“Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” — ÉDITO

Alma Mater
Alma Mater
Published in
2 min readDec 6, 2017
Illustration de Margaux Riviere

Méfiez-vous des films de science fiction : ils ont une légère tendance à se réaliser. L’homme qui valait 3 milliards, Iron man, X men… À l’aube de la première greffe de tête, ces dites « fictions » ne semblent plus si éloignées de la réalité qu’on le pensait. Cette opération, à laquelle nous consacrons ce mois-ci un article, illustre le franchissement d’une nouvelle étape vers l’humain modifié et vers le transhumanisme.
Le transhumanisme, c’est ce mouvement qui prône l’usage des sciences et des techniques pour surmonter les limites biologiques de l’homme et améliorer ses performances physiques et mentales. Plus simplement, il s’agit de créer des hommes augmentés. Parmi les promesses transhumanistes, on trouve l’immortalité, le cyborg (hybride homme/robot), l’HGM ( Homme Génétiquement Modifié) mais aussi la reprogrammation complète du génome. Alors si le transhumanisme fascine, il a aussi de quoi inquiéter. Il est aujourd’hui l’objet d’investissements astronomiques mais reste encore trop complexe et inaccessible pour être régulé par les politiques : attention à la folie des grandeurs ! Rabelais nous le disait déjà : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Justement : le transhumanisme touche à ce qui fait de nous des êtres humains. Il y a fort à parier que la fusion entre intelligence biologique et intelligence artificielle aboutira au sacrifice d’une partie de notre libre arbitre. Le transhumanisme soulève donc des questions éthiques aussi passionnantes qu’effrayantes. Voulons-nous vraiment vivre éternellement ? Sommes-nous prêts à engager notre liberté pour augmenter nos performances ? Si chacun a son avis sur ces questions, une certitude demeure : il faut garder le contrôle. Car qu’on le veuille on non, le transhumanisme est en marche. Alors révolution ou évolution naturelle de l’homme… À vous de trancher. Mais tâchons de garder la tête sur les épaules !

Violette Viard

--

--