Introduction à l’Altruisme efficace

Traduit depuis: https://www.effectivealtruism.org/articles/introduction-to-effective-altruism/

Guillaume Thomas
Altruisme Efficace
16 min readJun 6, 2020

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Disclaimer : Attention cet article n’est pas une introduction “universelle”, mais plutôt abordée sous un angle spécifique

TLDR;

  • Faire le bien + raisonement rigoureux + preuves fortes = Altruisme Efficace
  • Nous pouvons sauver des dizaines de vies au cours de notre existence grace aux dons et notre choix de carrière
  • Certaines méthodes et certaines causes ont beaucoup plus d’impact que d’autres
  • 3 critères pour choisir une cause efficace : l’échelle, la négligence, le potentiel d’amélioration
  • 3 causes prioritaires : la réduction de la pauvreté dans le monde, l’amélioration du bien-être animale, la prévention des risques existentiels

Nous sommes beaucoup à vouloir faire changer les choses au sein de ce monde. Nous avons conscience qu’il est plein d’injustices et de souffrances évitables, et nous voulons donc faire quelque chose pour y remédier. Mais trouver ce “quelque chose”, sans même parler de le faire réellement, constitue déjà un défi difficile et décourageant en lui-même.

L’Altruisme Efficace est une volonté de réponse à ce défi. Il s’agit d’un domaine de recherche qui s’appuie sur des preuves fortes et un raisonnement rigoureux pour trouver comment aider les autres autant que possible. C’est aussi une communauté de personnes qui prennent ces problèmes très au sérieux, en concentrant leurs efforts sur les solutions les plus prometteuses face aux problèmes globaux les plus urgents.

Une occasion exceptionnelle de faire le bien

L’histoire regorge de personnes qui ont eu un impact positif énorme sur le monde :

  • Norman Borlaug a mené des recherches sur du blé résistant aux maladies, contribuant à la “révolution verte” ; Il a ainsi contribué à sauver des centaines de millions de vies.
  • Stanislav Petrov a empêché une guerre nucléaire globale simplement en restant calme sous la pression et en étant prêt à désobéir aux ordres.
  • Grace Eldering, Pearl Kendrick et Loney Gordon ont travaillé pendant la Grande Dépression pour mettre au point un vaccin qui a depuis permis d’éviter des millions de décès dus à la coqueluche.
  • Irena Sendler et Paul Rusesabagina ont risqué leur vie pour sauver des milliers de personnes des génocides.
Irena Sendler

Ces personnes peuvent sembler être des héros et des héroïnes méconnues, extrêmement courageuses ou compétentes, ou qui se trouvaient simplement au bon endroit au bon moment. Mais en réalité, beaucoup de gens ordinaires peuvent aussi avoir un impact positif énorme sur le monde, s’ils font des choix judicieux.

C’est un fait tellement surprenant qu’il est difficile à appréhender. Imaginez qu’un jour, vous voyiez un bâtiment en feu avec un petit enfant à l’intérieur. Vous courez donc dans les flammes, prenez l’enfant et le conduisez en lieu sûr. Ce serait un acte héroïque ! Imaginez maintenant que cela vous arrive tous les deux ans — vous sauveriez des dizaines de vies tout au long de la vôtre.

Cela semble être un monde étrange… Mais nos connaissances actuelles suggèrent que c’est bien le monde dans lequel nous vivons. Si vous gagnez le revenu moyen en France et que vous faites don de 10 % de vos revenus chaque année à la Fondation contre le paludisme, vous sauveriez probablement des dizaines d’autres humain-es au cours de votre vie.

En fait, le monde dans lequel nous vivons semble être encore plus étrange que cela. Les dons ne sont pas la seule façon d’aider : de nombreuses personnes ont la possibilité d’avoir un impact beaucoup plus important que par le don à des organisations caritatives. Comment ? Tout d’abord, les personnes compétentes peuvent avoir plus d’impact en travaillant directement sur des problèmes importants plutôt qu’en redistribuant leur argent. Ensuite, d’autres causes peuvent s’avérer encore plus importantes que la pauvreté et la santé dans le monde, comme nous le développerons plus loin.

De nombreuses initiatives pour faire le bien échouent, mais les meilleures sont exceptionnelles

Dans la plupart des domaines de la vie, nous comprenons qu’il est important de baser nos décisions sur la raison et sur des faits plutôt que sur des suppositions ou sur notre instinct. Lorsque vous achetez un téléphone, vous lisez les avis des clients et clientes précédentes pour obtenir la meilleure offre. Vous n’achèterez certainement pas un téléphone qui coûte 1 000 fois plus cher qu’un modèle identique.

Pourtant, nous ne sommes pas toujours aussi perspicaces lorsque nous travaillons sur des problèmes mondiaux.

Vous trouverez ci-dessous un graphique tiré d’un essai du Dr Toby Ord, qui montre le nombre d’années de vie en bonne santé (mesuré à l’aide des DALYs) que vous pouvez sauver en faisant un don de 1 000 dollars à une intervention particulière visant à réduire la propagation du VIH et du sida. Le tableau présente les chiffres de cinq stratégies différentes.

La première intervention, le traitement chirurgical, n’est même pas visible à cette échelle, car elle a un impact si faible par rapport aux autres interventions. Et la meilleure stratégie, l’éducation des groupes à haut risque, est estimée être 1 400 fois plus efficace que cette dernière. (Il est possible que ces estimations soient inexactes ou qu’elles ne tiennent pas compte de tous les effets pertinents. Mais il semble probable qu’il existe toujours de grandes différences entre les interventions.)

Nous estimons que la différence d’efficacité des interventions est tout aussi importante dans d’autres domaines de cause, bien que nous ne disposions pas de données aussi claires que pour la santé mondiale. Pourquoi pensons-nous cela ? En partie parce que la plupart des projets (dans de nombreux domaines pour lesquels nous disposons de données) ne semblent pas avoir un impact positif significatif. Et, de manière plus optimiste, parce que certaines interventions semblent avoir un impact énorme. Mais sans savoir à quels expert-es se fier, ou sur quelles techniques s’appuyer dans vos propres recherches, il peut être très difficile de les distinguer.

Savoir quelles interventions ont le plus grand impact reste une question ouverte importante. Il est difficile de comparer les différentes façons de faire le bien, tant sur le plan émotionnel que pratique. Mais ces comparaisons sont essentielles pour s’assurer que nous aidons les autres autant que possible.

Il est important de travailler sur les bons problèmes

Les médias se concentrent souvent sur les histoires négatives.

Mais à bien y regarder, le monde s’améliore. Les efforts concertés pour améliorer le monde ont déjà connu un succès phénoménal. Voyons quelques exemples. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de la Banque mondiale a diminué de plus de moitié depuis 1990. La guerre froide a vu des milliers d’armes nucléaires entraînées de l’autre côté de l’Atlantique, mais nous avons survécu sans une seule frappe nucléaire. Au cours des derniers siècles, nous avons criminalisé l’esclavage, réduit considérablement l’oppression des femmes et, dans de nombreux pays, nous avons fait beaucoup pour garantir les droits et l’acceptation des personnes homosexuelles, bi, trans ou queer.

Source: Our World In Data

Néanmoins, de nombreux problèmes subsistent. Près de 700 millions de personnes vivent sous le seuil des deux dollars par jour. Le changement climatique et les nouvelles technologies innovantes sont susceptibles de nuire à des milliards de personnes à l’avenir. Des milliards d’animaux, qui pourraient aussi mériter de sérieuses préoccupations morales, passent leur vie à souffrir dans de gigantesques élevages intensifs. Il y a tellement de problèmes que nous devons réfléchir attentivement à ceux que nous devons résoudre en priorité.

La cause pour laquelle vous vous engagez est un facteur décisif de la quantité de bien que vous pouvez apporter. Si vous choisissez une cause pour laquelle il n’est pas possible d’aider un grand nombre d’individus (humain-es ou autres animaux) ou pour laquelle il n’existe tout simplement pas de bons moyens de résoudre les problèmes en question, vous limiterez considérablement votre impact.

En revanche, si vous choisissez une cause où vous pouvez apporter une aide significative, en utilisant des solutions éprouvées, vous pouvez avoir un impact monumental. Par exemple, certaines tentatives visant à réduire la souffrance des animaux semblent être incroyablement efficaces. En réfléchissant soigneusement et en agissant stratégiquement, un petit groupe de militant-es, disposant de budgets limités, a contribué à améliorer les conditions de vie de centaines de millions de poulets qui souffraient dans les fermes industrielles américaines.

De nombreuses personnes sont motivées pour faire le bien, mais ont déjà choisi une cause avant de faire des recherches. Les raisons pour cela sont multiples, comme l’expérience personnelle avec un problème, ou le fait d’avoir un-e ami-e qui collecte déjà des fonds pour une organisation particulière.

Mais si nous choisissons une cause qui se trouve simplement être saillante pour nous, nous risquons de négliger les problèmes les plus importants de notre époque. Étant donné que la plupart des interventions semblent avoir un faible impact, nous risquons de concentrer nos efforts sur quelque chose qui n’a pas beaucoup d’impact si nous ne choisissons pas avec soin. Nous pouvons faire plus de bien si nous examinons attentivement de nombreuses causes, plutôt que de nous arrêter à la première qui nous attire.

En restant ouvert-es à la possibilité de travailler sur différentes causes, nous restons également capables de changer de cap là où nous pouvons faire la plus grande différence, sans nous restreindre inutilement.

Les causes prometteuses

Comment, alors, pouvons-nous déterminer les causes sur lesquelles nous devons nous concentrer ?

Les chercheuses et chercheurs ont trouvé utile le cadre suivant. Travailler sur une cause est susceptible d’avoir un impact important dans la mesure où elle répond à un problème :

  • Grande échelle (elle touche de nombreuses vies, dans une large mesure)
  • Très négligé (peu d’autres personnes s’efforcent de résoudre le problème), et
  • Facilement résolvable (des ressources supplémentaires auront un effet considérable sur le problème).

Sur la base de ce raisonnement, plusieurs domaines de causes semblent particulièrement susceptibles d’avoir un impact important.

Ces domaines ne sont pas figés. Elles représentent simplement les meilleures suppositions sur les domaines où nous pouvons avoir le plus d’impact, compte tenu des preuves actuellement disponibles. À mesure que de nouvelles preuves apparaissent qui suggèrent que différentes causes sont plus prometteuses, nous devrions plutôt envisager de travailler sur celles-ci. Il est également utile de garder à l’esprit que si nous nous dirigeons vers une meilleure cause, même si nous ne sommes pas sûr-es que ce soit la meilleure, notre impact peut toujours être beaucoup plus important qu’il ne l’aurait été.

Nous aborderons trois domaines principaux : la réduction de la pauvreté dans le monde, l’amélioration du bien-être des animaux et la tentative d’influencer l’avenir à long terme.

La lutte contre l’extrême pauvreté

Les maladies associées à l’extrême pauvreté, telles que le paludisme et les vers parasites, tuent des millions de personnes chaque année. Une mauvaise nutrition dans les pays à faible revenu peut entraîner des troubles cognitifs, des malformations congénitales et des retards de croissance.

Une grande partie de ces souffrances peuvent être évitées ou atténuées relativement facilement. En effet, les moustiquaires anti-paludisme coûtent environ 2 dollars pièce. GiveWell, un organisme caritatif indépendant, estime qu’elles peuvent réduire considérablement les taux de paludisme. Même le simple fait de reverser de l’argent à des personnes très pauvres est un moyen relativement efficace d’aider les gens.

Améliorer la santé ne permet pas seulement d’éviter les souffrances directes liées à la maladie ou à la mort ; cela permet également aux gens de participer plus pleinement à l’éducation et au travail. Ils gagnent plus d’argent et ont plus de perspectives pour leur avenir.

La souffrance animale

L’avènement de l’agriculture industrialisée implique que des milliards d’animaux sont gardés chaque année dans des conditions lamentables au sein d’élevages intensifs. Et la plupart d’entre eux voient leur vie se terminer prématurément lorsqu’ils sont abattus pour leurs viandes. Les défenseur-es de leur bien-être affirment qu’il est relativement peu coûteux de réduire la demande de viande d’élevage industriel ou de mettre en place des changements législatifs qui amélioreraient le bien-être des animaux d’élevage. En raison du nombre considérable d’animaux concernés, des progrès sur cette question pourraient éviter de très nombreuses souffrances.

Compte tenu de l’ampleur du problème, le bien-être des animaux semble également extrêmement négligé. Aux États-Unis, seuls 3 % des fonds caritatifs sont répartis entre l’environnement et les animaux, tandis que 97 % sont consacrés à l’aide aux humain-es. Et même au sein des fonds consacrés au bien-être des animaux, seul 1 % environ va aux animaux d’élevage, malgré les souffrances extrêmes qu’ils endurent.

Améliorer l’avenir à long terme

La plupart d’entre nous se soucient non seulement de la génération actuelle, mais aussi de la préservation de la planète pour les générations futures.

Parce que l’avenir est si vaste, le nombre de personnes qui pourraient exister dans le futur est probablement plusieurs fois supérieur au nombre de personnes vivant actuellement. Cela suggère qu’il pourrait être extrêmement important de s’assurer que la vie sur Terre continue et que les gens à l’avenir aient une vie agréable.

Bien sûr, cette idée peut sembler contre-intuitive : nous ne pensons pas souvent à la vie de nos arrière-petites-enfants, et encore moins à celle de leurs arrière-petites-enfants. Mais tout comme nous ne devrions pas ignorer la situation critique des pauvres dans le monde juste parce qu’ils et elles vivent dans un pays étranger, nous ne devrions pas ignorer les générations futures juste parce qu’elles sont moins visibles.

Malheureusement, nous pourrions passer à côté d’un avenir très positif à long terme de bien des façons. Le changement climatique et la guerre nucléaire sont des menaces bien connues pour la survie à long terme de notre espèce. De nombreuses et nombreux chercheurs pensent que les risques liés aux technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle (IA) avancée et les agents pathogènes de synthèse, pourraient être encore plus inquiétants. Bien sûr, il est difficile de savoir exactement comment les technologies vont se développer, ou quel sera leur impact. Mais il semble que ces technologies aient le potentiel de façonner radicalement le progrès dans les siècles à venir.

En raison de l’ampleur de l’avenir, il semble probable que les meilleures opportunités dans ce domaine seront encore plus percutantes que celles des deux causes précédentes.

Et pourtant, les risques existentiels liés aux nouvelles technologies ont été étonnamment négligés. Il n’y a probablement que quelques centaines de personnes dans le monde qui travaillent sur les risques liés à l’IA ou aux agents pathogènes synthétiques.

Les ménages américains consacrent en moyenne environ 2 % de leur budget dans les assurances. Si nous devions consacrer un pourcentage comparable des ressources mondiales à la lutte contre les risques pour la civilisation, il y aurait des millions de personnes travaillant sur ces problèmes, avec un budget de plusieurs milliers de milliards de dollars par an. Mais au lieu de cela, nous ne dépensons qu’une infime partie de ce montant, malgré le fait que ces risques pourraient devenir considérables dans les décennies à venir.

Si nous accordons de l’importance à la protection contre des événements improbables mais terribles au niveau individuel, comme le suggère notre couverture d’assurance, nous devrions également accorder de l’importance à la protection contre des conséquences terribles au niveau collectif. Car une issue terrible collective, comme l’extinction de l’humanité, est également terrible pour chacun individuellement. C’est pourquoi il semble judicieux pour notre civilisation de consacrer plus de temps et d’argent à l’atténuation des risques existentiels.

D’autres causes

Il existe de nombreuses autres causes prometteuses qui, bien qu’elles ne soient pas actuellement les principaux centres d’intérêt de la communauté de l’Altruisme Efficace, sont des candidats plausibles pour avoir un grand impact. Il s’agit notamment :

  • Des améliorations de l’établissement scientifique, avec notamment une plus grande transparence et la reproduction des résultats
  • De recherches sur la santé mentale et les troubles neurologiques, en particulier la dépression et l’anxiété, et amélioration de l’accès aux traitements dans les pays à faible revenu
  • De la lutte antitabac
  • De réformes de la justice pénale américaine
  • Des migrations internationales et une réforme de la politique commerciale
  • De réformes électorales (par exemple, mise en œuvre de meilleures méthodes de vote)

Bien sûr, il est probable que nous ayons négligé certaines causes très sérieuses. Ainsi, une façon d’avoir un impact énorme pourrait être de trouver une excellente occasion de faire le bien que presque tout le monde a manqué. C’est pourquoi la recherche sur les priorités mondiales est un autre domaine de recherche clé.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Quelle carrière ?

Pour la plupart d’entre nous, une part importante de notre vie — plus de 80 000 heures en moyenne — est consacrée à notre profession. C’est une ressource énorme qui peut être utilisée pour rendre le monde meilleur. Si vous pouvez augmenter votre impact de seulement 1 %, cela équivaut à 800 heures de travail supplémentaires.

Tout d’abord, vous devez réfléchir au problème sur lequel vous devez vous concentrer. Certains des problèmes les plus prometteurs semblent être de développer en toute sécurité l’intelligence artificielle, d’améliorer les politiques de biosécurité ou de travailler à la fin de l’élevage intensif.

Ensuite, vous devez réfléchir à la manière la plus efficace de résoudre le problème. À ce stade, il est utile d’envisager plusieurs approches. Les organisations qui travaillent sur ces problèmes ont généralement besoin de plus d’analystes politiques, de chercheurs, de personnel d’exploitation et de gestionnaires. Mais vous devez également envisager des approches plus singulière, comme être l’assistant-e d’une autre personne à fort impact. Enfin, demandez-vous si vous pouvez avoir un impact plus important en créant une communauté, afin de persuader d’autres personnes de s’attaquer au problème.

Vous pouvez voir des opportunités de carrière très prometteuses sur ce portail de recrutement. Les postes de direction sont particulièrement recherchés, mais vous pouvez aussi souvent trouver des postes qui n’exigent pas autant d’expérience.

Si vous ne pouvez pas travailler directement sur des problèmes importants maintenant, alors envisagez de développer des compétences qui vous permettront de le faire à l’avenir, ou de “gagner pour donner” — c’est-à-dire de prendre une carrière bien rémunérée et de donner la plus grande partie de votre salaire (à condition que votre profession ne vous amène pas à faire un mal tel que ça serait contre productif).

Mais quel rôle vous conviendra le mieux ? Lorsque vous faites un don à une organisation caritative, vos qualités personnelles n’ont aucune incidence sur la valeur de votre don. Mais lorsqu’il s’agit de choisir une carrière, votre adéquation personnelle avec un poste est très importante. Cela ne signifie pas que vous devez vous contenter de suivre les conseils habituels en matière de carrière et de “suivre votre passion”. La passion est en réalité beaucoup moins importante que vous ne le pensez. Mais il est important de trouver un emploi dans lequel vous excellez. La meilleure façon d’y parvenir est sans doute d’essayer de nombreuses options et d’obtenir des retours sur ce dans quoi vous vous différencier.

80.000 Hours est une organisation qui a pour but d’aider les gens à déterminer dans quelles carrières ils peuvent faire le plus de bien. Elle fournit un guide des principaux éléments à prendre en compte dans le choix d’une carrière et un ensemble d’outils pour aider les personnes motivées à prendre des décisions. Ses membres ont également réalisé un grand nombre de bilans de carrière dans un large éventail de domaines.

Quelle oeuvre caritative ?

L’un des moyens les plus simples pour une personne de faire la différence est de faire un don à des organisations qui travaillent sur certaines des causes les plus importantes. Les dons monétaires permettent aux organisations efficaces de faire plus de bien et sont beaucoup plus souples que les dons en temps (comme le bénévolat).

La plupart d’entre nous ne réalisent pas à quel point nous sommes riches en termes relatifs. Les personnes qui gagnent un salaire professionnel dans les pays à haut revenu se situent dans les 5% des revenus mondiaux les plus élevés. Cette richesse relative représente une énorme opportunité de faire le bien si elle est utilisée efficacement.

Donner efficacement

Certaines organisations associées à la communauté de l’altruisme efficace recherchent les causes les plus efficaces pour lesquelles faire des dons, en étayant leurs recommandations par des preuves rigoureuses.

L’un des moyens les plus simples de faire des dons à des organisations caritatives efficientes est le Fonds Altruisme Efficace (notez que c’est un projet que nous menons, nous pourrions donc être biaisés en sa faveur !). Les Fonds EA vous permettent de faire un don à l’une des quatre grandes causes. Un ou une experte dans ce domaine décidera alors quelle organisation pourrait utiliser les dons de ces fonds le plus efficacement. Les fonds EA vous permettent également de faire des dons directement à un ensemble d’organisations prometteuses.

Vous pouvez également consulter les recherches approfondies de GiveWell sur les organisations caritatives du domaine de la santé et du développement mondial. Animal Charity Evaluators remplit une fonction similaire mais pour les organisations caritatives qui travaillent à l’amélioration du bien-être des animaux.

Un autre endroit pour rechercher des cibles prometteuses de dons est cette liste d’organisations qui ont reçu une subvention de Open Philanthropy, un grand subventionneur qui utilise des principes altruistes efficaces pour trouver des opportunités de dons avec du potentiel. (Notez que certaines d’entre elles peuvent ne pas être faciles à soutenir pour les donateurs individuels qui donnent des montants plus faibles ; par exemple, l’octroi d’une subvention à un seul programme de recherche au sein d’une université peut être un processus long).

Engagement au don

Même si nous avons l’intention de donner un montant important à la charité, il peut être difficile de le suivre. Une façon de nous responsabiliser est de prendre un engagement public de donation.

Giving What We Can a une promesse d’engagement qui demande aux gens de donner 10 % ou plus de leurs revenus aux organisations qui, selon eux, les utiliseront le mieux pour améliorer le monde. L’organisation The Life You Can Save a un engagement similaire, qui commence à 1 % du revenu annuel, et qui est destiné à des organisations luttant contre les effets de l’extrême pauvreté.

S’impliquer dans la communauté

Il existe déjà une communauté croissante de personnes qui prennent ces idées au sérieux et les mettent en pratique. Depuis 2009, plus de 4 500 personnes ont signé la promesse d’engagement de Giving What We Can. Des centaines de personnes ont réalisé des changements de plan de carrière à fort impact sur la base d’un altruisme efficace. Et il existe près de deux cents groupes communautaires pour les personnes intéressées par l’altruisme efficace.

Passer à l’action

Si vous êtes inspiré par les idées de l’altruisme efficace, il existe de nombreuses façons d’agir :

Pour aller plus loin

Cet article est le premier d’une série d’articles exposant les idées clés d’un altruisme efficace. Cliquez ici pour en savoir plus.

Remerciement

Un grand merci à Tom Bry-Chevalier, Jim Buhler et Antonin Broi pour leur temps et leur contribution à la traduction de cet article.

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