VEILLE ANTHROPOCENE #40
Du 19 au 25 septembre 2020
La forêt est omniprésente dans les articles cette semaine : une analyse des méfaits de la monoculture, une étude de la libération par la forêt d’anciens polluants lors d’incendies ou encore des questions comme “faut-il la reboiser ou la laisser se régénérer naturellement ?”. Pendant ce temps en ville, on continue de s’interroger sur les politiques publiques à même de rendre les villes plus vertes et plus résilientes.
Si vous avez des suggestions pour enrichir cette veille, n’hésitez pas à les partager : berenice.gagne@universite-lyon.fr
Retrouvez la veille au fil de l’eau sur Twitter : @BereniceGagne et une sélection d’images sur Instagram : berenicegagne
URBAIN
- Infographies et analyse de 4 scénarios d’évolution des villes post-Covid (ou avec Covid ?!): les autoroutes à vélos, les rues-jardins, le centre-ville numérique et intelligent, les quartiers multifonctionnels (la ville du quart d’heure) (The Guardian, 25/09/2020).
- Entretien avec Jean-Marc Offner, auteur d’Anachronismes urbains (Presses de Science Po, 2020) qui passe en revue les dogmes de l’étalement urbain, du périurbain, de la mixité résidentielle, des transports collectifs publics, du bon périmètre, de l’investissement et de la construction (Horizons publics, 22/09/2020).
- Tour d’horizon des politiques mises en place par Oslo (Norvège) pour faire reculer ses émissions de CO2 de 95% d’ici à 2030 par rapport à 2009 (Fast Company, 21/09/2020).
- A écouter : un entretien avec Rob Hopkins, ancien professeur de permaculture et initiateur du mouvement international “Villes en transition” (France inter, 21/09/2020).
- Prospective : « Comment bâtir des capacités publiques adaptées au monde qui vient ? Quels chantiers de travail ouvrir, collectivement, pour appuyer la résilience de nos territoires face aux futures crises ? » : une enquête de terrain collaborative sur les transformations publiques par temps de crise (La 27e Région, 21/09/2020).
- Quelle planification urbaine dans les villes d’Afrique face à la pandémie de Covid-19 ? (The Conversation, 20/09/2020).
- « Partout dans le monde, les villes et le secteur de la construction gaspillent énormément d’énergie. Mais les mégaprojets de cités vertes, tels qu’ils se déclinent à New York, Singapour ou Abou Dhabi, sont-ils la solution ? Plaidoyer pour des solutions plus modestes, plus écologiques, plus révolutionnaires » (Courrier international, 20/09/2020).
- « L’amélioration de la performance énergétique nécessite une vision globale du bâtiment dans son environnement » (Le Monde, 19/09/2020).
- Pour adapter la Métropole de Lyon au changement climatique, le Plan canopée a été initié en 2017: un point sur ce dispositif qui aide à lutter contre les îlots de chaleur urbains (Pop’Sciences, 17/09/2020).
- « Le “Finger Plan” est un plan d’urbanisme propre à la métropole du Grand Copenhague. Depuis 1947, il encadre l’étalement urbain de la capitale danoise, préserve la place des espaces verts tout en développant l’usage des transports en commun. Un exemple inspirant pour le développement des villes durables » (demain la ville, 17/09/2020).
- « Résister face à Center Parcs. Les espaces de la ZAD de Roybon »: à partir d’une enquête sur le terrain, présentation du projet, analyse du conflit qu’il a généré, et exploration du dispositif spatial d’une ZAD » (géoconfluences, 03/09/2020).
- Colloque « Peurs urbaines (XVIe-XXIe siècles) » (23–25 septembre 2020, Université Bordeaux Montaigne) avec une approche “émotionnelle” de la ville, une étude des émotions des habitant·es des villes: émeutes, “classes dangereuses” des bas-fonds, catastrophes naturelles, climatiques, environnementales, épidémiques, alimentaires, peurs irrationnelles, rumeurs et légendes urbaines.
- Conférence « Qu’est-ce que les algorithmes font à la ville ? » (2 octobre, 14h à la Métropole de Lyon).
POLITIQUE
- Une lecture des révolutions de 2011 en Tunisie et en Egypte à travers le rôle de la sécurité alimentaire en analysant « l’intégration des secteurs agricoles du Sud global à l’économie mondiale » (la vie des idées, 25/09/2020).
- « Le changement climatique est une menace mondiale qui exige une action mondiale »: tribune de la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon (Le Monde, 23/09/2020).
- « La pauvreté n’est pas incompatible avec l’écologie. Elle peut même s’enraciner dans une situation de dénuement, chez les personnes défavorisées lorsque la détérioration de l’environnement entraîne une dégradation de leurs conditions de vie. Cette convergence est au fondement des courants d’écologie populaire qui, depuis les années 1980, prennent appui sur ces conflits environnementaux locaux pour construire une critique globale » (Socialter, 21/09/2020).
- Le Président des Iles Marshall, dont le pays risque d’être balayé par l’élévation du niveau des océans, demande aux pays membres de l’ONU des sacrifices et de la solidarité pour protéger les pays les plus vulnérables. Il invite à se saisir de l’opportunité de transformer l’économie mondiale pour un avenir sans carbone au lieu d’entraver l’autodétermination des peuples, de subventionner l’industrie des énergies fossiles, de réinvestir dans le charbon ou de renflouer les pollueurs sans conditions (The Guardian, 20/09/2020).
- A écouter : « La gouvernance mondiale dans la tourmente », une série sur la régulation (ou non) des enjeux transnationaux (climat, sécurité, commerce, internet etc.) (France culture, 21–24/09/2020).
DROIT
- Aux Philippines, des habitant·es et des associations de la société civile ont lancé une action en justice pour s’opposer à la construction d’une centrale à charbon dans la région de Palawan qui abrite une riche biodiversité et des populations autochtones. Les opposants font également valoir que Palawan dispose d’un vaste potentiel d’énergie renouvelable qui pourrait satisfaire toute sa demande en électricité, principalement grâce à de petites centrales hydroélectriques qui ne nécessitent pas la construction de réservoirs ou de barrages (Mongabay, 24/09/2020).
AGRICULTURE
- A écouter : un échange pour « une agriculture urbaine nourricière, inclusive, solidaire, libre d’accès, auto-organisée » (médiapart, 25/09/2020).
- « Dans le Cotentin, comment agriculture et zones humides font bon ménage » (The Conversation, 24/09/2020).
ALIMENTATION
- L’offre de menus végétariens s’étend dans les cantines avec toutefois des disparités, principalement liées à la taille des communes: 83 % des grandes villes (comptant plus de 1 000 élèves du primaire) ont mis en place un menu végétarien hebdomadaire et 53 % des communes comptant moins de 100 écoliers, notamment par manque de moyens et de formation (Le Monde, 22/09/2020).
- Transformer les pâturages en forêts pour réduire drastiquement les émissions de CO2: une étude des lieux à haut potentiel de reforestation dans le monde (au total de la taille de la Russie) à condition de réduire considérablement la consommation de viande d’élevage (Anthropocene, 18/09/2020).
- « Tour d’horizon des leviers nécessaires pour une véritable souveraineté alimentaire » (basta, 07/09/2020).
HUMAIN/VIVANT/NON-VIVANT
- Anthropause : à San Francisco pendant le confinement, la baisse du volume sonore des chants d’oiseaux et l’augmentation de leur qualité montrent l’ampleur des effets de la pollution sonore due aux activités humaines (National Geographic, 24/09/2020).
- Les barrages des castors créent des coupe-feu naturels et des refuges à l’épreuve du feu pour d’autres animaux, et ils aident les écosystèmes à récupérer après les incendies. Les images satellites révèlent que les domaines des castors sont des oasis de verdure au milieu de zones brûlées par les feux de forêt dans l’ouest des États-Unis (National Geographic, 22/09/2020).
- A écouter : « Les animaux et nous, histoire d’une relation », une série qui analyse comment la relation animal-humain/animal-non-humain a évolué au cours de l’histoire (France culture, 21–24/09/2020).
- Recension de Florence BURGAT, Qu’est-ce qu’une plante ? (Seuil, 2020) : « Par cette phénoménologie de la vie végétale, la philosophe Forence Burgat nous rappelle que les plantes se définissent avant tout par ce qu’elles n’ont pas: sans conscience intentionnelle ni monde vécu, comment pourraient-elles mener la vie secrète que leur prêtent certains ouvrages populaires ? » (la vie des idées, 17/09/2020).
PLANETE TERRE
- Une étude démontre les conséquences du changement climatique dû aux activités humaines sur les vagues de chaleur marines: ces périodes de hausse inhabituelle des températures océaniques, qui ne se produisaient généralement qu’une fois par centaines ou par milliers d’années à l’époque préindustrielle, risquent de se produire sur une base annuelle ou décennale si la température moyenne de l’air augmente de 3 °C (Science, 25/09/2020).
- Lors de l’assemblée générale des Nations Unies, la Chine se fixe l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060: « L’humanité ne peut plus se permettre d’ignorer les avertissements répétés de la nature, de poursuivre l’extraction des ressources sans investir dans la conservation, de poursuivre le développement au détriment de la protection et d’exploiter les ressources sans les restaurer » (The New York Times, 22/09/2020, en français : Le Monde, 24/09/2020).
- Une étude estime que la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique entraînera une élévation du niveau de la mer d’environ 2,5m dans le monde, même en cas d’atteinte des objectifs de l’accord de Paris (The Guardian, 23/09/2020).
- Les incendies libèrent des décennies de polluants absorbés par les forêts: en Australie, des analyses d’échantillon d’air issu d’incendies près de Sidney entre 1984 et 2004 révèlent des traces de métaux toxiques tels que le plomb, le cadmium et le manganèse provenant d’essence au plomb (plus utilisée depuis 2002) et d’émissions industrielles (anciens procédés de traitement des métaux, combustion d’énergies fossiles, raffineries, transports, production d’électricité) (The Conversation, 23/09/2020).
- Au lieu de reboiser, laisser les forêts se régénérer naturellement serait moins cher et permettrait aux arbres indigènes et à la faune de prospérer (The Guardian, 23/09/2020).
- « Incendies, sécheresses, ravageurs: les forêts victimes de la monoculture » (The Conversation, 23/09/2020).
- « Désormais, aucun endroit ni aucun d’entre nous n’est à l’abri du changement climatique »: entretien avec le climatologue Michael E. Mann, directeur du Earth System Science Center de l’université de Pennsylvanie (Le Monde, 22/09/2020).
- L’ambitieux plan de reboisement du plan de relance : une présentation du reboisement comme outil performant « pour l’adaptation des forêts au changement climatique » et une analyse des freins multiples (les coûts financiers, un secteur fragmenté, le manque de concertation, des taux d’échec important notamment en raison de la sècheresse, la perturbation de l’environnement) (The Conversation, 22/09/2020).
- Des entretiens avec une vingtaine de d’expert·es du climat (scientifiques, économistes, sociologues et responsables politiques) sur le dérèglement climatique et ce qui peut être fait (The New York Times, 22/09/2020).
- Avancée du désert et inondations dévastatrices: « Le dérèglement climatique ravage le Sahel » (Orient XXI, 22/09/2020).
- « Les « inégalités extrêmes » des émissions de CO2 nous mènent vers une catastrophe climatique: le 1 % le plus riche de la planète est responsable de deux fois plus d’émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité » (Le Monde, 21/09/2020).
DECHETS
- « La Station spatiale internationale a dû manœuvrer mardi 22 septembre pour éviter une possible collision avec un débris d’une ancienne fusée japonaise, la troisième manœuvre d’évitement cette année, a annoncé la NASA » (Le Monde, 23/09/2020).
- Aux Seychelles, sur l’atoll corallien d’Aldabra classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, plus de 370 000 tongs du monde entier s’entassent dans l’un des coins les plus reculés de la planète et les déchets plastiques issus des bateaux de pêche représentent 83 % du poids des déchets de l’atoll (Mongabay, 23/09/2020).
ENERGIES
- Le Tchad suspend sa demande de classement UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité du Lac Tchad suite à des offres d’exploration de compagnies pétrolières (The Guardian, 24/09/2020).
- « Les entreprises pétrolières, incompatibles avec les efforts pour limiter le réchauffement climatique »: « Pour tenir une trajectoire qui permette de limiter les effets du réchauffement climatique, les majors du secteur devraient cesser l’exploration de nouveaux gisements et prévoir le déclin progressif de la production dans les nouveaux champs existants » (Le Monde, 23/09/2020).
- Le plan de politique énergétique de la Chine pour 2021–2025 prévoit de produire 20 % de son énergie primaire à partir de combustibles non fossiles d’ici 2030 et de réduire à 52 % la part du charbon dans le mix énergétique, contre 57,5 % cette année (Bloomberg, 22/09/2020).
MOBILITES
- « La Californie va interdire la vente de voitures diesel et essence dès 2035 »: « seuls les véhicules roulant à l’électricité, à l’hydrogène et certains véhicules hybrides pourront être commercialisés sur le sol californien » (Le Monde, 24/09/2020).
- « Les trottinettes électriques, bonnes ou mauvaises pour le climat ? »: « pour faire des trottinettes électriques un mode de déplacement plus durable : améliorer leur conception et leur longévité, réduire les émissions liées à la gestion de flotte, favoriser les reports modaux depuis les modes plus émissifs » (The Conversation, 23/09/2020).
- 2 études sur la mobilité en France montrent que « l’automobile demeure le mode le transport n°1 avec 63 % du nombre total de déplacements quotidiens des Français (léger recul par rapport à 2008), très loin devant la marche (23,5 %) et les transports en commun (9,1 %) » (Le Monde, 21/09/2020).
ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX / PEUPLES AUTOCHTONES OU ORIGINAIRES
- Au Chili, l’île de Guafo, terre sacrée du peuple Mapuche, inhabitée par l’humain mais trésor de la biodiversité, est à vendre (franceinfo, 24/09/2020).
- L’historien Guillaume Blanc, auteur de L’invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (Flammarion, 2020), alerte sur le projet 30 des Nations unies (des réserves naturelles sur 30 % de la surface terrestre d’ici à 2030) qui ferait peser « le fardeau écologique de l’expert occidental » sur les anciens territoires colonisés (AOC, 23/09/2020).
- Dans l’Arctique, les éleveurs de rennes Samis font face au dérèglement climatique, mais aussi aux grands projets (notamment en lien avec la transition énergétique) empiétant sur les pâturages (Le Monde, 22/09/2020).
- Entretien avec l’anthropologue Irène Bellier, autrice d’un rapport sur l’impact du Covid-19 sur les peuples autochtones dans le monde à partir d’une large collecte de données: l’épidémie ravive « les souvenirs des épidémies dévastatrices du passé », mais elle représente également une opportunité pour mettre en œuvre des « projets d’exploitation minière, pétrolière, agro-industrielle » sans consulter les communautés concernées (CNRS Le Journal, 11/09/2020).
- Dans une lettre ouverte à l’ONU, plus de 120 organisations alertent sur le déplacement forcé de milliers de communautés indigènes entraîné par les plans de conservation prévus pour atteindre l’objectif de protection de 30% de la biodiversité d’ici 2030 (El País, 03/09/2020).
NUMERIQUE
- « 5G: treize questions pour dépasser les caricatures » (Le Monde, 24/09/2020).
- « Faut-il limiter les données qui transitent sur internet pour réduire l’impact du numérique ? »: une analyse fouillée qui alimente le débat sur le passage ou non à la 5G (Greenspector, 21/09/2020).
SCIENCE
- Une thermocellule pour convertir en électricité la chaleur résiduelle de faible intensité dégagée par de nombreux appareils et même les corps: une alternative, bon marché et facile à reproduire, aux minerais issus de terres rares ou aux procédés émetteurs de carbone (Anthropocene, 24/09/2020).
- Publication : Stéphane FOUCART, Stéphane HOREL, Sylvain LAURENS, Les Gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique (La Découverte, 2020). « Explorant les nouvelles frontières du lobbying, cette enquête dévoile les stratégies de manipulation qu’emploient désormais ces « marchands de doute » pour promouvoir leur « bonne » science et s’emparer du marché de l’information scientifique » et réactualiser autour de la science le credo conservateur. « Leur cible privilégiée n’est plus seulement le ministre ou le haut fonctionnaire. Aux aguets sur les réseaux sociaux, des agences spécialisées visent le professeur de biologie de collège, blogueur et passeur de science, le citoyen ordinaire, le youtubeur, le micro-influenceur » (Le Monde, 22/09/2020).
- « Prendre le vivant comme modèle pour répondre aux défis sociaux et environnementaux du XXIe siècle »: décryptage du concept de bio-inspiration (CNRS Le journal, 18/09/2020).
- Une analyse des interactions science et société, s’appuyant sur les méthodologies visuelles participatives, en matière de développement régional en Amazonie péruvienne: elle met en évidence les freins pour décoloniser la vision dominante du monde, centrée sur l’humain et la technologie (The Anthropocene Review, 16/09/2020).
- « Y a-t-il vraiment, dans les écosystèmes, un seuil de perturbations au-delà duquel le milieu se détériore brutalement ? Cette idée, qui guide aujourd’hui les politiques environnementales, est remise en question par un groupe d’écologues. Après avoir recensé et analysé plus de 4 000 études écosystémiques, ils affirment que les points de basculement sont pratiquement inexistants : les écosystèmes se dégradent en réalité bien avant » (CNRS Le Journal, 15/09/2020).
IDEES
- La juriste Mireille Delmas-Marty propose une réflexion sur les récits d’anticipation possibles pour la communauté mondiale déboussolée et prône un récit « porté par une imagination informée et positive » qui « annonce un autre destin possible que l’effondrement ou l’asservissement, celui d’un monde pacifié sans être uniformisé, harmonisé sans être unifié, stabilisé sans être immobilisé » s’appuyant sur les interdépendances, les solidarités et les différences (AOC, 23/09/2020).
- Yves Citton et Jacopo Rasmi, auteurs de Générations collapsonautes. Naviguer par temps d’effondrement (Seuil, 2020), proposent une réflexion stimulante sur l’art du montage et l’imaginaire de la collapsologie, semblable à un plan-séquence: ils invitent à explorer les possibilités du montage pour inventer des variations multiples de la réalité et sortir du plan-séquence fatalement effondriste (AOC, 21/09/2020).
- Publication : François HARTOG, Chronos. L’Occident aux prises avec le Temps (Gallimard, 2020). « Selon l’historien, l’Anthropocène introduirait un régime d’historicité inédit qui bouleverse notre économie du temps, non seulement parce que celui-ci se met à échapper à notre maîtrise mais parce qu’il est marqué par la réintroduction d’une perspective d’avenir… sous la forme d’une catastrophe annoncée: l’effondrement. Fin de l’histoire ? Au contraire, faisant éclater la bulle du présentisme, la catastrophe anthropocénique ouvre une réflexion nouvelle sur le temps long, l’évolution et nos choix de civilisation » (philosophie magazine, 21/09/2020).
- A écouter : « Les mots de la science: A comme anthropocène », un podcast avec Eric Macé sur « l’anthropocène, une notion d’abord forgée par des géologues, qui a rapidement et largement dépassé ce champ de recherche tant elle offrait un cadre de réflexion pertinent sur le temps présent, la crise écologique et la quête de nouveaux équilibres » (The Conversation, 20/09/2020).
- Une analyse de la course au vaccin contre le Covid-19 comme un test pour l’économie politique de l’ère Anthropocène qui confronte l’humanité à des catastrophes exigeant une réorganisation de nos façons de vivre, de travailler, de jouer, de voyager, de nous nourrir et de nous loger, mais exigeant aussi une large amplitude de réponses politiques, économiques, sociales, culturelles et techniques (Foreign Policy, 19/09/2020).
