VEILLE ANTHROPOCENE #43

berenice gagne
Anthropocene 2050
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13 min readOct 16, 2020

Du 9 au 16 octobre 2020

Petite victoire pour les peuples autochtones : alors que je rapportais l’année dernière la lutte des communautés autochtones pour remplacer le Colombus Day (qui commémore l’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde en 1492) par un Jour des peuples autochtones (Indigenous Peoples Day), ce lundi 12 octobre, dans plusieurs régions d’Amérique du Nord et d’Amérique Latine, dans la presse internationale et même dans quelques universités, le Jour des peuples autochtones a été célébré. Pendant ce temps en ville, on s’interroge sur les relations entre ville intelligente et démocratie : plusieurs articles abordent la question de la gouvernance de la ville intelligente cette semaine alors que sort justement L’Âge du capitalisme de surveillance (Zulma, 2020) de Shoshana Zuboff, théoricienne du « capitalisme de surveillance ».

“CEASA” (détail) © Cássio Campos Vasconcellos

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URBAIN

- La recherche en biologie évolutive s’aventure en milieu urbain : « les biologistes de l’évolution font ainsi le pari que si l’habitat urbain offre un environnement complètement nouveau aux organismes par rapport aux milieux plus naturels, cela devrait les conduire à une évolution rapide afin de s’y adapter ». Rats résistants aux poisons anticoagulants, moustiques du métro qui n’hibernent plus, punaises de lits devenues nocturnes et résistantes aux insecticides : « les citadin·es façonnent l’évolution de la biodiversité, la plupart du temps de manière inconsciente et involontaire, et en subissent parfois directement les effets négatifs » (Le Monde, 16/10/2020).

- « Le développement du télétravail prépare-t-il un exode urbain ? » (La Fabrique de la Cité, 16/10/2020).

- Tribune de l’architecte et urbaniste Albert Levy pour un plan local d’urbanisme bioclimatique de la Ville de Paris étendu à l’ensemble du Bassin parisien : « Une politique climatique à Paris ne peut être efficace qu’à grande échelle, au moins régionale » (Le Monde, 15/10/2020).

- Tribune de l’essayiste Agnès Sinaï pour stopper la « course à la démesure » des métropoles et inviter à un nouvel imaginaire métropolitain « fondé sur la déconcentration démographique et sur le développement de réseaux de production locaux » (Le Monde, 15/10/2020).

- « Les villes à l’ère de la financiarisation » : un dossier qui « interroge l’intervention croissante des acteurs, des instruments et des logiques de la finance dans la production urbaine, le rôle de la puissance publique et les conséquences sociales, politiques et spatiales de ces évolutions » (métropolitiques, 15/10/2020).

- « Quelles villes pour demain ? » : quelles évolutions de la ville pour relever les défis du cadre de vie, du vieillissement, du changement climatique ou des crises sanitaires ? (Le un, 14/10/2020).

- Publication d’un guide pour la résilience des territoires : « La boussole de la résilience est un outil pratique destiné aux acteurs des territoires, qui permet à la fois de sensibiliser à la notion de résilience, de construire un diagnostic de maturité en termes de résilience du territoire et de ses besoins, et donne à voir des actions concrètes à déployer » (cerema, 14/10/2020).

- Les ruelles bleues-vertes à Montréal (Canada) : rétablir le cycle naturel de l’eau pour améliorer les milieux de vie (100°, 13/10/2020).

- « La ville numérique a besoin d’une gouvernance publique des données, qui implique la population » (Le Monde, 13/10/2020).

- Des exemples de villes à travers le monde qui bannissent les voitures et piétonnisent les rues dans le sillage de la pandémie (The Guardian, 12/10/2020).

- « Une quarantaine de maires de grandes villes et présidents de communautés d’agglomération de droite comme de gauche appellent dimanche 11 octobre l’Union européenne à soutenir leurs efforts vers la transition écologique » : l’absence de l’échelon national souligne l’intérêt de la réflexion sur la gouvernance du changement global (Le Monde, 11/10/2020).

- Ville apprenante vs ville intelligente : pour que les citoyen·nes ne soient pas exclus de la ville intelligente, la formation et l’accompagnement face à l’illectronisme sont indispensables (Le Monde, 10/10/2020).

- « Défis technologiques des villes intelligentes participatives » : un MOOC de l’INRIA à suivre à son rythme pour faire « un tour d’horizon des infrastructures numériques de la ville connectée avec un accent particulier sur les technologies encourageant l’implication citoyenne » (FUN MOOC).

POLITIQUE

- Une analyse des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la transition énergétique mondiale pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris d’une neutralité carbone d’ici 2050 (The Guardian, 08/10/2020).

“The Eyes,” Dhaka, Bangladesh © Mithail Afrige Chowdhury

SOCIETE

- Imposer des quotas de touristes dans les lieux hyperfréquentés : une idée née dans le contexte de la pandémie pour préserver les équilibres écologiques. Exemple dans les îles bretonnes (Le Monde, 16/10/2020).

- Encore plus tendance que le régime sans gluten : les couches pour bébé à base de gluten ! Des scientifiques ont multiplié le pouvoir absorbant du gluten, récupéré comme sous-produit de la fabrication d’amidon et d’éthanol (Anthropocene, 15/10/2020).

- Robots tueurs : l’intelligence artificielle permet aux armées de développer des machines autonomes capables d’une force de frappe mortelle. Elles sont de plus en plus répandues dans la guerre moderne malgré de nombreuses interrogations éthiques (The Guardian, 15/10/2020).

- « Les armées du monde affrontent un nouvel ennemi : le changement climatique » : « l’accès à l’eau potable est déjà un facteur d’instabilité notable et elle posera un problème important de sécurité mondiale d’ici 2030 » (Novethic, 12/10/2020).

- Analyse de la place et du rôle des corps dans le contexte d’épidémie de Covid-19 : les corps représentent à la fois un risque potentiel et un outil pour gérer le risque. Ils réorganisent l’espace (The Conversation, 08/10/2020).

AGRICULTURE

- Aux Etats-Unis, la fréquence et la violence croissantes des ouragans menacent les élevages de poulets : parmi les 10 Etats les plus producteurs de poulets, 6 figurent parmi les Etats les plus touchés par les ouragans (The Conversation, 16/10/2020).

- Une tribune pour inviter le Programme Alimentaire Mondial (PAM), récemment reconnu par le Nobel de la Paix, à promouvoir l’agroécologie afin de s’attaquer aux racines de la faim : « en 2018, moins de 4 % de l’aide alimentaire du PAM était achetée directement auprès de petits exploitants agricoles ». « Au-delà d’un ensemble de techniques agricoles, l’agroécologie est un mouvement pour la justice sociale qui améliore l’alimentation sans renoncer à la souveraineté alimentaire : le droit des peuples à déterminer ce qu’ils mangent et comment c’est produit » (Thomson Reuters Foundation News, 15/10/2020).

- Nourrir la population mondiale sans déstabiliser le climat ? L’utilisation massive d’azote dans les engrais conduit à un bond de +30% d’émissions de protoxyde d’azote (N2O) en 40 ans : ce gaz à effet de serre a un potentiel réchauffant 300 fois supérieur au CO2, détruit la couche d’ozone et persiste dans l’atmosphère pendant 100 ans (Anthropocene, 09/10/2020).

ALIMENTATION

- Tribune « contre l’alliance des industriels du numérique et des militants végans » faisant croire à la possibilité de fabriquer de la viande végétale sans impact sur l’environnement (Le Monde, 16/10/2020). Publication : Gilles LUNEAU, Steak barbare. Hold-up végan sur l’assiette (éditions de L’Aube, 2020). Une enquête sur l’agriculture dite « cellulaire », c’est-à-dire la production par des start-up d’aliments (produits animaux) à partir de cellules souches cultivées en laboratoire ou de substituts végétaux assemblés avec des protéines de synthèse (viandes, œufs, laitages, poissons, fruits de mer, gélatines, cuirs, soies etc.). Le journaliste mène une investigation sur les financeurs et les fondations qui portent ces initiatives et alerte sur l’idéologie qui les anime, craignant une véritable rupture de civilisation.

- A écouter : une discussion avec le professeur de géographie culturelle Gilles Fumey sur l’alimentation comme un acte social et culturel (France culture, 15/10/2020).

- « La lutte pour une agriculture libre : bricoler et partager pour s’émanciper ». « Fabriquer ses propres machines, réparer son tracteur, échanger des semences, utiliser des logiciels open source : ce sont des gestes qui montrent que le bricolage et le partage sont loin d’être des activités banales, mais des actes politiques » (The Conversation, 13/10/2020).

- Une étude sur l’innovation sociale des acteurs de l’agroalimentaire à Lyon et dans sa région pendant le confinement (The Conversation, 12/10/2020).

- « Les choix des végans mettent en lumière la dissonance cognitive du reste de la population » (Le Monde, 10/10/2020).

HUMAIN/VIVANT/NON-VIVANT

- Les barrages des castors créent des coupe-feu naturels et des refuges à l’épreuve du feu pour d’autres animaux, et ils aident les écosystèmes à récupérer après les incendies. Les images satellites révèlent que les domaines des castors sont des oasis de verdure au milieu de zones brûlées par les feux de forêt dans l’ouest des États-Unis (Le Monde, 11/09/2020).

PLANETE TERRE

- Lutter contre la pauvreté grâce à une gestion différente des forêts : un rapport de l’Union internationale des instituts de recherche forestière examine le rôle des forêts dans le développement et dans l’éradication de la pauvreté. « Sur le long terme, le secteur forestier semble avoir davantage contribué à la prospérité économique des pays européens, qui ont historiquement dominé l’exploitation et la conversion des terres forestières. Plus récemment, c’est la Chine qui s’est mise à occuper cette place d’exploitation ». Le rapport préconise de rediriger les ressources vers les communautés locales via l’agroforesterie, l’écotourisme, les communautés forestières (Le Monde, 16/10/2020).

- A écouter : « #GénérationDemain : qui sont ces jeunes qui veulent sauver la planète ? » (France inter, 14/10/2020).

- MOOC « Des Rivières et des hommes : hydrologie, hydraulique & géomorphologie appliquées à la gestion des rivières » : un cours sur la dynamique des rivières aménagées à partir d’exemples de terrain (FUN MOOC).

“Arizona 2” (2011) © Cássio Campos Vasconcellos

ECONOMIE

- Publication : Christian DE PERTHUIS, Covid-19 et réchauffement climatique. Plaidoyer pour une économie de la résilience (De Boeck supérieur, 2020). Le professeur d’économie veut croire que « le choc du Covid-19, ayant touché simultanément des milliards d’humains », n’est pas qu’une simple parenthèse avant le « retour à la normale ». Il éclaire « les ruptures qui vont structurer le monde de demain » et analyse « ce que la catastrophe sanitaire peut changer pour l’action climatique » : « le monde post-Covid-19 sera plus numérisé et moins carboné. La redistribution des flux de personnes et des marchandises ouvre la voie d’une accélération de la transition énergétique. La tarification carbone distributive, celle de sociétés plus solidaires. L’économie post-Covid-19 devra reposer sur de nouveaux rapports au milieu naturel et à la multitude des êtres vivants le composant ». Lire un extrait : The Conversation, 12/10/2020.

ENERGIES

- Publication du rapport annuel de l’International Energy Agency (IEA) : sans perdre de vue les objectifs à long terme, il se concentre sur les 10 prochaines années et propose un scénario avec un réchauffement limité à 1,5°C et la neutralité carbone en 2050 (IEA, octobre 2020).

MOBILITES

- Une étude sur les stratégies et perspectives en Europe pour décarboner le secteur du transport routier : proposition de 3 scénarios pour 2030 (La Fabrique de la Cité, 14/10/2020).

- « Le pari de la mobilité routière propre en Europe : Etat des lieux, stratégies et perspectives post-COVID19 » : une étude sur les défis et opportunités technologiques, industrielles et géoéconomiques autour de l’essor des véhicules propres (La Fabrique de la Cité, 14/10/2020).

- Vers la création de « services express métropolitains » (ou « RER métropolitains ») dans plusieurs métropoles françaises pour atteindre l’objectif du gouvernement de « doubler la part modale du transport ferroviaire autour des grands pôles urbains d’ici dix ans grâce à la création de services ferroviaires plus attrayants » (Le Monde, 10/10/2020).

- Projet de recherche : VÉLOTACTIQUE vise à « collecter des données qui apporteront aux praticiens comme aux chercheurs des éléments de connaissance sur la mise en œuvre et la réception de l’urbanisme tactique cycliste dans le cadre de la crise sanitaire, ainsi que sa contribution à la transition énergétique en se basant sur une comparaison internationale » (ENTPE, 07/10/2020).

ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX / PEUPLES AUTOCHTONES OU ORIGINAIRES

- Les énergies renouvelables soulèvent des questions sur le respect des terres autochtones : la communauté autochtone d’Unión Hidalgo au Mexique assigne EDF, qui prévoit la construction d’un parc éolien sur ses terres, au tribunal judiciaire de Paris et demande une consultation préalable et libre (CCFD Terre solidaire, 13/10/2020). Une analyse par le sociologue Bernard Duterme poru l’ensemble de l’Amérique Latine : « Les mouvements indigènes de contestation contre les mégaprojets de développement, énergétiques, routiers ou miniers, c’est la grande affaire de ces vingt dernières années sur le continent » (Libération, 13/10/2020).

- Pour le Jour des peuples autochtones (Indigenous Peoples Day) qui commence à être reconnu en Amérique du Nord et en Amérique Latine à la même date que le Colombus Day qui commémore l’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde en 1492, la leader autochtone Nemonte Nenquimo adresse un message aux « président·es des 9 pays amazoniens et à tous les dirigeant·es mondiaux qui partagent la responsabilité du pillage de notre forêt tropicale » (The Guardian, 12/10/2020). On dirait du Greta Thunberg ! Retrouvez quelques temps forts de ce message ici.

ARTS ET CULTURES

- « La littérature à l’heure de l’anthropocène » : nature writing des auteurs et autrices américain·es, observation du déclin écologique en France, littérature environnementale et écocritique, polar aux intrigues activistes ou recherche d’alternatives dans la science-fiction et solarpunk (L’influx, 14/10/2020).

- L’installation « Moving Atmosphere » de Tomás Saraceno (Garage Museum of Contemporary Art, Moscou-Russie jusqu’au 14 février 2021) invite à entrer dans l’« Aérocène », cette nouvelle ère de voyages aériens sans émissions grâce à des machines autorégulées (The Architect’s Newspaper, 14/10/2020).

- « Que peuvent le design et la scénographie à l’heure des corps distanciés ? » : un échange entre Olivier Vadrot, architecte et designer, et Patricia Welinski, designeuse et enseignante. « Le design peut avoir l’ambition de permettre aux usagers d’être acteurs de leur propre environnement. Ne pas faciliter ou sécuriser les usages à tout prix mais proposer des situations dans lesquelles chacun va pouvoir prendre conscience, à sa façon, de ce qui l’entoure et apprendre à se responsabiliser sans la peur de la punition » (Rue89Lyon, 12/10/2020).

- Le festival Image de Ville regarde l’urbain et explore l’architecture depuis le cinéma (du 15 au 25 octobre) : une quinzaine de lieux répartis sur 4 villes — Marseille, Aix-en-Provence, Martigues et Port-de-Bouc (Séances spéciales).

« Moving Atmospheres » (installation au Palais de Tokyo à Paris) © Tomás Saraceno

NUMERIQUE

- « La multiplication des câbles sous-marins et des centres de données à Marseille est une opportunité pour amorcer la transition énergétique, réduire la fracture numérique et favoriser le développement économique » (Le Monde, 11/10/2020).

- Taiwan « expérimente, sous l’impulsion notamment de sa jeune ministre du numérique, Audrey Tang, des plates-formes de délibération citoyenne et de coélaboration des lois » pour une démocratie délibérative (Le Monde, 09/10/2020).

- « Les mouvements citoyens contribuent à politiser le débat sur la ville numérique » : « l’utilité des projets numériques urbains est aujourd’hui plus largement questionnée au regard de leur impact environnemental, et l’on assiste à un retour en force de la régulation par l’Etat et par les collectivités à tous les échelons de la ville numérique » (Le Monde, 09/10/2020).

- Publication : Yaël BENAYOUN, Irénée REGNAULD, Technologies partout, démocratie nulle part. Plaidoyer pour que les choix technologiques deviennent l’affaire de tous (FYP, 2020). Pour sortir de la confiscation du progrès, les auteurs appellent à replacer le débat démocratique et les revendications citoyennes au cœur du développement technologique. Ils rappellent « que la numérisation du monde ne s’est pas écrite grâce à la délibération collective, et qu’il est encore possible d’opérer un tri parmi les technologies que nous souhaitons et celles dont nous ne voulons pas » (Usbek & Rica, 09/10/2020).

- Shoshana ZUBOFF, L’Âge du capitalisme de surveillance (Zulma, 2020). Traduction par Bee Formentelli et Anne-Sylvie Homassel. La sociologue, professeure émérite à Harvard, livre une enquête de plus de 20 ans sur le pouvoir des machines intelligentes et la menace que ce pouvoir représente pour la liberté humaine. Elle révèle les choix bien humains, et non technologiques, qui ont présidé à la mise en place de ce qu’elle appelle un « capitalisme de surveillance », ce modèle qui monétise nos données personnelles et comportementales et produit des algorithmes censés prédire et influencer nos choix (Philosophie magazine, 28/09/2020).

SCIENCE

- Une cartographie systématique des retombées sociales des politiques climatiques à travers le monde. L’analyse révèle que les politiques climatiques et énergétiques sont souvent loin de produire des conséquences sociales positives. Néanmoins elle s’appuie sur de nombreux exemples d’élaboration de politiques climatiques permettant d’atteindre les objectifs à la fois sociaux et climatiques : ces exemples montrent une attention à la justice distributive et procédurale dans la conception des politiques et à l’utilisation des mécanismes appropriés pour garantir que les coûts et les bénéfices des politiques soient équitablement partagés (IOPScience, 14/10/2020).

ACADEMIQUE

- « La communauté scientifique ne se limite plus à documenter le désastre climatique : elle agit pour le changement. En France, 2000 scientifiques de toutes les disciplines ont ainsi rejoint le collectif Labo 1point5, qui aide les laboratoires à réaliser leur transition écologique » (Reporterre, 15/10/2020).

IDEES

- Une réflexion sur les usages de la notion de résilience, de la psychologie positive contemporaine (jusqu’à l’impératif de résilience) à l’économie néolibérale, à l’écologie et même à la lutte (armée) contre le Covid-19 en France. « La résilience est indissociable d’une valorisation voire d’une héroïsation du résilient et d’un déni des vulnérabilités dans une culture de la positivité ». « Une éthique de la résilience ne peut pas surestimer la résistance des écosystèmes face à l’impact des économies hypermondialisées et fonctionnant en flux tendu, en temps court, et s’exposant en fait à ce qui est le risque opposé de la résilience, l’écroulement » (AOC, 16/10/2020).

- Une lecture de la volonté de réconciliation entre l’économie et l’écologie « comme une nouvelle étape dans la dépolitisation des enjeux écologiques » (Terrestres, 13/10/2020).

- Une réflexion sur la possibilité du non-agir (wu wei de Lao Zi), la possibilité d’ « arrêter de vouloir forcer les choses » en matière d’action publique et d’écologie : « trouver une manière de vivre, de produire, de penser, de nous gouverner sans forcer les choses » (autrement autrement, 13/10/2020).

- Le géographe Jacques Lévy propose d’explorer « la dimension spatiale du social » « pour une science unifiée des mondes humains, parcourue de mouvements en tous sens ». Il propose l’analyse de 3 exemples : « Convention Citoyenne pour le Climat : la cospatialité de la Terre et du Monde », « Distanciation sociale : quand les spatialités font l’espace » et « Conseil d’évaluation de l’école : le Capital spatial est-il un stock ou un flux ? » (AOC, 12/10/2020).

- En complément de la théorie d’une domestication des plantes liée aux interactions humain-fleuves dans l’Est de l’Amérique du Nord, une étude propose de prendre en compte le rôle des prairies : les pâturages des bisons et les incendies anthropogéniques pourraient avoir servi de modèle pour l’agroécosystème de cette région (The Anthropocene Review, 08/10/2020).

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berenice gagne
Anthropocene 2050

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