VEILLE ANTHROPOCENE #39

berenice gagne
Anthropocene 2050
Published in
15 min readSep 18, 2020

Du 7 au 18 septembre 2020

Encore une veille de rentrée très dense, marquée notamment par la publication du rapport « Planète vivante » du Fonds mondial pour la nature (WWF) qui révèle l’ampleur de l’érosion de la biodiversité. Ce rapport est à lire en gardant à l’esprit le travail de l’historien de l’environnement Guillaume Blanc qui “décrypte la genèse coloniale de la préservation de la nature en Afrique. Une doctrine qui irrigue aujourd’hui encore une pratique moderne et néocoloniale de la conservation ». Autre fait saillant cette semaine : le mycélium a la cote ! Ces filaments de champignon ouvrent le champ des possibles par exemple pour produire une alternative au cuir ou pour se faire enterrer dans un cercueil compostable 😀 Pendant ce temps en ville, on n’en finit pas de revenir à la terre : agriculture urbaine, biodiversité, pollinisateurs, vallon écologique…

« Exponential » (2019) © Michele Guieu

Si vous avez des suggestions pour enrichir cette veille, n’hésitez pas à les partager : berenice.gagne@universite-lyon.fr

Retrouvez la veille au fil de l’eau sur Twitter : @BereniceGagne et une sélection d’images sur Instagram : berenicegagne

URBAIN

- A écouter : un nouveau podcast sur les territoires ruraux en transition, cette fois-ci en Ardèche méridionale (La Traverse, 18/09/2020).

- « Le vallon écologique de Taiyang Commune 太阳公社: une tentative de renouvellement des liens villes-campagnes en Chine » (Anthropocene2050, 16/09/2020).

- Au Costa Rica, Curridabat la « Ciudad Dulce » focalise la planification urbaine sur les pollinisateurs : une abeille peut traverser la ville « ou s’y arrêter pour se nourrir. Des corridors verts ont été mis en place pour que les abeilles ne connaissent plus de frontières, passant d’un espace vert à un autre dans un environnement bienveillant pour elles. La ville compte 180 parcs. La moitié a été créée ces dernières années sur des terrains municipaux qui étaient en friche » (Le Monde, 15/09/2020).

- « En s’appuyant sur les ressources universitaires, entrepreneuriales, culturelles et citoyennes de l’agglomération, le nouveau maire de Lyon devrait officialiser en octobre son ambition de créer une « Maison de la mutation écologique » et d’en faire un « marqueur » de son mandat » (L’arrière-cour, 15/09/2020).

- « Faire durablement territoire sans densifier les villes » : « pour un territoire donné, quelle est la répartition la plus efficiente, la plus attractive et la plus écologiquement soutenable de sa population, ainsi que des activités et des services qui lui sont nécessaires ? » (métropolitiques, 14/09/2020).

- Une analyse historique de l’exploitation des épidémies par les responsables coloniaux aux 19è et 20è siècles dans une grande partie du continent africain pour mettre en œuvre un urbanisme de ségrégation raciale et créer des systèmes économiques qui marginalisaient les Africains (The Conversation, 14/09/2020).

- « En Tunisie, l’agriculture urbaine s’installe graine après graine » (Le Monde, 12/09/2020).

- « La ville du quart d’heure : un retour en grâce des politiques temporelles ? » (La Gazette, 11/09/2020).

- « Glissement climatique : quel avenir pour les villes face aux canicules ? » : une réflexion sur l’adaptation de l’urbanisme face au changement climatique et les réponses historiquement données (AOC, 10/09/2020).

- Une réflexion sur le rôle de la prospective dans les territoires en temps de crise et sur le « monde d’après » marqué par « la bifurcation écologique et démocratique » (Horizons publics, 07/09/2020).

- « La protection de la biodiversité démarre en bas de nos immeubles » : « les espaces verts en pied d’immeubles, sous-investis, représentent un terreau fertile » (Le Monde, 06/09/2020).

- « Et si on repensait la ville pour les enfants ? » : « Dans leur transition vers des modèles de villes durables, les villes moyennes tout comme les métropoles font face à un enjeu majeur : rendre les centres-villes accessibles, inclusifs et agréables pour tous, mais y compris pour les plus jeunes » (demain la ville, 01/09/2020).

- Note d’analyse « Biodiversité, nature et santé : comment la crise sanitaire rebat les cartes du débat ? » (PUCA, septembre 2020).

- Publication : Yvan DETRAZ, Zone Sweet Zone. La marche comme projet urbain (éditions Wildproject, 2020). Publication du mémoire de fin d’études d’un jeune architecte qui, il y a 20 ans, défendait la création de sentiers de randonnée dans les métropoles en entamant des marches de repérage dans les franges de l’agglomération bordelaise muni d’une carte IGN et d’un appareil photo reflex. « Il est aujourd’hui reconnu comme un texte fondateur par le réseau international Metropolitan Trails ». « Dans le contexte de la descente énergétique, qui nous oblige à relocaliser nos établissements urbains, Zone Sweet Zone explique pourquoi et comment reprendre pied dans la réalité de nos territoires ».

- Publication : Stéphane CORDOBES, Si le temps le permet. Enquête sur les territoires du monde anthropocène (Berger-Levrault, 2020). Postface de Michel LUSSAULT. Une enquête prospective et photographique menée à Saint-Pierre-et-Miquelon qui évoque autant la situation singulière de l’archipel français subarctique qu’elle ne dresse un portrait archétypal des territoires confrontés à l’entrée dans l’anthropocène. Elle défend l’hypothèse que le réagencement nécessaire à réaliser est non seulement politique, scientifique, technique, socio-économique, mais aussi culturel et anthropologique et que l’expérience esthétique, constitutive de notre rapport au monde et de la manière de l’habiter, a un rôle important à jouer.

- Publication : Anne-Marie FILAIRE, Claude EVENO, Terres. Sols profonds du Grand Paris (La Découverte, 2020). « Chaque année, 22 millions de tonnes de terre sont excavées pour la construction de la métropole et l’extension des limites de Paris ». Ces terres sont réparties entre les collectivités, dans les parcs, les bois, les terrains de sport, les terres agricoles etc. La photographe saisit cet « entre-deux du paysage », « le moment de la réception des terres, en parcourant les huit sites actuellement en gestation dans le Grand Paris. Les instants particuliers où les terres sont déversées et réparties, et où s’esquissent, avec les ingénieurs, les profils paysagers ».

« Tecidos Urbanos #2 » (tissus urbains), 2007 © Cássio Campos Vasconcellos

POLITIQUE

- « Le sociologue Antoine Vauchez analyse les mécanismes qui entravent la mise en œuvre des politiques environnementales » (Le Monde, 11/09/2020).

- Une tribune de hauts fonctionnaires qui « analysent les réticences de l’administration à prendre des décisions conformes aux nécessités environnementales » (Le Monde, 11/09/2020).

- Entretien avec Pierre Charbonnier : « L’inaction écologique menace désormais l’espace démocratique. Les régimes autoritaires qui émergent ne se constituent-ils pas en appui à l’accumulation de richesses par quelques-uns au prix de la dilapidation des ressources de tous ? » (basta, 11/09/2020).

DROIT

- « Plusieurs initiatives sont lancées pour donner une personnalité juridique aux fleuves » : Rhône et Seine (Actu Environnement, 18/09/2020).

- « L’État américain du Delaware a annoncé jeudi qu’il intente une poursuite contre plusieurs compagnies pétrolières, jugeant que celles-ci sont responsables de la crise climatique et de ses impacts pour les citoyens de cette région de la côte est » (Le Devoir, 10/09/2020). Au total, 5 Etats des Etats-Unis ont lancé des poursuites judiciaires contre des compagnies pétrolières et gazières (inside climate news, 15/09/2020).

SOCIETE

- Une start-up néerlandaise commercialise un cercueil à base de mycélium, à compostage rapide (The Guardian, 15/09/2020).

- Analyse des idées reçues sur le gaspillage des objets non alimentaires : acheter, stocker, accumuler c’est déjà gaspiller (The Conversation, 08/09/2020).

- Publication : Georges VIGARELLO, Histoire de la fatigue. Du Moyen Âge à nos jours (Seuil, 2020). « Comment la fatigue est-elle devenue cette compagne familière jusqu’à s’affirmer comme une manière d’être de notre temps ? L’historien retrace cette extension du domaine de la lassitude, du Moyen Age à nos jours (Libération, 08/09/2020).

- Entretien avec Fatima OUASSAK qui publie La puissance des mères. Pour un nouveau sujet révolutionnaire (La Découverte, 2020) : « Il faut regarder les choses en face : l’écologie en France est une écologie de classe » (basta, 04/09/2020).

- Webconférence à suivre le 29 septembre, avec Dominique Méda : mieux comprendre les enjeux emplois et compétences de la transition écologique (France Stratégie).

AGRICULTURE

- Dans le sud de la Chine, l’élevage ultra intensif de porcs dans des bâtiments montant jusqu’à 9 étages est supposé garantir la biosécurité : résidence sous quarantaine pour les employé·es, biofiltre total entre unité productive et monde extérieur (The Guardian, 18/09/2020).

- « L’UE a autorisé l’exportation de plus de 80 000 tonnes de pesticides pourtant interdits au sein de l’Union » (Le Monde, 10/09/2020). Quelques temps forts du texte à retrouver ici.

- Une infographie sur les performances économiques et environnementales de l’agroécologie (France Stratégie, août 2020).

ALIMENTATION

- Une série d’articles très documentés sur l’impact de l’alimentation sur le changement global, impact différencié selon les régions du monde (Carbon Brief, 14/09/2020).

- « Nourrir la ville : quelle résilience alimentaire pour les territoires ? » (Anthropocene2050, 07/09/2020).

Teton, 1989 (Musée Voorlinden, Pays-Bas) © John McCracken

HUMAIN/VIVANT/NON-VIVANT

- A écouter : une série documentaire sur la vie commune entre animaux humains et non humains « en se concentrant avant tout sur des territoires : séparés, partagés, réels et imaginaires, ils dessinent une géographie humaine et animale complexe et mouvante » (France culture, 07–10/09/2020).

- Publication : Baptiste MORIZOT, Raviver les braises du vivant. Un front commun (Actes Sud / Wildproject, 2020). « À partir d’une enquête de terrain sur des initiatives de défense de forêts et des pratiques d’agroécologie, ce livre propose une nouvelle cartographie des alliances entre les usages de la terre qui sont des gardiens du feu. Il donne des outils critiques pour révéler au grand jour le rapport au vivant partagé par ceux qui le détruisent. Et offre un guide de négociation pour sortir des oppositions stériles entre producteurs et protecteurs. C’est un appel à faire front commun contre les vrais ennemis du vivant : toutes les forces de l’exploitation extractiviste ». A écouter en entretien (France inter, 18/09/2020).

- « Comment les chimpanzés [et surtout leurs déjections] ont sauvé la forêt tropicale africaine » (The Conversation, 07/09/2020).

PLANETE TERRE

- Des milliers d’oiseaux migrateurs sont retrouvés morts dans le sud-ouest des Etats-Unis : les mégafeux et la crise climatique pourraient être en cause (The Guardian, 16/09/2020).

- Du Mexique à l’Alaska, sur la côte pacifique de l’Amérique du Nord, plus de 350 baleines grises « se sont échouées depuis début 2019. Des centaines d’autres auraient péri en mer. Le réchauffement climatique fait figure de principal suspect » (Le Monde, 15/09/2020).

- Le rapport « Global Biodiversity Outlook 5 » de l’ONU révèle que, pour la deuxième décennie consécutive, les gouvernements ont échoué à protéger la biodiversité et les écosystèmes : en 2020, pas un seul objectif n’a été atteint sur les 20 fixés en 2010 (The Guardian, 15/09/2020).

- « Changement climatique : penser les trajectoires de l’adaptation » : présentation de l’approche par les « trajectoires d’adaptation » qui permet « d’identifier des alternatives et d’organiser leur séquençage sur le temps long » et de gouverner dans l’incertitude (The Conversation, 13/09/2020).

- « Le rapport « Planète vivante » du Fonds mondial pour la nature (WWF) révèle l’ampleur de l’érosion de la biodiversité » et propose « une approche intégrée, combinant des mesures de protection ambitieuses et une transformation du système alimentaire » pour redresser la courbe de la perte de biodiversité d’ici à 2050 (Le Monde, 10/09/2020). Quelques temps forts du texte à retrouver ici.

- Des chercheurs et chercheuses publient le Global Safety Net, une stratégie qui vise à lutter conjointement contre la perte de la biodiversité et le changement climatique en protégeant la moitié des terres et océans de la planète : ils et elles cartographient 50 écorégions dans 20 pays. Ils et elles alertent également sur la nécessité de respecter les droits des peuples autochtones qui représentent moins de 5% de la population mondiale mais dont les territoires abritent près de 80% de la biodiversité de la planète (The Conversation, 08/09/2020).

- L’empreinte humaine sous les océans mesurée pour la première fois : les infrastructures occupent plus de 30 000 km² de fond marin. Si l’on prend en compte leurs effets indirects (altérations du débit et de la chimie de l’eau, pollution lumineuse et sonore, champs électriques des câbles sous-marins, etc.), l’empreinte humaine sous-marine atteint environ 2 millions de km², soit 0,5 % de la surface mondiale des océans (Anthropocene, 08/09/2020).

- « La multiplication des ouvrages hydroélectriques sur le Mekong perturbe le cours du fleuve, plus gros réservoir de poissons d’eau douce au monde, qui fait vivre des millions de riverains » (Le Monde, 07/09/2020). A voir également : « Mekong », film de 5 réalisateurs qui imaginent le futur incertain du fleuve (Hyperallergic, 08/09/2020).

DECHETS

- « De nos poubelles jaunes aux décharges de Malaisie : comment une partie des déchets français est exportée frauduleusement en Asie » (Le Monde, 18/09/2020).

- « Le cas des débris spatiaux illustre la difficulté de la gestion des méta-problèmes ou problèmes globaux, qui se posent à l’échelle de la planète, de plus en plus nombreux » (The Conversation, 15/09/2020).

ECONOMIE

- Une commission d’experts alerte sur le risque d’une déforestation accrue dans les quatre pays du Mercosur (le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay) en cas de ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (Le Monde, 17/09/2020).

- BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, communique sur sa stratégie de vote contre les entreprises qui ne montrent pas de progrès sur les questions environnementales : essentiellement des compagnies énergétiques, dont les compagnies pétrolières, des constructeurs automobiles et une compagnie aérienne (The Guardian, 17/09/2020).

- « L’Ademe souhaite que l’économie circulaire joue un rôle moteur dans la reprise de l’activité au service d’une croissance économique durable » (Banque des Territoires, 07/09/2020).

- A écouter : « Quel modèle économique pour la transition écologique ? » (France culture, 05/09/2020).

Un fourmilier mort gît sur la route près d’une forêt amazonienne en feu dans l’État de Rondonia (Brésil, août 2020) © Ueslei Marcelino / Reuters

ENERGIES

- Recension par Eric Vidalenc de Richard HEINBERG, David FRIDLEY, Un Futur renouvelable. Tracer les contours de la transition énergétique (Écosociété, 2020). « Les deux auteurs, nord-américains, établissent un état des lieux précis et très documenté des enjeux énergétiques, plus particulièrement à partir du point de vue américain. Ils esquissent à grands traits ce qu’une société fonctionnant intégralement à partir d’énergies renouvelables pourrait signifier concrètement, et en quoi un monde d’énergies renouvelables serait fondamentalement différent de notre monde actuel ». (Futuribles, 18/09/2020). Quelques temps forts du texte à retrouver ici.

- Une chronique qui fait le point sur l’utilisation d’hydrogène décarboné, notamment dans le secteur des transports (France culture, 09/09/2020). Une autre synthèse sur l’hydrogène d’hier et de demain par Christian de Perthuis (The Conversation, 09/09/2020).

MIGRATIONS

- Une analyse détaillée des conséquences du changement global sur les migrations climatiques au sein des territoires des Etats-Unis (The New York Times, 15/09/2020).

- A voir : “The Big Climate Movement: Migration & displacement in times of climate change”, une série sur la relation contestée entre le changement climatique et la mobilité (YouTube, 14/09/2020).

MOBILITES

- Une enquête sur « Les fausses promesses de la voiture électrique » (Reporterre, 08/09/2020).

- Pour une meilleure exploitation des fleuves dans les grandes villes et l’essor du vélo-cargo pour la livraison du dernier kilomètre (Financial Times, 03/09/2020).

ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX / PEUPLES AUTOCHTONES OU ORIGINAIRES

- Tribune pour une politique de conservation qui intègre la coexistence des humains et de la faune et la flore sauvages, et qui favorise une gestion attentive et responsable (stewardship) du territoire par les communautés autochtones qui y vivent (DownToEarth, 17/09/2020).

- En Amérique latine, les peuples indigènes et les communautés afrodescendantes gèrent au moins 31 % des terres : la reconnaissance de leurs droits est essentielle pour faire face à la crise de la biodiversité et protéger les écosystèmes (Semena Sostenible, 15/09/2020).

- En Nouvelle-Zélande Aotearoa, les savoirs des peuples autochtones sont intégrés aux recherches en géomorphologie (Eos, 14/09/2020).

- Une analyse historique de l’exploitation des épidémies par les responsables coloniaux aux 19è et 20è siècles dans une grande partie du continent africain pour mettre en œuvre un urbanisme de ségrégation raciale et créer des systèmes économiques qui marginalisaient les Africains (The Conversation, 14/09/2020).

- Entretien avec Guillaume Blanc, auteur de L’invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (Flammarion, 2020) : « Le colonialisme vert repose sur le mythe d’un éden africain menacé par les populations locales » (Libération, 04/09/2020 et Le Monde, 10/09/2020). Quelques temps forts du texte à retrouver ici.

- En Alaska (Etats-Unis), la voix des communautés autochtones commence à être intégrée à la production de savoir des programmes scientifiques sur le changement climatique et la fonte du permafrost (Science, 09/09/2020).

- Une analyse de la tasse de café quotidienne au prisme des inégalités sociales, de la précarité et du colonialisme : « l’industrie mondiale du café, qui pèse plusieurs milliards de dollars, repose sur des travailleurs vulnérables aux deux extrémités de la chaîne d’approvisionnement : le travailleur ou la travailleuse qui sert votre café et le cultivateur ou la cultivatrice pugnace qui a cultivé vos grains de café » (The Conversation, 06/09/2020).

“Container #4” (2020) © Joiri Minaya (courtesy Baxter Street Camera Club of New York)

ARTS ET CULTURES

- Exposition « La ville-forêt » (du 15 septembre au 18 décembre, CAUE Rhône Métropole, Lyon) : questionne les relations entre humain et vivant, et la place du végétal dans les modèles d’aménagement urbain pour repenser l’urbanisme au prisme de la forêt et de ses bienfaits.

- Exposition « Sacrifice » de la photographe Elena Chernyshova à la 32ème édition du festival Visa pour l’image (Perpignan, 29/08–27/09/2020) : « réalisées entre novembre 2019 et février 2020, ces images racontent, avec une efficacité dramatique remarquable, la vie quotidienne et les paysages du pôle pétrochimique syracusain en Sicile, l’un des plus étendus du continent. Ce territoire a subi, depuis 1949, un processus d’industrialisation rapide et brutal et 70 ans après les 180.000 habitants de cette zone de la Sicile font face à une dégradation de la santé publique et environnementale » (Ecole urbaine de Lyon).

- Publication : Rita INDIANA, Les Tentacules (Rue de l’échiquier, 2020). Traduit de l’espagnol (République dominicaine) par François-Michel Durazzo. En 2027, dans une République dominicaine marquée par plusieurs catastrophes écologiques, Acilde, adolescente pauvre, est depuis peu la servante d’Esther Escudero, grande prêtresse de la Santería. Elle cherche à vendre illégalement l’anémone que possède sa patronne pour acquérir le Rainbow Bright, une drogue qui lui permettrait de changer de sexe sans intervention chirurgicale. Un roman inclassable à l’énergie punk, où les époques et les personnages, les politiques queer et le désastre écologique s’entremêlent.

NUMERIQUE

- « L’empreinte carbone du numérique : impensé des politiques environnementales ? » (Le Grand Continent, 09/09/2020).

- Une analyse des discours et formes de mobilisation technocritiques (Mais où va le web ?, 08/09/2020).

- Publication : Cédric DURAND, Technoféodalisme. Critique de l’économie numérique (La Découverte, 2020). « La thèse de ce livre est qu’avec la digitalisation du monde se produit une grande régression. Retour des monopoles, dépendance des sujets aux plateformes, brouillage de la distinction entre l’économique et le politique : les mutations à l’œuvre transforment la qualité des processus sociaux et donnent une actualité nouvelle au féodalisme ».

SCIENCE

- Du cuir vegan, une alternative au cuir fabriquée à partir du mycélium de champignon (The Conversation, 07/09/2020).

- Un entretien avec l’historien Fabien Locher qui analyse comment les crises et les catastrophes ont modifié les rapports à la propriété au cours de l’histoire, et propose une histoire de la propriété au prisme de l’histoire environnementale (CNRS Le journal, 06/07/2020).

- « Bio-inspirée. Une autre approche » : une exposition permanente sur le biomimétisme à la Cité de Sciences (Paris).

IDEES

- Une tribune s’appuyant sur la pandémie pour proposer un changement radical : passer du paradigme de production à un paradigme de relations avec le vivant (AOC, 16/09/2020).

- A écouter : « Les crises doivent-elles être perçues comme une période de rupture ou une opportunité de changer ? » Entretien avec Jared Diamond, biologiste, géographe et auteur de Bouleversement. Les nations face aux crises et au changement (France culture, 16/09/2020).

- La philosophe Joëlle Zask confronte 2 aspects du « sauvage » à travers les mégafeux, appelés en anglais wildfires, et propose une lecture critique de notre monde qui dissocie monde sauvage et sauvagerie (AOC, 15/09/2020).

- L’ « imaginaire effondriste, ou collapsologie, a progressivement colonisé la pensée écologiste au point d’en devenir le seul horizon, et de la priver de tout sens politique », une tribune de Catherine Larrère et Raphaël Larrère (AOC, 14/09/2020).

- Lire également : Catherine LARRERE, Raphaël LARRERE, Le pire n’est pas certain. Essai sur l’aveuglement catastrophiste (Premier Parallèle, 2020). La philosophe de l’environnement et l’ingénieur agronome et sociologue dénoncent le constat d’impuissance sur lequel repose le catastrophisme actuel : à rebours de leur discours, les collapsologues alimentent la logique néolibérale. « Et si, à force de dénoncer l’État et les institutions pour encenser l’entraide citoyenne et les biorégions, les effondristes étaient devenus les idiots utiles du business as usual ? » (Usbek & Rica, 06/09/2020).

- Le Festival des Nouvelles Explorations réunit depuis 2016 des spécialistes et chercheurs dans toutes les disciplines pour réfléchir et débattre de l’exploration géographique, environnementale et climatique, l’intelligence artificielle, l’exploration comportementale… L’édition 2020 « Soigner le monde », du 16 au 20 septembre, est consacrée à une crise emblématique de l’anthropocène : la pandémie de Covid-19 (Rue89Bordeaux, 09/09/2020).

- Publication : Bruno LATOUR, Peter WEIBEL (dir.), Critical Zones. The Science and Politics of Landing on Earth (MIT Press & ZKM | Center for Art and Media Karlsruhe, 2020). L’ouvrage est issu de l’exposition du même nom au ZKM Center for Art and Media de Karlsruhe (Allemagne) : des artistes et des écrivain·es dépeignent la désorientation d’un monde confronté au changement climatique. Cette désorientation est attribuée à la déconnexion entre deux définitions différentes du territoire sur lequel vivent les humains modernes : la nation souveraine dont ils tirent leurs droits, et un autre, caché, dont ils tirent leurs richesses — le territoire sur lequel et dont ils vivent. En traçant la carte du territoire qu’ils vont habiter, ils ne trouvent pas un globe, mais une série de zones critiques — inégales, hétérogènes, discontinues.

Contributions de : Dipesh Chakrabarty, Pierre Charbonnier, Emanuele Coccia, Vinciane Despret, Jerôme Gaillarde, Donna Haraway, Joseph Leo Koerner, Timothy Lenton, Richard Powers, Simon Schaffer, Isabelle Stengers, Bronislaw Szerszynski, Jan A. Zalasiewicz, Siegfried Zielinski.

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Anthropocene 2050

🔭Veille & valorisation scientifique - Changement global, habitabilité, Anthropocène, justice sociale et environnementale