Réunion autour de la crise requin

Alma Mater
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2 min readApr 24, 2017

L’antre de l’affreux requin mangeur d’homme, dont la seule image hérisse les poils des plus courageux, a encore récemment été le théâtre d’un remake des Dents de la mer. Le 21 février, un jeune bodyboarder est décédé après avoir été attaqué par un squale, alors qu’il surfait dans une zone interdite. Et le 23 février, voilà reparties les discussions au sujet de l’attitude à adopter ! Bien qu’attristé par ce drame, il est difficile de ne pas réagir aux propos de la légende du surf Kelly Slater. L’undécuple champion du monde a appelé à « une sérieuse régulation » de la communauté de requins autour de l’île de La Réunion.

“un abatage massif, pose problème… et ses justifications aussi !”

Le terme « régulation », préféré à celui d‘« abattage » après un long débat au sujet de la traduction à donner au mot de Slater, ne permet évidemment pas de passer outre la réalité que serait une telle intervention. Et cette réalité, celle d’un abatage massif, pose problème… et ses justifications aussi ! Parmi les soutiens de ce mouvement anti-requin, Patrick Flores, élu de Saint-Leu (lieu de la dernière attaque), va jusqu’à parler de « requins mutants » qui envahissent et détruisent un écosystème qui n’est pas le leur… Il s’agirait alors de détruire un joyau de l’évolution pour protéger l’écosystème. Soit, ça se tient. A condition d’oublier que la détérioration de cette nature est avant tout due à la pollution du littoral par l’urbanisme — devrions-nous alors abattre des hommes mutants ? Monsieur Flores ajoute à cela la sécurité des surfers et baigneurs du coin. Là encore, 20 attaques dont huit mortelles depuis 2011, ça fait beaucoup. Nous nous empressons donc de saluer l’action de cet homme qui se bat pour que les jeunes puissent continuer à profiter de leur passion en toute sécurité. Alors oui, tuons ces bulldogs classés « quasi menacés » et allons surfer tranquillement ! Mais avant, permettons nous de préciser que plus de la moitié des attaques (12 exactement) a eu lieu dans des zones interdites à toute activité nautique. Finalement, la solution serait peut-être que l’ego de l’homme s’efface devant ce très cher bon sens…

T. B.

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