Le “vallon écologique” de Taiyang Commune 太阳公社 : une tentative de renouvellement des liens villes — campagnes en Chine

Un reportage de Jérémy Cheval et Claire Delfosse

École Urbaine de Lyon
Anthropocene 2050
13 min readSep 16, 2020

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Cet article présente, sous la forme d’un reportage réalisé par les chercheurs Jérémy Cheval (Ecole urbaine de Lyon) et Claire Delfosse (Université Lyon 2), le projet d’aménagement de Taiyang Commune (Chine), initié en 2013 sous l’impulsion de l’architecte Chen Haoru. Si la réussite économique de ce “vallon écologique” est relative, les deux auteurs y voient néanmoins une tentative stimulante de renouvellement des liens ville-campagne dans le contexte chinois.

Légende : la porcherie construite par Chen Haoru, symbole architectural du projet de Taiyang Commune ©Claire Delfosse, 2019

« Même si ici nous n’inventons rien, les applications, les actions et les diffusions locales sont particulières » Chen Haoru, architecte.

Aujourd’hui, les relations d’interdépendances entre le rural et l’urbain s’accentuent à l’échelle mondiale. En Chine plus spécifiquement, le taux d’urbanisation est passé de 17,9 % en 1978, à 56 % en 2016, en lien avec mouvement d’industrialisation des années 50, la réouverture économique du pays et la réforme de l’habitat après les années 90. Jusqu’en 2015, les mégapoles ont attiré une population sans cesse croissante, date à partir de laquelle la politique du gouvernement central chinois a visé à limiter l’exode rural.

Précisément, en 2015, un grand projet de planification rurale s’engage au niveau national. Et l’idée de partir vivre en ville pour les ruraux évolue comme ils le disent bien souvent : « nous n’allons pas forcement en ville, la ville vient à nous ». Une forme d’urbanisation généralisée[1] se déploie vers les campagnes et accompagnent pour une part le projet politique des nouvelles routes de la soie de Xi Jinping. Ainsi émergent dans les campagnes un nombre grandissant d’initiatives tel que le projet de Taiyang Commune 太阳公社[2], qui est l’objet de cet article présenté sous la forme d’un reportage qui associe texte et photos.

Le village de Taiyang, qui comptabilise environ 200 foyers, est situé à côté de la préfecture de Lin’an (plus de 500 000 habitants), et à une heure de route de la ville de Hangzhou, qui compte quant à elle 10,4 millions d’habitants. Il a été déserté par sa population active, partie en ville, bien souvent jusqu’à Shanghai à plus de 200km. Les habitants sont désormais principalement des retraités et des enfants. Les enfants restent à la campagne car cela permet à leurs parents de leur offrir une éducation gratuite. Les grands parents s’occupent des enfants et conservent les terres agricoles.

Logements à Taiyang Commune ©Jérémy Cheval, 2019

Le projet de développement de Taiyang Commune 太阳公社 est à la fois agricole et architectural. Il repose sur la constitution plus large d’un vallon biologique, connu grâce à sa porcherie en bambous conçue par l’architecte Chen Haoru. Celle-ci a en effet souvent été présentée dans des articles d’architecture grand public. Le projet architectural a été développé en lien avec les agriculteurs. Il a été accompagné d’un processus de marketing territorial par une agence de communication qui a mobilisé toute une iconographie liée à l’eau, à la terre, au végétal, aux agriculteurs, aux animaux et au paysage. Ce projet est par ailleurs devenu un modèle de développement écologique pour le gouvernement local.

Portrait d’une éleveuse de Taiyang Commune ©Jérémy Cheval, 2019

Le projet de vallon écologique porté par Chen Haoru vise à re-dynamiser ce territoire en attirant de nouveaux habitants, en diversifiant les activités et en requalifiant l’agriculture familiale traditionnelle. Ce dernier aspect se concrétise notamment par l’activité d’une association qui connecte, via le digital et les systèmes de livraison de paniers de produits alimentaires (comme les AMAP), les producteurs locaux aux villes de Hangzhou et de Shanghai. Cette initiative s’inscrit clairement en phase avec les nouvelles attentes des élites urbaines en termes alimentaires, notamment la recherche de produits sains et biologiques[3].

En 2019, 7 ans après sa création en 2013, la vallée est néanmoins loin d’être exploitée de façon optimale. On a comme une impression de friches, avec des sortes d’enclaves jardinées. L’élevage porcin, emblématique du vallon, ne compte plus qu’une vingtaine de bêtes dans un espace pouvant en recevoir 150. La peste porcine fragilise encore plus l’élevage. L’ancienne production de plantes médicinales au pied du barrage se mélange aux herbes folles. Dans toute la vallée se déploie une petite économie de la cueillette, autour des baies, des fleurs et des herbes médicinales que les paysans récoltent ici et là. Les investissements de départ financés par l’État n’ont pas suffi à pérenniser les emplois agricoles. Actuellement, il n’y plus que cent abonnés à l’AMAP.

Pourtant, cette initiative répond à de nouvelles attentes de la classe moyenne aisée urbaine. Le gouvernement local rénove des habitations traditionnelles et cherche à développer le tourisme rural dans la vallée. Des initiatives privées de type camping sont aussi à l’ordre du jour. La vallée semble ainsi concentrer différents enjeux et différentes initiatives qui peut-être ne sont pas toutes convergentes et finalement fragilisent le modèle initial. La “renaissance rurale” que l’on voit dans les pays occidentaux n’est pas encore clairement enclenchée en Chine, ni celle de la transition alimentaire vers un modèle sain, biologique et solidaire des agriculteurs.

Cueillette de plantes médicinales©Jérémy Cheval, 2019

Ce projet demeure néanmoins exemplaire car il associe une réflexion forte au croisement entre architecture, agriculture, ruralité et écologie et cherche par là-même à renouveler les liens entre ville et campagne.

L’article propose ainsi quelques éléments de présentation de ce projet d’aménagement, qui se fondent notamment sur une courte étude de terrain exploratoire avec l’architecte Chen Haoru en 2019 suite au séminaire Spatial Planning from the perspective of Urban-Rural Assembly à l’université de Tongji.

L’accès au village depuis Hangzhou se fait par une autoroute bordée de production de thé, de produits maraichers, d’habitations éparses et d’usines de taille moyenne. On passe par Lin’an, la préfecture du comté, qui s’étire le long d’une rue commerçante, avec des quincailleries, des papeteries, des magasins de jouets et de vêtements, des pharmacies, quelques restaurants, des réparateurs divers et des magasins de fournitures agricoles et alimentaires[4].

De Lin’an au projet de Taiyang Commune, la route en béton est parsemée de nouveaux aménagements ruraux dits d’« embellissement »[5], symboles de la propagande et du développement des campagnes contemporaines[6]. Par exemple, sur le mur pignon de l’entrée du bâtiment d’accueil de l’AMAP, le gouvernement local à peint le message : « Xi Jinping demande aux membres du parti de : jouer le rôle de chef de file dans le développement, d’être le modèle d’une nouvelle tendance, d’être des leaders, d’être proche des masses »[7]. Le vallon écologique[8] débute après un ruisseau qui ouvre sur une vallée large de quelques centaines de mètres et longue de 4km.

Accès à Taiyang Commune©Jérémy Cheval, 2019

Le projet architectural comprend une porcherie, une petite maison de thé longitudinale donnant sur la vallée et sur un barrage avec en surplomb un poulailler et plusieurs espaces communautaires en bambous. Ces constructions en matériaux bio-sourcés[9] s’égrènent le long de la vallée. La première phase a vu la création d’une production « maraîchère » biologique et la mise en place d’une AMAP. Elle a été complétée par un élevage porcin dans le but de viabiliser le projet suite à une analyse économique complémentaire (la viande porcine est fortement appréciée et rentable en Chine)[10].

Chen Haoru a cherché à associer la population locale, car comme le précise l’architecte: « Revisiter le territoire rural chinois c’est revisiter le sens même des communautés rurales. Construire un projet est une activité collective qui rassemble forcément tout le monde. » Pour cela l’architecte s’est fait accompagné par une cellule de développement coordonnée par un agriculteur référent : Mr Luo, le mari d’une éleveuse volaille. Ce dernier a joué un rôle de médiateur important pour faire accepter aux autres propriétaires des terres[11] le passage à une production entièrement biologique. Il a aidé à louer des terres (environ 12 centimes d’euro par m2). La création d’une zone écologique, dans un espace rural déjà occupé comme celui-ci n’a ainsi pu exister que grâce à un engagement communautaire.

Plan du projet de Taiyang Commune© Atelier de Chen Haoru

L’architecture de la porcherie est en matériaux bio-sourcés : bambou et paille sur une base en béton. Il s’agit d’une construction en perpétuelle évolution ; elle peut être déplacée si besoin, et elle peut se désintégrer avec un impact faible sur le territoire. C’est un bâtiment qui n’a pas besoin de maintenance, les matériaux prennent le pli et les couleurs du paysage. Elle perturbe au minimum l’espace dans lequel elle s’intègre jusqu’à anticiper sa possible disparition. En outre, Chen Haoru a donné une attention particulière à la ventilation de l’espace, afin que les odeurs de l’élevage soient aussi limités que possible.

L’architecte a dessiné par la suite un abri pour les volailles, niché à coté d’un bassin de rétention agrémenté d’une maison de thé tout en bambou. Ce deuxième espace d’élevage se trouve à 2 km de la porcherie accessible par un chemin carrossable afin de traverser progressivement le paysage. Toute cette déambulation à travers le vallon fait l’objet d’une scénographie progressive et discrète.

Intérieur de la porcherie ©Atelier Chen Haoru

En Chine, les constructions en bambou sont peu fréquentes sauf peut-être dans le sud du pays comme dans le Xishuangbanna. Aussi, il n’y avait pas d’artisan constructeur utilisant ce matériau dans la région. C’est grâce à la montée en compétence d’un artisan local, qui fabrique du mobilier et de la vannerie en bambou, que le projet a vu le jour. La porcherie est devenue un chantier école, profitant d’un cadre normatif pour les animaux plus flexible que pour les bâtiments d’habitation humaine. Le projet a fait des émules. D’autres constructions en bambou se sont progressivement multipliées (abris bus, cabanons et abris d’animaux).

L’eau est également un élément important du projet. Elle s’écoule avec un système savant de canaux et de réservoirs. Les buffles tassent la terre des rizières avant que les canards ne l’aplanissent et ne le sol. « Pour une rizière de 700m2, il faut environ 1 buffle et 8 canards que l’on peut louer » précise l’éleveuse de volaille. Des travaux prévoient par ailleurs l’installation d’une exploitation de crevettes. Là encore on retrouve les productions phares de l’agriculture chinoise, mais dans un système où les productions sont complémentaires et écologiques.

construction d’un élevage de crevettes © Claire Delfosse, 2019

Les différents agriculteurs vivent en lien avec l’AMAP installée à l’entrée de la zone. Ils proposent comme en Europe des paniers bio comprenant par exemple : 8 œufs, 12 variétés de légumes, du cochon transformé et 2,5 kg de riz, avec une fois par mois une volaille (poule ou canard…). L’achat se fait en ligne par Wechat. Ils proposent des forfaits à la semaine de 150 RMB à 180RMB (19 à 23€), les consommateurs peuvent s’abonner pendant un an pour environ 250€. Ils livrent principalement à Hangzhou et à Shanghai en camionnette toutes les semaines. Au début 300 personnes étaient abonnées, grâce à d’importantes actions de communication.

Justement, la communication est littéralement implantée dans le territoire et valorise les agriculteurs. Des panneaux en bois installés dans les champs présentent la photo des différents protagonistes et de leur production. On y voit entre autre Du Quangen 杜全根, un producteur d’herbes médicinales, Luo Xiqin 罗锡芹, une éleveuse de volaille, Luo Jinlin 罗金林,un producteur de riz, etc. La communication de l’AMAP se fait par le bouche à oreille grâce à la création de cercles d’amis sur WeChat. La moitié des clients sont venus voir le projet grâce à des visites organisées et des classes vertes. Cette tendance touristique vient alimenter la diffusion du projet par le biais des réseaux sociaux.

En effet, ce projet s’adosse à un agro-tourisme naissant. En 2018 un projet d’hôtel rural, le Mureen Glamping 慕仁露营 s’est développé dans la vallée avec 14 bungalows et un espace communautaire fabriqué par un architecte local. Le projet répond à une clientèle qui souhaite se rapprocher de la nature et du camping tout en conservant un confort urbain. L’hôtel reçoit des classes vertes avec enfants et parents pour les sensibiliser à la culture biologique.

De même, en 2018 le premier bed and breakdfast de la vallée s’est lancé dans une ferme rénovée avec quatre chambres. La gestionnaire est une jeune femme qui a quitté la ville pour s’établir en milieu rural et se former à la permaculture. Son activité se développe notamment grâce à son compte WeChat où elle présente ses créations de bijoux et bouquets de fleurs sauvages qu’elle ramasse sur place. En attendant d’avoir un équilibre financier lui permettant de rester sur place tout au long de l’année, elle effectue des allers-retours en ville pour vendre ses productions.

Vue sur la maison de thé ©Atelier de Chen Haoru

Finalement, le projet de vallon écologique de Taiyang Commune a ouvert un nouvel espace dans un territoire rural alors peu connu, et ce en s’appuyant sur l’ agriculture biologique, une AMAP, des activités d’agro-tourisme et des outils digitaux. Et bien que les agriculteurs chinois restent encore dépendant des subventions étatiques, certains acteurs s’adaptent et innovent avec l’offre et la demande des citadins. Des recherches plus approfondies pourraient tenter de comprendre pourquoi ce modèle ne réussit pas mieux à décoller économiquement et à faire des émules en Chine.

Références :

[1] Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé rappellent utilement l’émergence de ce concept : « Dans le sillage d’Henri Lefebvre, de nombreux auteurs, notamment Françoise Choay (1994), François Ascher (1995), Thierry Paquot (1990 ; 2006) et Michel Lussault (2007), prennent acte de l’entrée de la planète dans une logique d’urbanisation structurelle, qui semble tout emporter sur son passage, du rural à la ville traditionnelle délimitée par des frontières visibles, telle une véritable lame de fond. Émerge ainsi « l’urbain » dans la mesure où partout s’impose un esprit urbain, une culture urbaine fondée essentiellement sur la consommation et le développement des mass media : que l’on soit dans la campagne reculée ou au centre d’une ville globale, tout le monde ou presque surfe, tchatche et consomme sur Internet, prend connaissance de ce qui se passe dans le monde par l’intermédiaire des mêmes chaînes de télévision, utilise sa voiture équipée d’un système de guidage par satellite (Global Positioning System) pour se rendre au complexe cinématographique le plus accessible et prend l’avion afin de passer des vacances à l’autre bout du monde. Dans ce sens, l’urbain a lissé les aspérités de la vie sociale, a homogénéisé les activités quotidiennes des individus, a standardisé les pratiques culturelles, a individualisé les temps familiaux et a globalisé de nombreuses références identitaires, même si l’urbain a aussi permis, dans une certaine mesure, de bricoler sa différence en termes de culture, d’identité et de vie sociale Vers l’urbanisation généralisée des villes », dans : , Les grandes questions sur la ville et l’urbain. sous la direction de Marchal Hervé, Stébé Jean-Marc. Presses Universitaires de France, « Quadrige », 2014, p. 45–49)

[2] Cf. Hangzhou, Taiyang, Shuangmiao Village, Taiyang Town, Lin’an (临安市太阳镇双庙村)

[3] Voir par exemple : Gwenn Pulliat, 2017, Métropoles émergentes et alimentation, L’Information géographique, pages 54 à 74.

[4] Ces commerces reflètent les caractéristiques de la population rurale chinoise : retraités occupés par quelques activités d’agriculture vivrière, enfants et quelques actifs agricoles.

[5] Les projets d’embellissements, tels que Li Keqiang les présente dès 2015 dans un rapport en faveur des campagnes « belles et vivables », sont principalement des aménagements aux abords des routes et chemins ruraux. Les aménageurs forment un corridor visuel « agréable au passants » comme nous avons pu le voir dans les villes avec le développement du tourisme international: des bâtiments sont repeints en façade, des haies et des arbres sont plantés, et des messages de propagande sont ajoutés entre les arbres et sur les murs. Cf. Jérémy Cheval. Shanghai Shikumen Lilong, socio-spatial transformations of human settlement : appropriations in shared spaces beyond destruction. Architecture, space management. Université Paris-Est; Tongji university (Shanghai, Chine), 2018. English.

[6] Romain Chazalon, Jérémy Cheval, Valérie Disdier, Françoise Ged, Émilie Rousseau et Claude Tautel, Chine Construire l’héritage, 2019, 320p, Publications de l’Université de Saint-Étienne.

[7] Traduit par Jérémy Cheval de 做发展带头人做新风示范人做和湝引领人做群众贴心人.

[8] Zone de production agricole sans produit chimique

[9] Cf « Architecture en fibres végétales d’aujourd’hui » exposition à Archipel CDCU, produite par AMACO et MUSEO dans le cadre du Fibra Award.

[10] La production y est très intensive et on peut trouver des élevages de 2000 porcs. Sur l’agriculture chinoise, voir notamment Club Demeter, Le Demeter, 2017 dossier Nourrir 1,4 milliard de Chinois, pp. 42–260.

[11] « La propriété mobilière et immobilière de la collectivité de paysans appartient à ses membres. » Miguel Elosua, Les paysans, moteur de l’urbanisation en Chine dans Tous urbains 2019/3–4 (N° 27–28), La chine Oriente, 112p, Presses Universitaires de France. Dossier spécial coordonné par Jérémy Cheval.

Biographie de Chen Haoru

Chen Haoru, né en 1972 dans le Zhejiang, s’est formé à l’Université de Cooper Union New-York (CUNY). Très actif dans le milieu académique, il est professeur associé à la China Academy of Art de Hangzhou et professeur invité à l’Université de Nanjing. Aujourd’hui à la tête de l’Atelier Chen Haoru. Ses réalisations se trouvent principalement en milieu rural, qui selon lui concentre tout l’héritage culturel chinois. En 2014, ses travaux ont été exposés à la Biennale d’Architecture de Venise.

Prix: Lin’an Bamboo Structure Projects, WAACA 2014. Design Experiment Award & Social Equality Award 2014. Ningbo Social Courtyards, WAACA City Regeneration Award 2014. Time + Architecture magazine, outstanding architects born in 1970s 2013. China Architecture Media Awards 2012

En ce moment son projet est présenté à l’exposition “ARCHITECTURE EN FIBRES VÉGÉTALES D’AUJOURD’HUI” à Archipel Lyon.

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Anthropocene 2050

L’École Urbaine de Lyon (EUL) est un programme scientifique « Institut Convergences » créé en juin 2017 dans le cadre du Plan d’Investissement d’Avenir.