducatif ou les étudiants. D’autant plus que cette solution ne s’appliquera qu’à ceux sachant déjà manier les armes, c’est-à-dire uniquement 20% d’entre-eux. Il est donc ici question de prôner l’auto-défense et la violence, plutôt que de promouvoir un système éducatif efficace et une police performante.

Il est intéressant de souligner que la police fédérale américaine a reconnu ne pas avoir mis en œuvre les mesures nécessaires après avoir été avertie plusieurs fois le mois précédent de l’instabilité de l’auteur du massacre, prouvant au passage que le système de prévention n’est pas au cœur des préoccupations.

Ne serait-t-il pas plus judicieux de s’interroger sur l’environnement qui a généré ce genre de comportement, plutôt que d’alimenter un débat qui s’est avéré stérile jusqu’à présent ?

Une bien belle discussion qui ne pose jamais la question de l’empathie envers l’individu, alors que la NRA (National Rifle Association), association à but non lucratif de protection des droits civiques ayant pour but de promouvoir les armes à feu, a dénoncé ce jeudi 22 février la “politisation honteuse” de la tuerie. De qui se moque-t-on ?

Guillaume Girier