LES SUPERHÉROS DU CERVEAU

La dyslexie disséquée

Alma Mater
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2 min readFeb 24, 2018

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Albert Le Floch et Guy Ropars, deux chercheurs à l’université Rennes 1, semblent avoir percé à jour le trouble de la lecture le plus commun en France. Leur article publié dans la revue The Royal Society présente ce qui semble être la cause de la dyslexie : les taches de Maxwell.

La dyslexie, qu’est-ce que c’est ?

La dyslexie est un TSA, ou « Trouble Spécifique de l’Apprentissage », et plus précisément un trouble de la lecture. Elle apparaît généralement pendant l’enfance et constitue un des problèmes d’apprentissage les plus fréquents, avec près de 700 millions de dyslexiques dans le monde, soit environ 10% de la population mondiale. Les enfants mélangent les lettres dont le tracé est semblable, comme le «b» et le «d», ou encore le «p» et le «q».

Une question anatomique avant tout

L’être humain possède un œil «dominant» et un œil «dominé», différenciés par une tache rétinienne absorbant la lumière bleue, appelée «Tache de Maxwell». Chez une personne non dyslexique, cette tache est très différente d’un œil à l’autre : la tache de l’œil dominant est parfaitement circulaire tandis que la tache de l’œil dominé n’a pas de forme définie. C’est cette asymétrie qui permet au cerveau de savoir quelle information garder, à savoir celle de l’œil dominant. Albert Le Floch et Guy Ropars ont montré que chez une personne sujette à la dyslexie, ces taches sont toutes les deux circulaires. Les deux yeux sont dominants, et le cerveau a donc des difficultés à analyser les deux informations en même temps.

Vers un traitement potentiel

C’est à partir de ce résultat qu’ils ont créé un nouveau modèle de lampe à lumière bleue, qui hache la lumière au rythme de l’échange œil-cerveau de manière à ce que le surplus d’information soit effacé de la rétine. Ce genre d’outils pourrait, dans certaines conditions, corriger les troubles de la lecture liés à la dyslexie. À noter que ceci est encore expérimental et qu’aucun traitement, médicamenteux ou chirurgical, n’est encore disponible pour traiter la dyslexie ; il faudra pour le moment se contenter de solutions matérielles.

Matthieu Bonnet

Cet article est illustrable dans le contexte du tournoi de dessin Alma Mater

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